La décision d’Ohio State de programmer son match d’ouverture de la saison 2025 face à Texas à midi le samedi 31 août prochain a déclenché une vague d’indignation parmi les fans de College Football. Ce choc entre deux équipes classées dans le Top 3 de la présaison méritait, selon beaucoup, une exposition en prime time. Parmi les voix mécontentes figure celle du représentant de l’Ohio Tex Fischer, qui a pris une mesure radicale : déposer un projet de loi visant à empêcher la Big Ten de programmer des matchs d’Ohio State à midi.

Le texte législatif prévoit que les matchs des Buckeyes contre un adversaire classé dans le Top 10 doivent obligatoirement débuter à 15h30 (heure locale, 21h30 en France) ou plus tard. En cas d’infraction, la conférence ou le diffuseur concerné serait passible d’une amende de 10 millions de dollars. Une exception est toutefois prévue : le match annuel contre Michigan pourra continuer à être disputé à midi, en vertu de son statut de « tradition du College Football ». Le texte définit cette notion comme une rivalité ayant connu au moins 50 affrontements avec un horaire identique dans 95 % des cas.

A few weeks ago, I said it would be a crime for FOX to put Ohio State vs Texas at noon.

Promises made, promises kept! https://t.co/yTBk2F9rmD

— Tex Fischer (@texfischer) May 15, 2025

« Je pense que cela dégrade considérablement l’expérience des fans », a déclaré Fischer au Columbus Dispatch. « Si des recrues assistent à ce genre de match, elles sont privées de l’opportunité de vivre une atmosphère réellement électrisante. FOX programme systématiquement Ohio State à midi pour garantir des audiences maximales. »

Le coup d’envoi de midi, longtemps considéré comme un créneau réservé aux affiches secondaires, a changé de statut en 2019 avec le lancement de l’émission Big Noon Kickoff sur FOX. Cette programmation permet à la chaîne d’éviter la concurrence frontale avec les gros matchs de la SEC diffusés à 15h30 et en soirée. En 2024, le match de midi entre Ohio State et Michigan avait réuni 12.3 millions de téléspectateurs, en faisant la 2ème rencontre la plus suivie de la saison. Les Buckeyes ont participé à quatre des dix matchs les plus regardés de l’année, dont trois programmés à midi.

Mais pour beaucoup d’anciens joueurs et supporters, cela ne suffit pas à justifier l’horaire. « Texas-Ohio State, c’est une affiche de prestige, faite pour le prime time », a déclaré l’ancien cornerback des Buckeyes, Chimdi Chekwa, sur le Bleav In Buckeyes Podcast. « Ce genre de match, j’y vais, j’y emmène mon fils, ma famille, pour vivre une nuit magique dans le stade. Là, on nous vole ça. Je suis à deux doigts d’organiser une manifestation. »

Alors que les Buckeyes entament la saison avec de grandes ambitions et un affrontement immédiat contre une autre puissance du College Football, le débat autour des horaires de diffusion révèle les tensions croissantes entre exigences télévisuelles, traditions sportives et intérêts politiques.

Reste à voir si ce projet de loi, inédit dans l’histoire du sport universitaire américain, parviendra à faire plier FOX ou la Big Ten… ou s’il n’aura été qu’un coup d’éclat symbolique.

L’université Illinois a officialisé ce mardi la prolongation de contrat de son entraîneur principal Bret Bielema, le liant au programme de football des Fighting Illini jusqu’à la saison 2030 incluse. Cette décision marque une étape décisive pour un programme qui a retrouvé de la stabilité et de la compétitivité sous la houlette de l’ancien head coach de Wisconsin.

Arrivé en 2021, Bielema a rapidement insufflé une nouvelle dynamique à un programme en difficulté. En quatre saisons, il affiche un bilan global de 26 victoires pour 24 défaites, avec une participation à deux bowls (ReliaQuest Bowl 2022, Liberty Bowl 2024) et une réputation grandissante pour sa défense rugueuse et son jeu au sol dominant. La saison 2024 s’est soldée par un honorable 7-5, ponctuée par une fin de saison solide malgré un calendrier exigeant dans la Big Ten.

Le directeur athlétique Josh Whitman a salué dans un communiqué “la vision, la rigueur et l’intégrité” de Bielema, estimant que cette prolongation “positionne Illinois pour devenir un acteur régulier de la Big Ten élargie dans les années à venir.”

Something special is happening in Champaign.

We are thrilled to announce the contract extensions of Bret Bielema and Brad Underwood. pic.twitter.com/svvsEfOUrO

— Illinois Athletics (@IlliniAthletics) May 13, 2025

Un contrat à la hauteur de ses résultats

Selon les documents consultés par plusieurs médias locaux, le nouveau contrat de HC Bret Bielema s’élèverait à environ 46 millions de dollars (environ 27,7 millions d’euros) sur six ans, avec une moyenne annuelle de 7.7 millions de dollars. Il comprend également des primes de performance liées aux résultats en matchs de conférence, aux qualifications pour les playoffs, à la réussite académique de l’équipe et aux résultats contre les rivaux traditionnels tels que Northwestern et Iowa.

En cas de rupture anticipée, la clause de rachat atteindrait jusqu’à 9 millions de dollars en 2025, puis décroîtrait jusqu’à 2 millions d’ici la fin du contrat.

Une reconstruction méthodique

Depuis son arrivée, HC Bret Bielema a reconstruit l’identité des Illini autour d’un football physique et discipliné. Son travail de développement des talents a notamment permis à plusieurs joueurs défensifs de rejoindre la NFL, dont CB Devon Witherspoon (Seattle Seahawks) ou DL Jer’Zhan Newton (drafté en 2024 par les Washington Commanders).

Le recrutement a également franchi un cap, avec deux classes consécutives dans le Top 30 national selon 247Sports, un exploit rare pour un programme historiquement peu médiatisé dans une Big Ten en mutation.

Objectif : franchir un nouveau palier

Avec un nouveau contrat en poche, HC Bret Bielema aura désormais les moyens de viser plus haut. L’expansion du College Football Playoff à 12 équipes à partir de 2024 offre une opportunité inédite pour des programmes comme Illinois de rêver grand. L’arrivée de la UCLA, d’Oregon, de Washington et de USC dans la conférence représente toutefois un défi majeur sur le plan compétitif.

“Ce que nous avons bâti jusqu’ici n’est qu’un début,” a déclaré Bielema. “Nous avons l’ambition, les joueurs et le soutien pour faire de l’Illinois une place forte du football universitaire.”

La Big Ten, dans sa dernière année en tant que conférence à 14 membres, a connu une envolée de ses revenus qui ont atteint 928 millions de dollars sur l’exercice fiscal 2024, selon le rapport fiscal annuel publié par la conférence.

Et ce n’est qu’un début : les projections pour l’année fiscale en cours (2025) prévoient un chiffre dépassant le milliard de dollars, un seuil historique pour une conférence sportive universitaire.

Des revenus record, des redistributions massives

La conférence a versé entre 63,26 et 63,43 millions de dollars à 12 de ses membres, tandis que Maryland et Rutgers, encore considérés comme membres non pleinement investis de 2014 à 2020 après leur arrivée dans la ligue, ont perçu 61,52 millions de dollars chacun. Ces deux programmes devraient commencer à recevoir leur part complète à partir de 2027.

Pour l’exercice fiscal 2025, la majorité des 18 départements athlétiques désormais affiliés à la Big Ten ont prévu un budget d’environ 75 millions de dollars de revenus en provenance de la conférence. USC et UCLA, qui ont officiellement rejoint la conférence cette saison, sont entrés comme membres pleinement investis, tandis que Washington et Oregon – également ex-membres du défunt Pac-12 – recevront des parts réduites jusqu’en 2030.

Les dirigeants récompensés pour les contrats médias

L’ancien commissionnaire de la Big Ten, Kevin Warren, a perçu plus de 6,8 millions de dollars en 2024, dont 5,75 millions en bonus, notamment pour avoir conclu de nouveaux contrats de droits médias colossaux avec CBS et NBC. Cette information avait été révélée initialement par USA Today. Kevin Warren a quitté la Big Ten en avril 2023 pour rejoindre les Chicago Bears en tant que président directeur général.

Son prédécesseur, Jim Delany, toujours lié contractuellement à la conférence, a touché 5,85 millions de dollars en rémunération reportée et différée. L’actuel commissaire Tony Petitti, en poste depuis mai 2023, a reçu 2,62 millions de dollars en rémunération de base et bonus sur l’exercice fiscal 2024.

Une croissance constante malgré un déficit

Le contrat de droits médias signé avec CBS et NBC a permis à la Big Ten d’augmenter ses revenus de 48 millions de dollars par rapport à 2023.Pourtant, la conférence a enregistré un déficit budgétaire pour la quatrième année consécutive, avec 942 millions de dollars de dépenses, dépassant les recettes. Elle maintient cependant 213 millions de dollars d’actifs nets, un matelas financier conséquent.

À titre comparatif, la Southeastern Conference (SEC) a généré 898,75 millions de dollars sur le même exercice fiscal. Elle a distribué entre 52,35 et 53,13 millions à chacun de ses 14 membres permanents. Les nouveaux venus Texas et Oklahoma ont reçu 27,5 millions de dollars en compensation de leur départ anticipé de la Big 12, ce qui leur permet de commencer à intégrer l’écosystème financier de la SEC avant leur pleine entrée en vigueur.

À l’aube d’une nouvelle ère dans le College Football, la Big Ten s’impose non seulement comme une puissance sportive mais aussi économique. La croissance continue de ses revenus – désormais sur le point de franchir le seuil symbolique du milliard de dollars annuel – témoigne de son poids médiatique et stratégique dans le paysage du sport universitaire américain. La concurrence avec la SEC, désormais renforcée par les arrivées de Texas et Oklahoma, promet une lutte d’influence encore plus intense à l’avenir.

Alors que Michigan attend toujours d’éventuelles sanctions de la NCAA liées au scandale du vol de signaux impliquant Connor Stalions, l’université du campus d’Ann Arbor (Michigan) a décidé de suspendre son entraîneur principal Sherrone Moore pour deux matchs lors de la saison 2025, selon les informations d’ESPN (Dan Wetzel et Pete Thamel).

Ancien coordinateur offensif des Wolverines et proche collaborateur de l’ancien head coach Jim Harbaugh, HC Sherrone Moore était en poste en 2023 lorsque Connor Stalions a été accusé d’avoir organisé un système d’espionnage avancé des adversaires pour voler leurs signaux de jeu. Depuis, il a été promu head coach à la suite du départ d’Harbaugh pour la NFL.

La suspension de HC Sherrone Moore interviendrait lors des troisième et quatrième matchs de la saison 2025, face à Central Michigan et Nebraska.

Un choix stratégique de la part de Michigan, puisque les deux premiers matchs — contre New Mexico et à Oklahoma — seront particulièrement cruciaux, en raison notamment de la forte probabilité de voir démarrer la prochaine saison le quarterback freshman 5-étoiles, QB Bryce Underwood, au poste de titulaire.

La Notice of Allegations envoyée par la NCAA à la fin de l’été dernier énumérait 11 infractions reprochées à Michigan, dont 6 violations au règlement de niveau I, les plus graves dans la hiérarchie disciplinaire de l’organisation régissant les compétitions de sports universitaires. Michigan et la NCAA continuent de travailler ensemble à une résolution dans cette affaire.

La suspension de HC Sherrone Moore serait liée à l’effacement d’un échange de 52 messages textes avec Connor Stalions, une fois les accusations rendues publiques — un acte considéré comme une violation de niveau II.

Pour rappel, ce n’est pas la première suspension du head coach des Wolverines : il avait déjà été suspendu pour un match en début de saison 2023, dans le cadre d’un autre dossier disciplinaire. Il avait alors rejoint Jim Harbaugh, qui purgait une suspension de trois matchs à la même période.

Cette suspension est une suite logique dans une affaire toujours sensible sur le campus d’Ann Arbor, alors que le programme Michigan tente de rebondir un an après son titre de champion national sous un nouveau leadership… et que les rumeurs du prochain départ du président charismatique de l’université, Santo Ono, vers Florida se font de plus en plus insistantes.