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Fin de l’amateurisme en NCAA : les étudiants peuvent profiter de leur droit à l’image

Le Board of Directors de la Division I a approuvé un règlement provisoire qui permet désormais aux athlètes universitaires de percevoir des revenus en vertu de leur droit à l’image.

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Un véritable séisme. C’était annoncé depuis plusieurs mois et la date fatidique du 1er juillet se rapprochait à grands pas… mais c’est maintenant officiel : la NCAA a été contrainte de retirer le principe d’amateurisme de ses réglements en révoquant la fameuse Bylaw 12 afin de permettre aux athlètes-étudiants d’être rémunérés en vertu de leurs droits à l’image, à l’utilisation de leur nom ou de toute forme de ressemblance (Name, Image and Likeness, NIL).

Lors d’une réunion organisée mercredi 30 juin 2021, le Division I Board of Directors (conseil d’administration de la Division I de la NCAA) a approuvé un règlement provisoire encadrant la rémunération des droits NIL des athlètes universitaires. Ces derniers pourront désormais gagner de l’argent grâce à des contrats de sponsoring ou de promotion publicitaire tout en conservant leur éligibilité au niveau NCAA. Une Révolution. Ni plus ni moins.

L’amateurisme était la pierre angulaire de la NCAA depuis sa création, en 1906, mais depuis une décennie, la pression s’est accrue de la part des tribunaux et de législateurs de plusieurs États américains ainsi que du gouvernement fédéral. Et la pression s’est intensifiée au cours des deux dernières années : des dizaines d’États ont adopté des lois encadrant les droits NIL des athlètes universitaires (pour clairement couper l’herbe sous le pied de la NCAA) dont certaines vont entrer en vigueur… ce 1er juillet 2021, mettant la NCAA dans une position intenable.

La pression est même venue de la Cour Suprême qui a statué la semaine dernière, à l’unanimité, contre la NCAA rappelant au passage à la principale instance dirigeante des sports universitaires aux États-Unis qu’elle doit se soumettre à la Loi antitrust (qui régit les positions de monopole) comme tout le monde.

« Le nouveau règlement préserve le principe essentiel qui assure que les sports universitaires ne permettent pas d’être payé pour jouer », a déclaré Sandra Jordan, présidente du Conseil des présidents de la Division II et chancelière de l’Université de Caroline du Sud Aiken. «Il renforce également les principes clés d’équité et d’intégrité dans l’ensemble de la NCAA et maintient des règles interdisant les incitations au recrutement inappropriées. Il était important que toutes les nouvelles règles maintiennent ces principes. »

La décision de la Cour Suprême a indiscutablement forcé la main de la NCAA qui a été contraint de mettre en place ce règlement provisoire en attendant l’adoption d’une Loi fédérale… si elle est votée un jour !

Car la NCAA espérait convaincre les législateurs fédéraux de voter une Loi encadrant les droits NIL qui s’appliquerait à l’ensemble des athlètes universitaires du pays afin de renverser les Lois promulguées individuellement par certains États. En vain donc.

Les athlètes universitaires auront donc la possibilité de monétiser leur nom, image et ressemblance à partir du 1er juillet, quel que soit l’État dans lequel ils se trouvent.

« Avec la variété des Lois des États adoptées à travers le pays, nous continuerons à travailler avec le Congrès pour développer une solution qui apportera de la clarté au niveau national », a déclaré le président de la NCAA, Mark Emmert. « L’environnement actuel – à la fois juridique et législatif – nous empêche de fournir une solution plus permanente et le niveau de détail que méritent les étudiants-athlètes. »

Que sont les droits NIL exactement ?

Les droits à l’image, à l’utilisation d’un nom ou toute forme de ressemblance (NIL) sont des droits dont bénéficient tous les américains. Chaque américain peut ainsi, individuellement, être rémunéré en vendant ces droits dans le cadre d’un contrat avec une entreprise tierce.

Jusqu’à l’annonce historique du mercredi 30 juin 2021, tous les athlètes universitaires étaient obligés de renoncer à ces droits lorsqu’ils obtenaient une scholarship (bourse d’étude) ou lorsqu’ils prenaient part à une compétition sportive disputée sous le maillot d’une université membre de la NCAA sous peine d’être exclus. Ce ne sera plus le cas désormais.

Chronologie d’une Révolution qui a pris deux ans

30 septembre 2019 : La Californie adopte une Loi proposée par la sénatrice Nancy Skinner qui interdit aux universités de punir les athlètes acceptant de l’argent dans le cadre de sponsoring pendant leurs études universitaires. L’entrée en application de cette Loi est prévue en 2023. La NCAA a alors qualifié cette Loi de « menace existentielle » pour les sports amateurs universitaires.

29 octobre 2019 : Le Board of Governors de la NCAA convient à l’unanimité qu’il est temps de moderniser ses règlement encadrant les droits NIL. Le conseil d’administration ordonne aux trois divisions de la NCAA d’établir des règles d’ici janvier 2021 qui permettront aux athlètes de gagner de l’argent tout en maintenant « le modèle collégial ».

29 avril 2020 : Un groupe de travail nommé par la NCAA expose ses suggestions sur la façon dont la Division I devrait modifier ses règlements concernant les droits NIL afin d’imposer un certain nombre de « garde-fous » pour sauver ce qui peut l’être de l’amateurisme. Le conseil de la Division I a officiellement soumis ces suggestions en novembre 2020 et prévoit de les soumettre à un vote en janvier 2021.

12 juin 2020 : La Floride adopte à son tour une Loi encadrant les droits NIL des athlètes universitaires avec une date d’entrée en vigueur prévue le… 1er juillet 2021, ce qui réduit considérablement le temps nécessaire à la NCAA pour créer un règlement national uniforme. Le temps joue contre la NCAA qui voit d’ailleurs l’Alabama, l’Arizona, le Mississippi et le Nouveau-Méxique voter des Lois similaires, quelques semaines plus tard, dans le sillage de la Floride.

22 juillet 2020 : Lors d’une audience au Sénat américain à Washington DC, le président de la NCAA, Mark Emmert, réitère sa demande d’aide au Congrès afin qu’il crée une Loi fédérale encadrant les droits NIL qui s’appliquerait donc à l’ensemble des athlètes universitaires. Pris par surprise, Mark Emmert s’est alors vu exhorter par plusieurs sénateurs d’entreprendre d’importantes réformes de la NCAA (bien au-delà des droits NIL) s’il voulait l’aide de Capitol Hill.

10 décembre 2020 : Le sénateur Roger Wicker présente un projet de Loi fédérale qui autoriserait certains accords NIL et créerait également une exemption de la Loi antitrust protégeant la NCAA de certains types de poursuites judiciaires futures.

16 décembre 2020 : La Cour Suprême a accepté d’entendre l’appel de la NCAA contre la décision d’un juge fédéral dans le procès « Alston contre la NCAA ». Bien qu’elle ne soit pas directement liée aux droits NIL, la décision de la Cour Suprême dans cette affaire pourrait avoir une incidence sur le contrôle exercé par la NCAA sur la définition de l’amateurisme à l’avenir.

11 janvier 2021 : Le conseil de la Division I de la NCAA décide de repousser indéfiniment son vote sur les règles relatives aux droits NIL citant les préoccupations suscitées par une lettre du Ministère de la Justice qui met en garde la NCAA concernant une éventuelle position de monopole. Mark Emmert, président de la NCAA, se dit « frustré et déçu » par ce retard.

31 mai 2021 : La Cour Suprême entend les plaidoiries dans le procès antitrust Alston v. NCAA… et questionne la validité de l’amateurisme de la NCAA au regard des énormes profits engrangés par les universités tout en exprimant des inquiétudes de voir une multiplication de décisions judiciaires qui pourraient conduire à la destruction d’une tradition américaine.

18 juin 2021 : Six commissionnaires de conférence (y compris ceux de l’ACC, de la SEC et du Pac-12) proposent un nouveau plan qui rendrait les universités individuellement responsables de la création de leurs propres règlements sur les droits NIL. La nouvelle proposition a fait surface après que le Sénat ait clairement indiqué, en juin, qu’une Loi fédérale n’était pas imminente.

Quels sont les États américains qui ont légiféré et quand leurs Lois prennent-elles effet ?

Vingt-quatre États ont officiellement voté des Lois encadrant les droits NIL des athlètes universitaires. Pour douze d’entre-eux, ces Lois entrent en vigueur dès le 1er juillet 2021 : Alabama, Florida, Georgia, Illinois, Kentucky, Mississippi, Nebraska, New Mexico, Ohio, Oregon, Pennsylvanie et Texas. Il faudra attendre le 23 juillet dans l’État d’Arizona.

Onze autres États américains ont voté des Lois concernant les droits NIL qui prendront effet dans les quatre prochaines années : Arkansas (2022), California (2023), Colorado (2023), Maryland (2023), Michigan (2022), Montana (2023), Nevada (2022), New Jersey (2025), Oklahoma (au plus tard en 2023), South Carolina (2022) et Tennessee (2022).

Comment les athlètes-étudiants peuvent-ils gagner de l’argent ?

Ce règlement provisoire encadrant les droits NIL des athlètes universitaires ouvre la porte à plusieurs opportunités générant des revenus comme par exemple :

  • des contrats publicitaires.
  • la vente d’autographes.
  • la vente de marchandising.
  • des publications sponsorisées et des publicités sur les réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Youtube).
  • la détention de chaines Youtube et des vidéos Twitter.
  • des leçons privées.

La NCAA n’a introduit aucune règle interdisant aux boosters de payer les athlètes universitaires tant que ces paiements ne sont pas directement liés à leurs performances sportives ou ne correspondent pas à une incitation à des fins de recrutement. Toutefois, il y a encore une zone grise à propos des boosters dans de nombreuses nouvelles Lois d’État. Certaines pourraient nécessiter une interprétation plus approfondie avant que l’on ne sache clairement à quel point les boosters peuvent être impliqués dans le paiement des athlètes universitaires dans ces États.

À noter que les athlètes universitaires pourront également se faire représenter par des agents afin de défendre leurs intérêts. Ces nouvelles relations s’accompagnent cependant d’une mise en garde majeure. Les agents peuvent aider avec les offres NIL mais leurs contrats ne peuvent pas stipuler qu’ils représenteraient l’athlète dans les négociations futures si ce dernier devenait professionnel. D’ailleurs, la NFLPA a déjà averti les agents sportifs professionnels de tenir compte de ces restrictions.

Les universités peuvent-elles payer directement les athlètes universitaires ?

Non. Les universités ne sont toujours pas autorisées de rémunérer les joueurs directement en vertu des droits NIL ou pour toute autre raison.

Par ailleurs, certaines nouvelles lois d’État interdisent également aux universités de conclure des accords pour leurs athlètes. De son côté, la NCAA n’interdit rien tant que les universités n’utilisent pas le règlement provisoire NIL afin de payer insidieusement les athlètes universitaires pour jouer ou comme outil de recrutement.

Quelles sont les restrictions ?

Les nouvelles Lois d’État et les éventuels règlements élaborés par les universités créent une variété (parfois incohérente) de restrictions pour les athlètes universitaires selon l’endroit où ils se trouvent. Ce qui posera assurément des problèmes d’équité à très court terme.

Dans certains États, les athlètes universitaires ne peuvent pas faire la promotion d’alcool, de tabac ou de jeux d’argent. D’autres États ont ajouté des restrictions concernant l’utilisation par les athlètes-étudiants des logos de l’université ou tout autre document protégé par le droit d’auteur dans le cadre de leurs activités rémunérées.

La plupart des États et des universités interdisent également aux athlètes de signer des accords qui entrent en conflit avec les contrats de sponsoring de l’université. Par exemple, un joueur de football d’une équipe portant des équipements Nike ne serait pas autorisé à porter des chaussures Adidas pendant les matchs. Cependant, dans la plupart des cas, cet athlète pourrait toutefois promouvoir une entreprise de chaussures autre que Nike lorsqu’il ne joue pas ou en dehors des activités de l’équipe.

Mais la principale restriction reste l’interdiction absolue de rémunérer les athlètes universitaires dans le cadre de leur pratique sportive. Personne ne peut offrir 100$ à un joueur à chaque TD inscrit. Personne ne peut non plus offrir 25 000$ à un lycéen s’il s’engage avec telle université. Les revenus doivent être explicitement liés aux droits NIL.

Combien peuvent espérer gagner les athlètes-étudiants ?

Selon plusieurs experts notamment spécialisés dans les réseaux sociaux, les revenus générés par les droits NIL pourraient s’élever à plusieurs centaines de milliers de $ par année (voire même des millions de $) pour les athlètes universitaires les plus renommés.

Les athlètes universitaires vedettes ont des centaines de milliers de fans sur les réseaux sociaux. La promotion d’un produit via une chaîne YouTube, une publication Twitter ou un compte Instagram peut valoir plus de 10 000 $ par publication pour un étudiant qui a une présence authentique et active sur les réseaux sociaux. Plusieurs sociétés, telles que Opendorse et INFLCR, existent déjà pour aider les athlètes professionnelles à augmenter leur nombre d’abonnés et à se connecter avec des annonceurs. Certains athlètes peuvent également obtenir certains revenus avec Cameo, une application qui permet aux fans de payer des centaines voire des milliers de $ aux athlètes en échange d’une vidéo personnalisée.

Toutefois, pour la très grande majorité des athlètes universitaires, il faudra peut-être se contenter de quelques milliers de $. Au mieux.

Fondateur et rédacteur en chef de The Blue Pennant, Morgan Lagrée couvre le College Football depuis 15 ans. En 2016, Morgan fût le premier reporter à couvrir le CFP National Championship Game pour un média francophone. Il co-anime le Podcast Bowl. Expert NFL et MLB. Grand amateur de la NHL. Fan ultime des Red Sox de Boston (MLB). Ancien étudiant de l'université McGill. #Redmen4Life

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Eric Bieniemy arrive à UCLA comme coordinateur offensif

L’ancien coordinateur offensif des Washington Commanders et des Kansas City Chiefs rejoint le coaching staff de HC DeShaun Foster pour diriger l’attaque des Bruins de UCLA.

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Crédit photo : Jerome Miron-USA TODAY Sports

L’un des coachs assistants les plus convoités de ces dernières années dans la NFL quitte le monde du football américain professionnel pour celui des rangs universitaires : Eric Bieniemy a finalisé les derniers détails d’un contrat de deux ans qui lui permet de revenir dans sa Californie natale et dans un programme qu’il connait déjà.

Cet embauche est un coup de maître pour HC DeShaun Foster et les Bruins qui s’étaient donnés pour objectif de renforcer le coaching staff de l’équipe avec un homme d’expérience connaissant, si possible, le programme de UCLA.

Ancien lycéen dans la région de Los Angeles, Eric Bieniemy retrouve donc sa Californie natale. Il avait également débuté sa carrière de joueur professionnel avec une équipe californienne, les Chargers de San Diego.

Un retour dans la NCAA

Tout semblait pourtant indiqué que l’ancien coordinateur offensif des Commanders et des Chiefs resterait dans la NFL. Il ne s’en était d’ailleurs pas caché indiquant avoir rencontré plusieurs managers généraux à la recherche d’un head coach ou d’un coordinateur offensif. Finalement, il a pris la décision de faire un retour dans la NCAA qu’il avait quitté en 2012.

Running back des Buffaloes de Colorado de 1987 à 1990 avec lesquels il a été sacré champion NCAA lors de sa dernière saison, Eric Bieniemy a fait ses premiers pas dans le coaching avec son alma mater, en 2001, comme coach des RBs. Poste qu’il va ensuite occuper à UCLA de 2003 à 2005 avant de faire le saut dans la NFL (Minnesota Vikings).

En 2011, il sera de retour à Colorado dans le coaching staff de HC Jon Embree pour deux saisons avant d’accepter de rejoindre les Chiefs de Kansas City avec lesquels il a remporté deux Super Bowls.

Un coach assistant d’expérience au côté de DeShaun Foster

Eric Bieniemy apporte donc à UCLA ses 16 années d’expérience dans le monde du coaching afin d’épauler le nouvel head coach des Bruins, DeShaun Foster, dont ce sera la première expérience dans un tel rôle.

Avec deux titres NFL à son actif et cinq finales de conférence consécutives avec les Chiefs de 2018 à 2022, Eric Bieniemy pense être capable d’attirer un certain nombre de recrues intéressées de développer leurs aptitudes au contact d’un coach qui a fait ses preuves.

« Mon objectif est de contribuer à susciter un certain intérêt auprès des étudiants-athlètes potentiels qui envisageraient de jouer pour UCLA alors que nous nous préparons collectivement à rejoindre la conférence Big Ten. » – Eric Bieniemy, coordinateur offensif de UCLA.

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Un juge fédéral suspend les règlements NIL de la NCAA

Une ordonnance préliminaire du juge Clifton L. Corker rend illégaux certains règlements de la NCAA qui ne pourra plus sanctionner des recrues qui ont signé des contrats NIL lors de leur processus de recrutement.

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Depuis toujours, l’amateurisme est le principe fondamental de la NCAA mais ce vendredi 23 février 2024 marquera peut-être un tournant irréversible.

En contestant l’interdiction imposée aux lycéens de signer des contrats NIL avant de rejoindre officiellement une université, le juge Clifton L. Corker a ainsi temporairement suspendu les règlements NIL de la NCAA ouvrant ainsi une voie royale à un concept longtemps combattu : le pay-for-play.

Cette ordonnance préliminaire du tribunal est applicable à tous les athlètes, dans tous les États et entre en vigueur immédiatement. La NCAA devrait faire appel de cette décision.

La décision du Juge Clifton L. Corker n’est finalement pas une nouveauté en soi puisqu’elle ne fait que rendre légale une pratique qui existait déjà depuis des mois. En effet, plusieurs cas de recrues ayant signé des contrats NIL avec un Collectif (regroupement de boosters qui mettent en commun leurs ressources financières) avant de signer leur lettre d’intention ont fait la Une des médias ces derniers mois. Il suffit de penser aux affaires Jaden Rashada à Florida, Nico Iamalaeva à Tennessee ou Amarius Mims à Florida State.

Toutefois, cette ordonnance permet désormais aux recrues de signer de tels contrats NIL sans crainte de répercussions sur leur éligibilité NCAA. Cette décision du juge rend illégales toutes sanctions que la NCAA pourrait prendre contre les recrues qui auraient signé un contrat NIL lors de leur processus de recrutement. C’est un changement majeur qui met un terme à un principe fondamental du modèle d’amateursime de la NCAA. Il est maintenant possible de payer des recrues pour qu’elles viennent jouer pour une université plutôt qu’une autre.

Pour rappel : depuis que des lois NIL ont été votées dans divers États et entrées en vigueur en 2021, la NCAA a tenté d’imposer ses propres règlements visant à restreindre l’utilisation des contrats NIL par les universités dans le processus de recrutement des lycéens. La NCAA voulait défendre l’idée fondamentale selon laquelle les athlètes universitaires ne devraient pas être payés en fonction de leurs performances sportives.

Les règlements actuels de la NCAA autorisent seulement les étudiants-athlètes déjà inscrits à l’université de signer des contrats NIL avec des boosters ou avec des collectifs officiels. La NCAA n’autorise pas les recrues – lycéens ou joueurs transférés – de signer de tels contrats, estimant que cela constitue une incitation au recrutement.

Le 31 janvier dernier, les procureurs généraux des États du Tennessee et de la Virginie ont contesté cette interdiction en déposant conjointement des poursuites judiciaires contre la NCAA devant un tribunal fédéral à la suite de publication d’informations selon lesquelles la NCAA enquêtait sur les activités de recrutement de l’université Tennessee et du Spyre Sports Group – un collectif associé de manière non officielle aux activités sportives des Volunteers – concernant spécifiquement le prospect 5-étoiles QB Nico Iamaleava. Ce dernier a finalement signé sa lettre d’intention à Tennessee en janvier 2023.

Dans son ordonnance, le juge a noté que « bien que la NCAA autorise les étudiants-athlètes à tirer profit de leurs droits à l’image et de représentation, elle ne parvient pas à démontrer en quoi le moment où un étudiant-athlète signe un tel contrat détruirait l’objectif de préserver l’amateurisme ».

C’est pourtant bien ce principe d’amateurisme dans la NCAA qui vient de voler en éclats.

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Le CFP approuve le format 5+7 pour les playoffs à 12 équipes

Le conseil d’administration du College Football Playoff a voté à l’unanimité en faveur du format 5+7 qui garantit aux cinq champions de conférence les mieux classées une participation aux playoffs.

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Crédit photo : Joe Camporeale-USA TODAY Sports

En plus des cinq champions de conférence les mieux classés se joindront les 7 équipes les mieux classées au CFP Rankings (« at-large »). À travers ce vote de mardi 20 février, le conseil d’administration du College Football Playoff a ainsi confirmé officiellement le passage des playoffs de 4 à 12 équipes.

Après des mois de retard causés par une demande d’une conférence Pac-12 au bord de l’implosion, la décision a finalement été prise mardi matin lors d’une réunion virtuelle des 10 présidents et chanceliers de la FBS et du président de Notre Dame, le Révérend John Jenkins. Le vote devait être unanime pour que le format « 5+7 » soit approuvé. Depuis des mois, la Pac-12 demandait un report de ce vote alors qu’elle travaillait à déterminer son avenir suite à une réorganisation importante de la conférence.

Le président de Washington State, Kirk Schulz, qui représente la Pac-12 au conseil d’administration du College Football Playoff, a déclaré à ESPN la semaine dernière qu’il consulterait la présidente d’Oregon State, Jayathi Y. Murthy, et « serait prêt à voter » ce mardi. Avec ce format « 5+7 », aucune des deux universités ne peut se qualifier pour une invitation automatique en tant que championne de conférence au cours des deux prochaines saisons mais Kirk Schulz a concédé que l’option des sept équipes qualifiées « at-large » étaient plus bénéfiques pour la Pac-12 Pac-2 à l’inverse de la proposition originale du format « 6+6 » composé de six champions de conférence et six équipes « at-large ». Ce format « 6+6 » avait été proposé avant que la conférence Pac-12 ne perde successivement USC, UCLA, Washington et Oregon (Big Ten) puis Cal et Stanford (ACC) et enfin Utah, Arizona, Arizona State et Colorado (Big 12).

Ce format 5+7 devrait garantir aux champions de conférence de la SEC, de la Big Ten, de la Big 12 et de l’ACC une place dans les playoffs auxquels s’ajoutera le champion de la conférence du Group of 5 le mieux classé. Toutefois, le CFP n’a intentionnellement pas fait référence au Group of 5 dans sa description du format car il existe une possibilité qu’un champion d’une des quatre conférences du Power 4 (SEC, Big Ten, Big 12, ACC) soit moins bien classé qu’un champion de l’American Athletic Conference (AAC), de la Conference USA, de la Mountain West, de la Sun Belt ou de la Mid-American Conference (MAC). Ce fût le cas en 2021 lorsque Cincinnati (champion de l’AAC) termina #4 alors que Pittsburgh (champion de l’ACC) fût classé #12 avec deux défaites.

À noter que dans ce format à 12 équipes, les quatre champions de conférence les mieux classés seront automatiquement têtes de série (1 à 4) et exempts au premier tour. Conséquence directe de ce format : Notre Dame ne pourra jamais faire partie des têtes de série puisque les Fighting Irish n’appartiennent à aucune conférence. De plus, Notre Dame devra remporter 4 matchs de playoffs pour gagner le titre national ce qui peut paraître équitable puisque les têtes de série ont dû obtenir leur position en remportant un Conference Championship, soit un match de plus que les Fighting Irish au terme de la saison régulière.

Crédit photo : The Ringer

Un ajustement rendu nécessaire par la future disparition de la Pac-12

En restant avec le format « 6+6 » initialement choisi, cela aurait garanti l’accès aux playoffs aux deux champions de conférence du Group of Five les mieux classés. En 2023, ces équipes étaient #23 Liberty (C-USA) et #24 SMU (AAC). #24 SMU a finalement été battu par Boston College lors du Fenway Bowl tandis que #23 Liberty a été malmené par Oregon lors du Fiesta Bowl (défaite 45-6).

En passant à un format 5+7, le conseil d’administration du CFP s’est donc simplement réaligné sur le but original du format « 6+6 » qui ne devait garantir qu’une seule place à un champion du Group of Five. Bien que la conférence Pac-12 pourrait éventuellement se reformer en ajoutant des membres d’autres conférences en plus d’Oregon State et Washington State, il est peu réaliste de penser qu’elle pourra être l’égal de l’ACC ou de la Big 12…

Le prochain contrat TV pourrait tout remettre en cause

Le format 5+7 pourrait n’être qu’une solution provisoire alors que le CFP négocie actuellement un nouvel accord sur les droits medias qui entrera en vigueur une fois que son contrat actuel avec ESPN expirera après la saison 2025.

Bien qu’il ait été rapporté que le CFP et ESPN ont convenu d’une prolongation de contrat de six ans d’une valeur totale de 7,8 milliards de dollars, Jon Steinbrecher, membre du conseil d’administration du CFP, a récemment contesté cette information.

Alors que la Big Ten et la SEC continuent de renforcer leur pouvoir dans le paysage des sports universitaires américains, on s’attend à ce que leurs commisionnaires respectifs poussent afin d’obtenir certains avantages dans le futur tant en termes de distribution des revenus que d’équipes qualifiées pour les playoffs. Un format de College Football Playoff qui reposerait exclusivement sur le CFP Rankings (et qui ne garantirait donc pas aux champions de conférence une place automatique) profiterait probablement aux conférences les plus puissantes qui réclameraient ainsi des parts plus importantes des revenus du CFP.

Qu’on se le dise : ce format « 5+7 » à 12 équipes ne survivra peut-être pas plus de deux ans.

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Partenariat Big Ten/SEC : vers la sécession entre le College Football et la NCAA ?

Les conférences Big Ten et SEC annoncent la création d’un « groupe consultatif » conjoint composé des présidents d’université, des chanceliers et des directeurs athlétiques pour réfléchir à l’avenir du sport universitaire.

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Crédit photo : WBRC

Est-ce le premier pas vers une sécession entre le College Football et la NCAA ?

Ils vous diront le contraire – pour le moment – mais Tony Petitti et Greg Sankey, les deux commissionnaires de la Big Ten et de la SEC respectivement, ont finalement formalisé ce qui était une relation d’intérêts communs existant depuis plusieurs mois entre les deux conférences majeures du College Football. La Big Ten et la SEC représentent 34 des 134 membres de la Division I-A soit 25% des membres. Certains l’appellent déjà le Power 2.

Alors que la NCAA est la cible de plus en plus de critiques, la Big Ten et la SEC ont donc conjointement annoncé la création d’un « groupe consultatif » composé des présidents d’université, des chanceliers et des directeurs athlétiques. Si cette nouvelle entité n’a aucune autorité légale, son objectif est clair : « jouer un rôle de leadership dans le développement de solutions viables pour un avenir durable du sport universitaire ».

Ce « groupe consultatif », dont le mode de fonctionnement reste encore vague, discutera des récentes décisions de justice, des litiges en cours, de propositions de gouvernance et des lois promulguées par différents États. Selon le communiqué conjoint, ce groupe « collaborera avec d’autres entités si nécessaire ». Cette déclaration se veut rassurante à l’égard des autres conférences mais qu’on ne se trompe pas, la Big Ten et la SEC ont bien l’intention d’imposer leurs décisions futures à ceux qui gravitent autour d’elles (ou ce qu’il en restera…).

Les membres de ce groupe consultatif devraient être nommés d’ici quelques semaines, même si la cadence de ses réunions n’a pas encore été déterminée. Ce groupe n’aura aucune autorité pour agir de manière indépendante et servira uniquement d’organe consultatif, ont indiqué Tony Petitti et Greg Sankey qui en feront évidemment partie.

Greg Sankey et Tony Petitti – Crédit photo : on3

Pour le moment, la Big Ten et la SEC ont souhaité confirmer leur attachement à la NCAA et à sa gouvernance mais elles ont également rappelé leurs « investissements substantielles » ne laissant aucun doute sur leur volonté de voir les choses changer dans un court délai.

Ce que reprochent principalement Tony Petitti et Greg Sankey à la NCAA : son manque de proactivité et ses réponses lentes et en décalage avec l’évolution actuelle du sport universitaire. Calendrier (saison régulière, recrutement, transferts, camp d’entrainement, etc…), format des playoffs, partage des revenus, statut de l’étudiant-athlète et leur mode de rémunération : tous ces sujets font actuellement débat et malgré l’ouverture affichée par le nouveau président de la NCAA, Charlie Baker, la haute autorité des sports universitaires semble toujours en mode réactif, sans avoir de vision claire pour l’avenir.

Or, la Big Ten et la SEC reconnaissent « l’urgence de faire face à des défis similaires dans ces circonstances ». En effet, les deux conférences sont les plus riches de la Division I-A (FBS) et doivent notamment gérer l’impact des contats NIL, qui encadrent le droit de représentation et le droit à l’image des étutiants-athlètes, de manière bien différente aux autres conférences.

Depuis plusieurs mois, Greg Sankey regrette que la NCAA impose des règles identiques à l’ensemble des universités alors que leur contexte est trop hétérogène les unes par rapport aux autres. En d’autres termes, il souhaite que les conférences les plus riches puissent prendre davantage de décisions pour elles-mêmes.

La création de ce « groupe consultatif » est très probablement la première étape de la prise d’indépendance du College Football avec la NCAA.

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