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College Football Report – Semaine 14
Retour sur l’actualité de la semaine dans le petit monde du College Football avec le ton décalé de Verchain.
The College Football Report By Verchain Presented By The Blue Pennant is brought to you by the Jackson State University Prancing J-Settes.
Et comme vous avez été sages toute la saison, vous avez droit aux highlights de la saison de ces mêmes J-Settes…
Ainsi parlait Verchain
Verchain pense. Alors Verchain écrit. C’est son côté Rain Man. Feel free to insult me in the comments section.
#NotImpressed
Je me rends compte qu’on n’a pas encore eu de traduction d’article cette saison. Eh bien, le plus bel article de la saison, le voilà. Publié le 7 novembre dernier sur le site de ESPN.
Moonshine et les Mountaineers : La tradition de West Virginia.
Jake Trotter, ESPN Staff Writer (traduction libre par Verchain)
MORGANTOWN, W. Va – Par une matinée de samedi de début d’automne, l’odeur du Moonshine flotte déjà partout à travers les collines entourant Mountaineer Field. C’est un parfum typiquement Ouest Virginien.
« Ce truc a des racines profondes », affirme Sharon Harvey à propos du whiskey à forte teneur en alcool alors qu’elle pénètre dans le Milan Puskar Stadiume. Le grand-père d’Harvey a immigré en Virginie Occidentale depuis la Pologne, s’est trouvé un job dans une compagnie minière exploitant le charbon et, pendant un moment, a eu son propre alambic.
Harvey a grandi à Fayetteville, l’une de ces petites villes éparpillées à travers la Virginie Occidentale, et est devenue la première dentiste de Richwood, une autre petite ville, à 60 kilomètres de là.
« Il y avait ce type qui venait pour se faire nettoyer les dents », dit Harvey, « Et puis, une fois l’intervention terminée, je devais aller ouvrir la porte de derrière, et il déchargeait un tonneau de Moonshine pour le dentiste, en guise de paiement. »
Pour tous ceux qui pique-niquent autour du stade, l’anecdote d’Harvey n’a rien d’extraordinaire. Avec le football à WVU, le Moonshine est un facteur d’appartenance dans l’état des Mountaineers.
Un lien qui unit les générations. Qui rassemble les familles. Et transforme les inconnus en amis.
« Le Moonshine, c’est une partie de notre patrimoine », affirme Darrell Brown, de Burnsville, qui vient de ravitailler le pique-nique qu’il fréquente habituellement sur le Parking Bleu, en face du JW Ruby Memorial Hospital, qui se tient sur le trottoir en face du stade. « C’est un moyen de rapprocher les gens ».
Les origines du Moonshine de Brown remontent à la Prohibition. Son arrière grand-père a été mortellement blessé par balle par les agents du Trésor alors qu’il transportait de la gnôle. Brown a encore en sa possession la recette de son arrière grand-père – « Plus vous distillez lentement, meilleur c’est », explique-t-il – mais il en consomme rarement. « J’en amène pour tout le monde, par contre ».
Les bocaux de Moonshine ne sont pas facilement visibles pour celui qui découvre la scène du tailgating à Morgantown. En fait, ils sont plutôt bien planqués, en attendant d’être sortis quand un ami ou un membre de la famille arrive – ou même quand un fan d’une autre équipe, que ce soit Kansas, Oklahoma ou Texas – pointe le bout de son nez.
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Une production illégale de Moonshine, dans un alambic improvisé, dans une cabane du sud de la Virginie Occidentale. Stephanie Strasburg for ESPN
« Je dois vous prévenir d’une chose » déclare Tim Wolfe de Morgantown. « Ne croyez pas que les habitants de Virginie Occidentale ne sont que des péquenauds qui boivent du Moonshine et bla bla bla… Nous ne sommes pas comme ça. Le Moonshine est un moyen d’unir les générations. C’est une partie de notre histoire. Et la Virginie Occidentale est une belle et grande famille ».
Et ils aiment avoir de la visite. « On est toujours là ‘Hey, venez. Goûtez le Moonshine, prenez un sandwich au pepperoni », avance Matt Comer, de Barboursville, dont les deux fils Evan et Andrew vivent à Morgantown. « Et puis, comme ça, on devient en quelque sorte de bons amis. »
Richard Marsh, un avocat en immobilier de Clarksburg, comprend bien l’attrait du Moonshine. Il y a une douzaine d’années, il s’est mis à organiser son pique-nique d’avant match. De plus en plus, des gens qu’il ne connaissait pas ont commencé à se ruer sur son emplacement pour la compagnie, les travers de porc, et le Moonshine.
Des heures avant le coup d’envoi, le pique-nique de Marsh, en face de la fac de droit, est déjà assailli par d’anciens inconnus comme Dustin Fitz, qui est arrivé la nuit précédente en voiture du New Jersey. « Lorsque j’étais à la fac ici, Richard organisait déjà le meilleur des pique-nique », affirme Fitz. « Je suis comme un genre de walk-on ici ! »
La réserve actuelle de Moonshine de Marsh lui vient d’une rencontre heureuse d’il y a deux ans. Il pensait alors acheter un coffre pour armes à un ami de son frère. Lorsque le vendeur découvrit que Marsh n’était pas un procureur procédurier, il proposa d’ajouter un carton de Moonshine parfumé à la pêche, fermé par un ruban adhésif noir, pour 70$ de plus. « Aujourd’hui, c’est lui mon fournisseur de Moonshine », s’esclaffe Marsh.
Ce n’est pas si difficile de trouver un « fournisseur de Moonshine » en Virginie Occidentale, selon Marsh. « La plupart des flics de l’état connaissent quelqu’un qui peut leur dénicher du Moonshine », dit-il. « Un gars qui a appris à fabriquer le Moonshine – probablement de son grand-père. C’est juste un de ces trucs typiques de la Virginie Occidentale, vous voyez ? »
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John Hoffman de Philadelphie boit une gorgée de Moonshine maison lors d’une fête chez Eric Gresak avant un match de WVU Stephanie Strasburg for ESPN
En Virginie Occidentale, la production de Moonshine est aussi ancienne que l’Etat lui-même. La combinaison de céréales produites localement et d’eau pure des rivières accorde aux Virginiens les ingrédients nécessaires à la production d’un spiritueux rentable. « Les anciens vendaient directement du Moonshine plutôt que des céréales, parce que la demande était plus forte, et le produit moins cher à transporter. » affirme Mark Sohn, un professeur d’université du Kentucky à la retraite, qui a écrit un livre de recettes des Appalaches.
Durant les années 20, la Prohibition n’a fait qu’amplifier la production à travers les Appalaches, alors que la demande allait croissant. « La Virginie Occidentale produisait une grande quantité de Moonshine pour les mafieux des villes du côté de Youngstown, Cincinnati ou Chicago » déclare Payton Fireman, un avocat de Morgantown. « Ensuite, un distributeur venait charger les tonneaux et les envoyait vers le Nord ».
Ensuite, pendant les décennies suivantes, les Virginiens fabriquèrent du Moonshine pour améliorer l’ordinaire. « Il n’y avait pas d’état providence à l’époque. Pas d’aides gouvernementales » ajoute Harvey. « Il fallait bien se débrouiller. »
Et hormis les mines et le bûcheronnage, il n’y avait pas beaucoup de manières de gagner beaucoup d’argent en Virginie Occidentale. « Vous pouviez toujours entendre ‘on a eu de nouvelles bottes à Noël, parce que Papa, ben, il a fabriqué du Moonshine, l’a vendu et ça lui a fait de l’argent pour Noël’ », dit Fireman, « Les gens devaient fabriquer du Moonshine pour avoir un peu d’argent. Ici, c’est un coin difficile, même si les habitants de Virginie Occidentale bossent dur. »
Fireman a d’ailleurs ouvert la première distillerie légale de Virginie Occidentale depuis la Prohibition en 1999, après un vrai marchandage avec le gouverneur pendant près d’un an. L’idée lui est venue lorsqu’il était chez son mécanicien, qui avait un bocal de Moonshine fabriqué par ses soins à son garage. « Il avait un goût horrible, mais ça m’a fait réfléchir » ajouter Fireman. Ce dernier se mit alors à étudier les lois de l’état et établit une déclaration à soumettre aux autorités. Il obtint d’abord une licence fédérale, ce qui finit par convaincre l’état d’accorder son autorisation.
Suivant le chemin ouvert par Fireman, plus d’une douzaine de distilleries légales sont apparues, comme Pinchgut Hollow à Fairmont. Pinchgut vend 4 parfums : blé noir, pêche au miel, tarte aux pommes et la plus costaude, la grain de maïs, tous ces parfums pouvant être dégustés sur le site de production.
Distiller du Moonshine demeure légal en Virginie Occidentale uniquement pour ceux qui ont une licence. En produire sans licence est un délit passible d’une amende et d’une peine de prison. Cela dit, aux dires d’une procureure que Marsh connaît du côté de Harrison County, personne n’a jamais été inculpé pour production de Moonshine durant ses trente années de service.
Jay Nowak, le chef de la police de Summersville, ne se souvient pas d’avoir jamais arrêté quelqu’un pour production de Moonshine dans sa ville, tout au moins sous sa mandature.
Bien qu’on trouve facilement du Moonshine produit légalement en magasin de nos jours, vous trouverez plus facilement un drapeau des Panthers de Pitt devant Mountaineer Field qu’une bouteille de ce liquide autorisé. « Bien sur, vous pouvez allez dans un magasin d’alcool et acheter du Moonshine, mais celui que vous voyez là est du Moonshine maison, illégal » affirme Rusty Walker, de Duck, désignant un des bocaux qu’il vient de sortir de sa caisse. « C’est ça qui est cool. »
« Et puis, je vous le dit [le Moonshine légal] a un goût de m****, aussi, pour être vraiment honnête avec vous »
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Le parking du Milan Puskar Stadium est envahi de tailgaters, dont une grande partie consomment sans doute du Moonshine. « C’est sans doute une des plus vieilles traditions de l’état », affirme l’ancien joueur de WVU et de la NFL Owen Schmitt, présent ce jour-là parmi la foule.. Stephanie Strasburg for ESPN
Le Moonshine artisanal se décline en une quantité illimitée de goûts différents, ce qui rend chaque stand de pique-nique unique. Ce jour là, on pouvait trouver sur les parkings Blue et Brown, liste non exhaustive, des Moonshine à la myrtille, cerise noire, caramel, caramel salé, croquant à la cannelle, raisin blanc et bonbon à l’orange. « Vous pouvez produire à peu près tout ce que vous voulez » affirme Walker, qui venait juste de faire fondre des bonbons verts Jolly Rancher dans sa caravane pour concocter du Moonshine goût pomme verte.
Walker a appris à distiller du Moonshine dans un cours de chimie au lycée à Braxton County. Il devait réaliser un exercice revenant à fabriquer quelque chose en lien avec la chimie et lui et son partenaire de travaux dirigés ont décidé de mettre au point un alambic. « On a eu un A », s’amuse-t-il.
Assis aux côtés de Wlaker, Darrell Brown nous présente les différents parfums de Moonshine qu’il a amenés, qui comprennent un ‘tarte aux pommes’ et un ‘banane au chocolat’. Brown n’utilise pas de bocaux, pour sa part. Pour économiser de l’argent, il collecte des bouteilles vides d’alcool dans les bars, et les remplit avec son Moonshine. « Celle que je préfère, c’est la bouteille de Crown Royal », affirme Brown, « Elle est facile à prendre en main. Vous n’allez pas la laisser tomber, car on a une bonne prise dessus. Et puis, ces bocaux, ça revient cher à la longue… »
Bien que chaque stand de pique-nique a ses différents parfums, quasiment tous ont un produit particulier : « L’éclair Blanc », sans goût particulier. Alors que la plus forte des versions légales du Moonshine titre environ 50 degrés, « L’éclair Blanc » artisanal peut titrer 85 degrés… Voire plus…
« Je fais du Moonshine parfumé parce que je veux que chacun ait une dégustation à sa convenance » affirme Walker. « Mais si vous voulez du pur Moonshine, on peut se boire ça comme ça… »
La plupart des inventions culinaires a son accompagnement parfait. Les cheeseburgers ont les frites. Le beurre de cacahuète la confiture. De côté de Mountaineer Field, le Moonshine a ses petits pains au pepperoni, l’autre indispensable des pique-nique de Virginie Occidentale.
« A la fin de mes études, j’ai parcouru le pays pour trouver du boulot. Je pensais que tout le monde avait des petits pains au pepperoni » avance Brad Favro de Morgantown. « Je pensais qu’on en trouvait partout… eh bien non, en fait… »
L’histoire des petits pains au pepperoni remonte aux mines de charbon, qui employaient de nombreux immigrants italiens. « On ne pouvait pas se payer grand chose à l’époque, mais on avait toujours de quoi faire de la pâte à pain, on ajoutait du pepperoni et du fromage, et on avait son petit pain au pepperoni » avance Comer. « Et puis, aussi, il faut dire que quand on descendait dans la mine, on pouvait emmener son petit pain au pepperoni, ça conservait bien même là en bas. Comme c’était pratique à transporter et que la viande se conservait bien au milieu du petit pain, c’était le repas parfait. Alors, les mineurs descendaient dans les mines avec leur petit pain au pepperoni, c’était le repas du mineur ».
Comme le Moonshine, on peut acheter des petits pains au pepperoni dans la plupart des boulangeries ou des épiceries de Virginie Occidentale. Mais les meilleurs sur les stands de pique-nique sont faits maison, de recettes transmises dans les familles sur plusieurs générations. « Nos mères à tous les deux en faisaient », affirme Tracy Comer, la femme de Matt, qui enseigne en ce moment à sa lycéenne de fille, Mady, comment faire des petits pains au pepperoni. « C’est le snack ultime ! »
Cet été, Le Mountaineer, la mascotte au mousquet de West Virginia, a apporté des petits pains au pepperoni cuisinés par sa mère aux journées médias de la Big 12 à Frisco, Texas, pour les faire déguster aux journalistes présents.
Basiquement, le petit pain au pepperoni consiste en une bande de pâte blanche enroulée autour d’une rondelle de pepperoni. À la cuisson, le pepperoni fond doucement dans la pâte, créant une délicieuse combinaison.
Les différentes recettes ancestrales, cependant, génèrent de nombreux débats sur la meilleure manière de les réaliser. « Elle pense que tout est dans le pepperoni », dit Jeff Wiles en parlant de son épouse Tammy. « Moi, je pense que c’est le pain qui fait tout. »
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On partage le Moonshine autour d’un feu devant le Milan Puskar Stadium après la victoire de West Virginia contre Baylor le 25 octobre. Stephanie Strasburg for ESPN
Summersville est une petite bourgade située presque à l’opposé de Morgantown sur la carte de l’état. Et pourtant, c’est comme si toute la ville s’était délocalisée sur les parkings autour du Milan Puskar Stadium. Nowak tient audience sur la gauche. A droite, Bucky Frame, Randy Taylor, Greg Sproles, Mike Hughes et un ophtalmologue que tout le monde appelle Eddy P. se passent un bocal et boivent à leur tour. « Dans une ville de 3000 habitants, vous allez en retrouver une centaine comme eux, ici. », affirme Aaron Maloney, qui avait un oncle qui faisait du Moonshine.
Ceux de Summersville affirment qu’ils ont le meilleur Moonshine du monde. « Nous venons du centre de l’état, près des montagnes, et c’est de là que viennent des litres de Moonshine parce que nous avons la meilleure eau », selon Michael Young. « Nos recettes de Moonshine datent d’il y a plusieurs générations. Ce truc sur Discovery Channel, ‘Moonshiners’, a donné naissance à quelques vocations… Mais ce n’est pas la même chose que pour ceux dont le grand-père distillait… »
Cette partie du Parking Bleu n’a pas d’emplacements réservés pour les stands de pique-nique. Mais comme les fidèles devant une église, les gens de Summersville garent leurs pick-ups et remorques aux mêmes emplacements, semaine après semaine, à chaque match à domicile. Ils se saluent les uns les autres en s’envoyant des grandes lampées de Moonshine. – « Celui-là, c’est du vrai, ça te brûle tout le temps que ça descend », affirme un gars de Summersville après avoir essayé un ‘Eclair Blanc’ offert part un concitoyen – et ils attendent que les fans de l’équipe adverse se pointent. « Le football de West Virginia et le Moonshine marchent main dans la main, ce sont deux choses qui unissent les gens. », affirme Ellis Frame, le fils de Bucky. « Les fans des autres équipes arrivent, et ils sont là, genre :’ bon, les gars, on sait que vous en avez, on est là pour goûter’ ».
« C’est ce qui me plaît le plus dans la Big 12 : rencontrer tous ces gens »
Wiles et John Maloney, le père d’Aaeon, sont fans des Mountaineers depuis si longtemps qu’ils se souviennent d’un temps où l’équipe n’appartenait à aucune conférence, du temps de Don Nehlen. À eux deux, ils ont du manquer au pire six matchs à domicile depuis l’époque où Major Harris était le quarterback, à la fin des années 80.
Lorsqu’Aaron a eu 5 ans, John Maloney commença à emmener son fils avec lui à Mountaineer Field. Maintenant qu’Aaron est marié à la fille de Wiles, Rachel, avec laquelle il a deux enfants, et John Maloney et Wiles ont transmis le flambeau à leur petit fils, Colin, 8 ans, qu’ils amènent au match.
« Nous n’avons pas d’équipe professionnelle dans l’état », dit Wiles, « Les Mountaineers, c’est tout ce qui importe. »
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Un distillateur, dont les Moonshines au goût pêche ou tarte aux pommes sont populaires aux pique-nique des Moutaineers, produit une fournée quelque part dans le sud de la Virginie Occidentale. Stephanie Strasburg for ESPN
Alors que le Moonshine passe de main en main, l’optimisme emplit l’air. West Virginia présente son effectif le plus complémentaire sans doute des dix dernières années, avec une attaque de feu menée par Will Grier, qui pourrait bien devenir le premier Mountaineer finaliste du Heisman depuis Harris.
La semaine précédente, Grier a mené West Virginia à sa plus palpitante victoire, et peut être la plus importante, depuis que l’université a rejoint la Big 12 il y a six ans. Mené d’un touchdown avec 16 secondes à jouer, à Texas, Grier trouve son receveur Gary Jennings pour une passe de 33 yards pour TD. Mais, au lieu de botter une transformation et égaliser pour disputer la prolongation, Dana Holgorsen tente une conversion à deux points, et Grier propulsa ses Mountaineers à une victoire dramatique, après avoir été mené, avec une course de deux yards pour gagner le match.
« Lorsqu’on parle de l’état, du programme, des gens qui sont impliqués dans tout ça, on espère que tout compte pour eux »,sourit Grier en ce samedi soir. « Eux, ils comptent beaucoup pour moi… Et c’était un bonheur indescriptible d’arracher cette victoire pour eux… »
Derrière les exploits de Grier, West Virginia contre son chemin vers le championnat de la Big 12, et soudainement, elle est entrée dans la course au playoff. Et pourtant, les fans des Mountaineers demeurent quelque peu fatalistes suite à tant de défaites désespérantes. [NDT : article publié le 7 novembre]
« On a eu notre lot de déceptions », déclare Wiles alors que son beau-fils, Aaron Maloney, évoque la défaite de 2007 contre Pittsburgh, qui a poussé West Virginia hors du match pour le championnat national. « On a été dans cette position tellement souvent », poursuit Wiles. « On a été juste au sommet, et on a dérapé à la dernière minute tellement souvent ».
Pour l’instant, les Virginiens se sentent au somment, unis derrière les Mountaineers — et par quelques gouttes de Moonshine.
« Ils vont bien ensemble, non ? » rigole Walker. « Ces deux là sont là depuis longtemps. Et ils sont notre héritage ».
Quickies*
*parce qu’un petit coup vite fait, c’est bon pour la santé
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This Week In Les Miles…
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Apparemment, les gazeuses larguées sur les racailles de Paris on porté jusqu’à l’Idaho..
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Et on croirait bien que le commish de la Pac12, Larry Scott, est aussi populaire qu’un certain président français en ce moment…
hmm how popular is Larry Scott? Let’s go to the crowd audio feed: pic.twitter.com/MRA3xdBFnF
— Timothy Burke (@bubbaprog) 1 décembre 2018
Verchain wishes you a happy New Year
Enfin, on y est. Le bout de la route. On est à quelques heures de la dernière représentation du grand cirque qu’est la publication du classement du College Football Playoff par nos amis de la mafia du Comité de Sélection à l’instant d’écrire ces lignes…
Le verdict est déjà tombé. Certains pleurent, d’autres non. Et pourtant, sans augmentation du prix des consommations, votre ami Verchain vous donne ce qu’aurait donné le classement si le Comité avait un peu de jugeotte… Ou peut-être que le Comité jugera comme Verchain… On s’en fout, non ?
Tout d’abord, un petit classement qui va bien :
1 – Alabama
2 – Clemson
3 – Notre Dame
4 – Oklahoma
5 – Georgia
6 – Ohio State
7 – UCF
8 – LSU
9 – Washington
10 – Michigan
11 – Texas
12 – Florida
Normalement, on n’aura pas besoin d’aller au-delà.
Oklahoma nous a rendu un sacré service en ne laissant pas Texas s’emparer du titre de la Big 12. Je pense sincèrement qu’une victoire de Texas condamnait la Big XII en vue d’un playoff. Mais elle n’aurait pas nécessairement envoyé la Big Ten en playoff. J’en viens presque à penser que le Comité aurait pu considérer la défaite des Bulldogs de Georgia contre Alabama en finale de la SEC comme suffisamment convaincante pour classer les Dawgs devant Ohio State et sa défaite au format XXXL face à Purdue.
‘Nuff said, right ?
Sur la base de ce classement, mon playoff idéal nous ramènera sans doute une nouvelle finale Alabama – Clemson. Avec deux belles demi-finales :
Orange Bowl : Alabama Crimson Tide – Oklahoma Sooners
Cotton Bowl : Clemson Tigers – Notre Dame Fighting Irish
Finale : Tide – Tigers. Roll Tide.
Je me suis fait apostropher d’ailleurs ce vendredi par un vieux ricain sur le marché de Noël de Strasbourg. Je portais mon beau hoodie bleu marine et orange aux couleurs des Tigers d’Auburn, et un « Roll Tide » des familles a retenti. Un signe, je vous dis… Bon, j’ai aussi eu droit à un War Eagle par une vieille américaine un peu plus loin… #MyLife…
Pour le reste du plateau :
Rose Bowl : respect du contrat de base : Pac12 contre Big Ten : Washington – Ohio State. Et donc encore un match avec Dani…
Sugar Bowl : Big XII vs SEC : Texas – Georgia.
Pour les deux bowls suivants, le Comité a le droit de faire ce qu’il veut, ces deux trucs n’étant pas en contrat avec une conférence. Le champion de l’ACC étant qualifié pour le playoff, il n’y a pas de règle de substitution pour la conférence, ce qui nous privera de Maddie le jour du nouvel an… Dommage…
UCF représentera le Group of Five, les Knights sortent de leur plus belle victoire de la saison, en finale contre Memphis qui a donné tout ce qu’elle a pu… Il y aurait du sens à placer une nouvelle fois UCF au Peach Bowl, pour des raisons de proximité…
Alors… Peach Bowl : UCF – Florida.
Fiesta Bowl : LSU – Michigan.
Et si le programme ne vous plait pas…
Verchain’s Crush of the Week – Non-Football Edition
En me promenant sur les programmes de séries à venir, votre ami Verchain est tombé sur une série qui l’intéresse, qui se passe dans l’espace, qui s’appelle Origin. Au casting, une actrice française qui sera donc le crush de cette dernière semaine : Nora Arnezeder (à vos souhaits).
Make our cheerleaders great again !
They ARE the reason why we LOVE College Football. And they are in the College Football Report. Enjoy.
Essayons donc de finir la saison en beauté. J’ai quand même fait un tour assez exhaustif des meilleurs groupes de cheerleaders du pays. Alors, je ne sais plus trop quoi vous proposer… On va faire à l’ancienne pour la dernière : Randomizing !
C’est tout pour aujourd’hui. Alors…
Actualité
Le College Football Playoff à 12 équipes à partir de 2026

Le Board of Managers du College Football Playoff a approuvé à l’unanimité l’organisation de Playoffs à 12 équipes à partir de 2026 !
Les 12 participants aux playoffs seraient définis ainsi :
- 6 champions de conférence FBS les mieux classés.
- 6 meilleures équipes « at-large ».
Les 4 champions les mieux classés bénéficieraient d’un bye week. Les huit autres équipes sur campus avec un format 5-12, 6-11, 7-10, 8-9.
Il reste encore des points à clarifier : le partage des revenus, les qualifiés automatiques parmi les « at-large » et le futur du Rose Bowl. Le Board encourage maintenant le CFP Board of Management (10 présidents de conférence FBS + Notre Dame) à adopter ce nouveau format dès 2024.
Le porte-parole du Board of Managers du College Football Playoff, Mark Keenum, a souligné que « les playoffs élargis augmenteront l’accessibilité et l’engagement au niveau national, permettant à plus d’équipes de participer à un événement qui détermine le champion national. Ce sera également un important générateur de revenus pour beaucoup ».
La balle est maintenant dans le camp du comité de gestion du College Football Playoff (10 commissionnaires de conférence + le directeur athlétique de Notre Dame), qui est responsable de la mise en application de ces recommandations du Board of Managers. Il faut maintenant évaluer la possibilité d’implémenter ce nouveau format à 12 dès 2024 ou 2025. Le comité doit également déterminer les dates de ces nouveaux matchs ajoutés au calendrier ainsi que régler les droits TV associés et la répartition des revenus entre les participants.
Concernant les droits de diffusion, ESPN pourrait conserver l’ensemble des droits pour les éventuels playoffs 2024 et 2025 avant l’ouverture de négociations avec d’autres diffuseurs (CBS, Fox, NBC, Amazon, autres) à partir de 2026.
Cette annonce d’aujourd’hui a fait l’effet d’une bombe dans le monde du College Football puisque la même recommendation effectué par un sous-comité du CFP avait été refusée par certains commissionnaires (Big Ten, ACC et Pac-12), l’hiver dernier, pour différentes raisons.
Actualité
Le résumé de l’intersaison 2022
Tout ce qu’il faut retenir de l’actualité de l’intersaison 2022 de College Football.

Il y a un peu plus de 7 mois, les Bulldogs de Georgia remportaient leur premier titre de champion national en 41 ans en s’imposant 33-18, à Indianapolis, face à son grand rival de la conférence SEC, le Crimson Tide d’Alabama.
Depuis cette victoire des Dawgs de coach Kirby Smart, le petit monde du College Football ne s’est pas arrêté de tourner et si vous n’avez pas suivi l’actualité du football américain universitaire pendant ces longs mois, nous vous proposons un résumé complet de tout ce qu’il faut retenir de cette intersaison 2022. C’est parti !
USC et UCLA rejoindront la Big Ten à partir de 2024
On savait que l’annonce du départ de la Big 12 de Texas et Oklahoma en direction de la SEC à partir du 1er juillet 2025 n’était probablement que le coup d’envoi d’une refonte majeure de la composition des différentes conférences FBS. C’est donc sans véritable surprise que, le 30 juin dernier, USC et UCLA ont conjointement notifié la conférence Pac-12 qu’elles ne renouvelleront pas leur adhésion, le 1er juillet 2024 (au terme de l’actuel contrat TV). Les deux facs de Los Angeles ont décidé de se joindre à la conférence Big Ten.
Une annonce vécue comme un coup de couteau dans le dos par la conférence Pac-12 qui voit ainsi partir ses deux membres les plus prestigieux. Et dire qu’afin de garantir une certaine stabilité au sein de l’élite du College Football face aux velléités répétées de la SEC, les conférences la Big Ten, ACC et Pac-12 avaient signé un pacte de non-agression (« L’Alliance »), il y a à peine un an…
Motivation principale expliquant ce choix de USC et UCLA : l’argent. Évidemment. En effet, la Pac-12 doit renégocier son contrat TV en 2024 et tout laisse penser que ce dernier sera très loin des sommes dont on parle actuellement pour le prochain contrat TV de la Big Ten.
Certaines projections estiment que les programmes de la Pac-12 pourraient voir leurs revenus TV limiter à environ 60 millions de $ par année. Bien loin des 100 millions $ projetés pour les programmes de la Big Ten !
USC et UCLA voulaient leur part du gâteau. C’est fait.
Les répercussions de cette annonce seront évidemment énormes. D’abord pour la Pac-12 dont l’existence même est peut-être menacée. Oregon et Washington pourraient être les deux prochaines cibles de la Big Ten tandis que les deux universités de l’Arizona (Arizona et Arizona State), Colorado et Utah pourraient être tentés de quitter le navire en regardant du côté de la Big 12. Qu’arrivera-t-il à Stanford et California-Berkeley ? Notre Dame sera-t-elle contraint de rejoindre la Big Ten ? Clemson, Florida State et Miami se joindront-elles à la SEC ? Autant de questions qui pourraient trouver des réponses dans les prochaines semaines.
Avec l’ajout de ces deux universités de Los Angeles, la Big Ten s’étend désormais de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. Inimaginable il y a une dizaine d’années.

La Big Ten comprend maintenant les énormes marchés de Chicago, New York, Washington D.C. et Los Angeles. De quoi faire une concurrence féroce à la SEC. Le mouvement vers la création de Super Conferences est plus que jamais en marche. On a longtemps pensé à un Power 4. On aura finalement peut-être droit à un Power 2.
La querelle Saban vs Fisher
Pour certains, il ne s’agissait que d’un coup de sang lors d’une banale soirée d’intersaison en marge d’un événement promotionnel. Pour d’autres, c’était réfléchi et calculé. Quoiqu’il en soit, les accusations de tricherie de coach Nick Saban envers le programme de Texas A&M, en plein mois de mai, ont fait l’effet d’une bombe.
« Nous avons été 2ème dans le dernier cycle de recrutement. A&M a terminé 1er. A&M a acheté tous les joueurs de son équipe. Avec des contrats NIL. De notre côté, nous n’avons acheté aucun joueur. Je ne sais pas si cela va durer dans le futur car de plus en plus de programmes le font. » – Nick Saban, head coach du Crimson Tide d’Alabama.
La réponse du coach des Aggies, Jimbo Fisher, ne s’est pas fait attendre, l’ancien assistant de Nick Saban organisant une conférence de presse impromptue quelques heures seulement après les déclarations tonitruantes du coach d’Alabama. Et la réponse fût plus que cinglante et pleine de sous-entendus !
« C’est méprisable qu’un head coach réputé puisse dire cela parce qu’il n’obtient pas ce qu’il veut ou que les choses ne vont pas dans son sens. Le narcissique en lui n’accepte pas qu’il ne soit pas le meilleur. Certaines personnes pensent qu’elles sont Dieu. Allez fouiller comment Dieu a conclu son contrat [à Alabama], vous découvrirez peut-être beaucoup de choses que vous ne voulez pas savoir. Nous faisons tout pour faire de lui le tsar du football universitaire. Mais allez creuser dans son passé. » – Jimbo Fisher, head coach des Aggies de Texas A&M.
Boom !
Les deux coachs de la SEC ont finalement calmé le jeu dans les jours qui ont suivi mais cet échange tendu a mis le doigt sur un énième râté de la NCAA qui, encore une fois, a tardé à réagir face à un phénomène naissant. Par manque de vision, elle n’a pas suffisamment encadré le concept des contrats NIL laissant les États américains définir leurs propres règles. L’autorité des sports universitaires américains a ainsi ouvert la voie à une jungle totale dont certains programmes ont profité. Les contrats NIL devaient permettre aux étudiants-athlètes déjà sur les campus de bénéficier de potentiels revenus liés à leur droit à l’image. Pas de servir comme arme afin d’attirer des prospects lors des cycles de recrutement.
Certes, la NCAA a rappelé que les règles qui s’appliquent aux « boosters » sont les mêmes pour les « collectives » (ces entités récemment créés par des donateurs afin d’optimiser l’octroi de contrats NIL aux joueurs des programmes sportifs universitaires). Trop tard. Encore une fois.
Les débuts de Lincoln Riley à USC
Quelques heures seulement après une défaite 37-33 à Oklahoma State à la fin du mois de novembre, le futur ex-head coach des Sooners d’Oklahoma, Lincoln Riley, s’envolait vers la Californie du Sud pour signer un contrat avec les Trojans de USC (estimé à 110 millions de $ sur 10 ans) provoquant alors une bombe médiatique.
Southern California était à la recherche d’un head coach depuis le renvoi de Clay Helton après la week 2. Le directeur athlétique Mike Bohn voulait frapper un grand coup pour relancer des Trojans aux abois depuis le départ de Pete Caroll. Lincoln Riley héritait alors d’un programme à reconstuire entièrement au terme d’une saison 2022 catastrophique (bilan de 4-8).

Et son arrivée n’a pas forcément fait que des heureux puisque 14 joueurs ont décidé de s’inscrire sur le portail des transferts dont QB Kedon Slovis (parti à Pittsburgh), QB Jaxson Dart ou TE Michael Trigg (tous les deux partis à Ole Miss). En plus des départs de WR Drake London et DE Drake Jackson pour la NFL, ce sont plus de 40 joueurs que le nouvel head coach de USC devait trouver pour combler son effectif afin d’atteindre les 85 scholarships autorisées.
Malgré ce constat inquiétant, la Trojan Nation a rapidement retrouvé son optimisme. Lincoln Riley est arrivé d’Oklahoma avec QB Caleb Williams et WR « Super » Mario Williams dans ses bagages et USC a réussi l’un des plus beaux coups de l’intersaison sur le portail des transferts en attirant le dernier vainqueur du trophée Biletnikoff, WR Jordan Addison. De plus, l’effet Riley n’a pas tardé à se matérialiser sur le recrutement avec les engagements successifs du prospect 5-étoiles CB Domani Jackson et du receveur 4-étoiles WR CJ Williams pour le cycle 2023.
Tout semblait se mettre en place pour que la Pac-12 retrouve son porte-étandard parmi l’élite… jusqu’à ce que les Trojans (et les Bruins de UCLA) annoncent leur départ vers la Big Ten (voir plus haut).
Brian Kelly prend la succession de coach O’ à LSU
Après 12 saisons passées à Notre Dame dont il est devenu le coach le plus victorieux de l’Histoire, Brian Kelly a succédé à Ed Orgeron à la tête des Tigers de LSU en acceptant un contrat vertigineux de 10 ans, avec à la clé un salaire annuel de 9.5 millions de $.
La façon dont l’ex-coach des Golden Domers s’y est pris pour annoncer son départ à ses joueurs (un court discours de 2 minutes… après que la nouvelle ait été révélée sur les réseaux sociaux) a laissé un goût amer chez les fans des Fighting Irish d’autant que Brian Kelly a clairement laissé entendre qu’il rejoignait enfin un programme capable de gagner un titre national… Ouch.
Pour LSU, l’embauche de Brian Kelly doit permettre de relancer un programme en chute libre depuis le titre national 2019. Pourtant, les premiers pas de l’ancien coach de Notre Dame sur le campus de Bâton-Rouge (Louisiane) ont été mouvementés entre accent louisianais forcé et donc ridicule, danse pathétique et recrutement inquiétant…
Toutefois, le nouvel head coach des Tigers semble avoir récemment repris la main suite à l’annonce de l’engagement de 8 joueurs dont 4 joueurs de ligne défensive du Top 250 national en plus du receveur 5-étoiles floridien, WR Jalen Brown, qui paraissait promis à Mario Cristobal et aux Hurricanes de Miami lors du cycle de recrutement 2023.
Le College Football Playoff reste à quatre jusqu’en 2026
En juin 2021, un groupe de travail composé des commissionnaires de la SEC, de la Big 12 et de la Mountain West ainsi que du président de l’université Notre Dame, avait recommandé d’augmenter le nombre de participants au College Football Playoff de 4 à 12 équipes dès 2023.
Pendant un an, les débats ont fait rage parmi l’ensemble des commissionnaires des conférences FBS. Incapables de trouver un consensus sur le format (concernant notamment les qualifiés automatiques), ces derniers sont finalement arrivés à une conclusion commune : le status quo.
Ainsi, le format des playoffs à 4 équipes ira jusqu’au bout du contrat TV initial avec ESPN, au terme de la saison 2025. Les débats reprendront au printemps 2023 afin de définir le futur format du College Football Playoff, à partir de la saison 2026.
La fin de l’ère Mark Emmert
Un an après avoir été reconduit dans ses fonctions, Mark Emmert quittera son poste à compter de juin 2023. Président de la NCAA depuis plus d’une décennie, il aura marqué son passage à la tête de l’autorité des sports universitaires américains par une étonnante passivité qui a conduit à l’implosion totale d’une institution centenaire.
Enfermé dans une vision retrograde de l’organisation des sports universitaires, il a régulièrement dénoncé les « menaces existentielles » entourant la NCAA sans jamais accompagner le changement de manière proactive. Possibilités de revenus en faveur des étudiants-athlètes, fin de l’amateurisme ou réforme des transferts : il aura tout râté.
Pendant des années, Mark Emmert a fait du lobbying auprès du Congrès américain afin d’obtenir le vote de Lois fédérales pour encadrer les droits à l’image (Name, Image and Likeness Legislation). Il a fait fausse route : la décision à l’unanimité de la Cour Suprême contre la NCAA, en juin 2021, a marqué un tournant et donné le coup d’envoi de multiples changements que la NCAA s’est contenté d’observer et qui ont profondément changé le visage des sports universitaires américains mettant définitivement un terme au concept d’amateurisme sans règlementation.
Acculé par l’ensemble des membres de la NCAA, Mark Emmert a été contraint, en novembre 2021, de créer une commission spéciale dont le mandat était d’écrire une nouvelle Constitution basée sur des principes de décentralisation qui doivent permettre aux trois divisions constituant la NCAA de bénéficier de davantage d’autonomie. Bien peu et probablement trop tard.
La chaise musicale des quarterbacks
La création du portail des transferts et la possibilité d’un transfert instaurée par la NCAA sans perte d’éligibilité ont eu un impact majeur sur les effectifs des équipes de l’élite du College Football créant une véritable « free agency ». Depuis deux ans, les QB Rooms ont été particulièrement affectées et l’intersaison 2022 n’a pas fait exception.
Voici un récapitulatif des principaux transferts de quarterbacks depuis janvier dernier :
Nom du joueur | Ancienne équipe | Nouvelle équipe |
Caleb Williams | Oklahoma | USC |
Spencer Rattler | Oklahoma | South Carolina |
Dillon Gabriel | Central Florida | Oklahoma |
Quinn Ewers | Ohio State | Texas |
Jaxson Dart | USC | Ole Miss |
Bo Nix | Auburn | Oregon |
JT Daniels | Georgia | West Virginia |
Adrian Martinez | Nebraska | Kansas State |
Casey Thompson | Texas | Nebraska |
Kedon Slovis | USC | Pittsburgh |
Connor Bazelak | Mississippi | Indiana |
Max Johnson | LSU | Texas A&M |
Cameron Ward | Incarnate Word (FCS) | Washington State |
Levi Williams | Wyoming | Utah State |
Jayden De Laura | Washington State | Arizona |
Zach Calzada | Texas A&M | Auburn |
Michael Penix Jr | Indiana | Washington |
Gerry Bohanon | Baylor | South Florida |
Grant Wells | Marshall | Virginia Tech |
Arch Manning choisit Texas
« Committed to the University of Texas ».
Par ces simples mots publiés dans un tweet, le prospect #1 du cycle de recrutement 2023, QB Arch Manning, a mis fin au processus de recruiting le plus médiatique de ces dernières années.
Le neveu de Peyton et Eli Manning était convoité par tous les grands programmes au niveau national. Alabama, LSU et Ole Miss faisaient partie des plus sérieux prétendants mais l’authenticité et la vision à long terme du head coach des Longhorns, Steve Sarkisian, et du coach des QBs, AJ Milwee ont su convaincre le jeune quarterback 5-étoiles du lycée d’Isidore Newman (Louisiane) de rejoindre l’université Texas.
QB Arch Manning devient ainsi le premier QB #1 d’un recrutement national à choisir le campus d’Austin (Texas) depuis 2002 et un certain… QB Vince Young. Il se joindra donc à une QB Room déjà bien garnie avec la présence de QB Quinn Ewers, QB Hudson Card et QB Maalik Murphy.
Bryan Harsin et Auburn au bord de l’implosion
Cinq coordinateurs en 14 mois, plus de 20 joueurs inscrits sur le portail des transferts lors de l’intersaison 2022 et des accusations d’anciens joueurs, qui lui reprochent de ne pas comprendre la culture du Sud des États-Unis : en quelques mois seulement, la lune de miel de coach Bryan Harsin a tourné au cauchemar.
Pourtant, l’ancien coach de Boise State était attendu comme le messie dans l’État de l’Alabama. Sous la pression de certains « boosters » d’Auburn, le directeur athlétique, Allen Greene, avait convaincu la direction de l’université de mettre la main au portefeuille pour se séparer de Gus Malzahn (malgré un bilan de 68-35, une finale nationale en 2013 et un titre de SEC en 2017) moyennant des indemnités de départ de… 20.5 millions de $ afin de donner les clés du programme à Bryan Harsin.

Mais, ces mêmes « boosters » semblent s’être rapidement inquiétés des résultats décevants de l’équipe (bilan de 6-7 en 2021) et des récents départs de joueurs via le portail des transferts (dont celui du QB titulaire, Bo Nix), suivi du départ précipité du coordinateur offensif Austin Davis (ex-coach des QBs chez les Seattle Seahawks) après seulement 6 semaines dans son rôle de successeur de l’ancien OC, Mike Bobo. Puis, l’annonce du départ surprise du respecté coordinateur défensif Derek Mason vers Oklahoma State a fait l’effet d’une bombe.
Les rumeurs de ménage complet au sein du coaching staff des Tigers se sont alors multipliées. La récente nomination d’un nouveau président de l’université menace probablement le futur d’Allen Greene dans ses fonctions actuelles. Bryan Harsin était le choix de Greene alors que le coordinateur défensif de l’époque, Kevin Steele, était le favori de la Tiger Nation. Seules les 18.3 millions de $ que l’université devrait payer à Bryan Harsin en cas de renvoi ont peut-être sauvé la tête de celui qui sera assurément sur le « hot seat » au coup d’envoi de la saison 2022.
Nouvelle vague de réalignement des conférences
Depuis l’annonce du départ de Texas et d’Oklahoma de la Big 12 vers la SEC (à partir du 1er juillet 2025), une nouvelle vague de réalignement s’est mise en branle et va redessiner la composition des conférences FBS dès cette saison. On fait le point.
Big 12
Afin de compenser la perte de Texas et Oklahoma en 2025, la conférence Big 12 accueillera Brigham Young (ex-Independent) dès 2023 mais également Central Florida, Cincinnati et Houston qui ont trouvé une entente financière avec l’AAC afin de rejoindre la Big 12 dans un an.
AAC
Dès l’annonce du départ vers la Big 12 de UCF, Cincinnati et Houston, l’AAC a fait le forcing pour avancer l’arrivée de 6 programmes de la C-USA (Charlotte, Florida Atlantic, North Texas, Rice, UAB et UTSA), et ce, dès juilllet 2023.
Sun Belt
Après des mois de drama, c’est donc officiel : Marshall, Southern Miss, Old Dominion et James Madison (ex-FCS) ont rejoint la Sun Belt dès le 1er juillet 2022.
La Sun Belt sera donc composé 14 membres dès cette saison : Appalachian State, Arkansas State, Coastal Carolina, Georgia Southern, Georgia State, James Madison, Louisiana, Louisiana-Monroe, Marshall, Old Dominion, South Alabama, Southern Miss, Texas State et Troy.
C-USA
La C-USA, qui perdra donc prochainement 9 de ses 14 membres de la saison 2021 (!), comblera ces départs en accueillant 4 nouveaux membres dès juillet 2023 : Liberty, New Mexico State, Sam Houston (ex-FCS) et Jacksonville State (ex-FCS).
La C-USA sera donc composé de 11 membres en 2022 (UAB, Florida Atlantic, Florida International, Louisiana Tech, Middle Tennessee, Charlotte, North Texas, Rice, UTEP, UTSA, Western Kentucky), puis de 9 membres à partir de la saison 2023 (Florida International, Jacksonville State, Liberty, Louisiana Tech, Middle Tennessee, New Mexico State, Sam Houston, UTEP et Western Kentucky).
La Pac-12 change le format de son Championship Game
Quelques heures après que la NCAA a assoupli la règle qui imposait aux conférences à deux divisions d’organiser la finale de conférence entre le vainqueur de chacune des divisions, la Pac-12 a immédiatement annoncé que les deux équipes ayant le meilleur pourcentage de victoires au terme de la saison régulière seront qualifiées pour le Pac-12 Championship Game, quelque soit leur appartenance à la division North ou South.
Cette décision a été acceptée à la quasi-unanimité par les coachs, les directeurs athlétiques et les conseils d’administration des universités. Avec ce nouveau format, la finale de conférence Pac-12 aurait été différente au cours de cinq des 11 dernières saisons. En 2018, #13 Washington aurait notamment affronté #10 Washington State dans un remake de l’Apple Cup au lieu de Utah.
Bonne saison 2022 à tous !
Actualité
Le prospect #1 CB Travis Hunter signe à… Jackson State !
Coup de théâtre lors du Early Signing Day : le prospect #1 du recrutement 2022 a fait faux bond aux Seminoles de Florida State avant de rejoindre Deion Sanders à Jackson State.

Ce fût la méga bombe de ce Early Signing Day 2021 : en annonçant son désengagement de Florida State et en faisant un flip à Jackson State, CB Travis Hunter est devenu le premier prospect 5-étoiles d’un cycle de recrutement à signer pour un programme FCS. Prospect #1 du pays qui plus est !
Originaire de Géorgie et ancien lycéen du Collins Hill High School de Suwanee, CB Travis Hunter était promis à Florida State avec qui il s’était engagé en mars 2020. 21 mois plus tard, il y a bien eu quelques visites sur le campus de Georgia mais tout indiquait que le prospect #1 du pays allait signer pour la fac dont il est fan depuis l’enfance.
Il n’en a rien été.
Prenant tout le monde par surprise, CB Travis Hunter s’est débarassé des casquettes de Florida State, Auburn et Georgia lors de sa traditionnelle cérémonie d’annonce de son commitment.
Il s’est alors levé tout en attrapant une casquette des Tigers de Jackson State avant d’enfiler un hoodie des JSU.
Il faut également dire que Deion Sanders nous avait prévenu la veille de ce retentissant coup de théâtre. Lors d’une entrevue avec Barstool (dont il est employé), il avait mentionné vouloir « choquer le pays ».
Certes, la personnalité de Deion Sanders et l’éventualité de gagner rapidement quelques centaines de milliers de dollars d’un contrat NIL qui ne fait aucun doute ont favorisé cette décision totalement inhabituelle. On ne peut s’empêcher de penser que sur le plan sportif, ce choix peut être contestable tant le niveau de jeu peut être grand entre la FCS et l’élite de la FBS.
Pour Jackson State et plus généralement pour les HBCUs (Historically black colleges and universities), c’est un jour historique. Ce renfort de CB Travis Hunter est immense pour un programme de JSU qui vient de remporter le titre de champion de conférence SWAC au terme d’une saison presque parfaite (11-1). Les Tigers affronteront South Carolina State lors du Celebration Bowl, samedi 18 décembre.
Pour les HBCUs, c’est peut-être le coup d’envoi d’une tendance lourde qui pourrait inciter un grand nombre de prospects afro-américains de rejoindre ces facs historiquement noires. Beaucoup d’entre-eux ont déjà considéré les HBCUs parmi leurs finalistes. CB Travis Hunter a franchi le pas.
Du côté de Florida State, la déception est immense. CB Travis Hunter devait être le joyau d’une classe de recrutement prometteuse. Le défection du prospect #1 du pays a eu immédiatement pour conséquence de faire reculer les Seminoles de la 12ème à la 19ème place sur le plan national.
Actualité
Lincoln Riley quitte Oklahoma pour USC
Coup de tonnerre sur le college football hier lorsque la presse spécialisée américaine a annoncé que le coach qui a conduit trois fois Oklahoma en playoffs en quatre saisons et qui a développé deux quarterbacks vainqueurs du Heisman Trophy, Lincoln Riley, va s’engager avec USC.

Ce week-end, Lincoln Riley avait assuré qu’il ne prendrait pas le poste de coach à LSU laissé vacant par Ed Orgeron, et il n’a pas menti. Le talentueux chef d’orchestre des Sooners va rejoindre la Californie pour prendre la tête du programme de football des Trojans qui se cherche un coach taille patron depuis de longues années.
Suite au renvoi de Clay Helton après deux rencontres, USC était à la recherche d’un entraîneur pour la saison prochaine. Le directeur des sports de la fac californienne, Mike Bohn, a pris son temps pour éviter les erreurs successives de ses prédécesseurs, Pat Haden et Lynn Swann, et il réussit l’un des plus beaux coups de l’histoire du sport selon les médias.

Lincoln Riley succèdera ainsi à Clay Helton, lui-même précédé par Steve Sarkisian et Lane Kiffin, deux anciens coaches assistants du légendaire Pete Carroll. Alors que USC ne peut plus compter sur l’héritage de l’ancien coach et de ses étalons Carson Palmer, Matt Leinart et Reggie Bush pour faire rêver des recrues trop jeunes pour avoir suivi leurs exploits, l’objectif est de repartir sur une base solide pour l’avenir. Avec un premier coup magistral qui ravit des fans des Trojans, qui ont déserté le LA Coliseum cette saison, et des boosters depuis longtemps dans l’attente d’un changement profond.
Même si Riley a qualifié ce départ de décision la plus difficile de sa vie, c’est l’occasion pour lui de monter un programme dominant avec des ressources monstrueuses, celles d’un programme multiple champion national et au potentiel de rouleau-compresseur au sein d’une Pac-12 qui se cherche un porte-étendard. Une perspective alléchante alors que l’avenir d’Oklahoma est plus flou, à l’heure de rejoindre une SEC déjà remplie de candidats aux playoffs. En outre, Riley connait bien la Californie puisqu’il y excelle dans le recrutement, et c’est aussi sans doute l’une des raisons pour lesquelles Mike Bohn l’a recruté alors que les Trojans peinent à convaincre les prospects locaux les plus convoités.
C’est donc un scénario idéal pour USC, qui récupère l’un des coaches les plus réputés du pays, porté sur le jeu offensif, qui sera notamment accompagné de son coordinateur défensif Alex Grinch à Los Angeles. L’onde de choc provoqué par cette annonce a déjà un impact sur le recrutement des Trojans puisque l’ancienne recrue cinq étoiles QB Caleb Williams (Oklahoma) a laissé entendre qu’il pourrait demander un transfert vers USC, tandis que le prospect cinq étoiles RB Raleek Brown a fait savoir que la nouvelle devrait influer sur son choix futur, alors que le Early National Signing Day se tiendra le 15 décembre. Les Sooners ont également vu les prospects 2023 QB Malachi Nelson (5 étoiles), WR Brandon Inniss (5 étoiles) et RB Treyaun Webb (4 étoiles) revenir sur leur engagement verbal avec Oklahoma.
En attendant d’embaucher un successeur à Riley, Oklahoma devrait pouvoir compter sur son ancien coach de légende Bob Stoops pour assurer l’intérim dans le bowl que disputeront les Sooners à l’issue de la saison. Malgré un bilan de 10 victoires pour 2 défaites, les vainqueurs de Big 12 en 2020 ne participeront pas au match pour le titre de conférence après leur défaite ce week-end contre Oklahoma State, qui affrontera Baylor pour le fauteuil de champion.