Organisation
Tout savoir sur le recrutement
Composante essentielle du monde du football universitaire, le recrutement reste une énigme pour la plupart des amateurs qui n’en perçoivent que la surface sans en comprendre tous les rouages, pourtant tout sauf compliqués. The Blue Pennant vous fait découvrir cet univers fascinant pour enfin tout savoir sur le processus de recrutement.
La principale disparité entre le college football et la NFL demeure la façon dont les rosters sont composés : en NCAA, les joueurs ont le choix de leur future équipe, en NFL ils sont contraints de rejoindre la franchise qui a jeté son dévolu sur eux.
Le parcours pré-universitaire
Pour commencer, passons rapidement en revue le parcours d’un joueur. La plupart commencent le football très jeunes, dès l’âge de cinq ans environ, en ligue Pop Warner, une organisation pour les jeunes athlètes.
C’est pourtant au high school que les joueurs sont observés sous toutes les coutures par les universités mais également les médias. Il existe de très nombreux championnats de high school et certains programmes comme De La Salle, en Californie, ou Bishop Gorman, à Las Vegas, sont de véritables places fortes. En règle générale les équipes universitaires formulent des offres lorsque les prospects sont dans leur année junior (avant-dernière année) ou senior (dernière année) car il est difficile de juger de leurs capacités avant leur maturité sportive.
Il existe aussi des camps comme le Nike Elite 150 qui rassemble l’élite nationale sur invitation afin de leur permettre de bénéficier d’une exposition maximale auprès des médias et des grands programmes de College Football.
A l’issue de leur cursus au high school, les meilleurs espoirs nationaux participent généralement à l’une des trois rencontres all-star, sur invitation également : le U.S. Army All-American Bowl (le plus prestigieux), le Under Armour All-America Game et le Semper Fidelis All-American Bowl.
Voilà en substance le parcours traditionnel des joueurs avant leur entrée à l’université.
Concernant le processus de recrutement, il s’étale principalement sur les deux dernières années de high school d’un prospect, avec certaines périodes pendant lesquelles les recruteurs n’ont pas l’autorisation de s’adresser à leurs cibles et doivent respecter un temps mort, par exemple début janvier.
Un nombre impressionnant de règles régissent le recrutement et la NCAA ne transige pas avec les tricheurs. Même si ces règles sont régulièrement transgressées, peu de fraudeurs sont pris, ou alors des années après une infraction constatée, et si les sanctions sont si sévères c’est pour décourager les coaches qui s’adonnent à des pratiques interdites.
Le système de notation
Bien que les coaches possèdent leur propre réseau de recrutement pour observer et juger les prospects, plusieurs médias proposent leurs services de scouting au grand public afin d’en savoir plus sur les joueurs de high school. Rivals (filiale de Yahoo! Sports, Rivals est considéré comme le service de scouting grand public le plus fiable), Scout, ESPN et 247Sports sont les réseaux les plus importants et les plus utilisés.
Chacun utilise un système d’étoiles pour classer les joueurs selon leur qualité et leur propension à devenir un joueur de football d’élite au niveau universitaire; les meilleurs sont notés cinq étoiles et ainsi de suite jusqu’à une étoile. En parallèle, des classements régulièrement mis à jour permettent de ranger les joueurs selon leur poste, leur Etat d’origine mais aussi au niveau national.
Chaque saison des classements sont tenus en parallèle pour comparer les universités. Sont pris en compte la moyenne des étoiles des recrues et le nombre d’entre elles pour déterminer le niveau global de la classe de recrutement d’un programme. On retrouve en général les mêmes grosses écuries dans les dix premières places comme USC, Alabama, Notre Dame, Michigan, Texas ou Florida.
Le processus en détail
Généralement chaque membre du coaching staff d’une université est chargé de recruter dans une zone en particulier et chacun est en contact privilégié avec les recrues qu’il supervise sous la houlette du head coach et du recruiting coordinator.
Les coaches jugent les prospects via des vidéos, des rapports de scouts et parfois ils se déplacent pour assister à des matches et effectuer une évaluation de visu. En règle générale lorsqu’un coach se déplace c’est parce que son université est très intéressée; ainsi ce dernier peut rencontrer le joueur, louer les mérites de son programme et de son école, et éventuellement faire une offre de bourse au joueur. Les coaches peuvent également se rendre parfois au domicile du joueur pour visiter le joueur et discuter avec sa famille.
Les prospects peuvent également se rendre sur le campus des universités qui les recrutent pour rencontrer le staff, découvrir l’environnement et parfois discuter avec les autres étudiants-athlètes. Ils peuvent s’y rendre par leurs propres moyens à n’importe quel moment et ce genre d’excursion est appelée « visite non-officielle » (unofficial visit). Il n’y a pas de limitation concernant le nombre de visites non-officielles mais quelques règles à respecter : par exemple, un prospect ne peut rien obtenir d’autre que trois places maximum pour un match et durant les trêves, une recrue en visite sur un campus ne peut pas rencontrer les coaches.
A l’inverse les « visites officielles » (official visit) sont financées par les universités. Chaque prospect a la possibilité d’effectuer jusqu’à cinq visites officielles, uniquement durant son année senior de high school. En général, les visiteurs sont accueillis par le coaching staff mais sont également « hébergés » par un joueur du programme qui sert en quelque sorte de guide, plus particulièrement lorsque la saison est terminée et que le programme d’entraînements est moins chargé. Il arrive souvent que les coaches invitent les prospects en visite officielle à un banquet ou au restaurant.
Lorsqu’un prospect se sent suffisamment à l’aise avec un programme, il peut donner son accord verbal au coaching staff à n’importe quel moment du processus de recrutement. Comme son nom l’indique, un accord verbal est simplement une entente de vive voix entre le joueur et le coaching staff de l’université qu’il souhaite rejoindre. Chacune des deux parties peut revenir sur sa décision – l’accord pour la recrue et l’offre de bourse pour l’école – tant que le prospect n’a pas signé de lettre d’intention.
Des films tels que The Express ou Blue Chips (sur le basketball universitaire) ainsi que la série Friday Night Lights abordent partiellement mais efficacement le processus de recrutement.
Il faut également souligner qu’un prospect sera admis à l’université sous certaines conditions, principalement académiques. Les prospects sont ainsi soumis aux mêmes critères d’éligibilité que n’importe quel autre étudiant. Le recrutement devient ainsi plus compliqué pour certaines écoles aux standards académiques élevés tels que Stanford, Notre Dame, Vanderbilt ou Duke.
Lorsqu’une recrue ne possède pas une moyenne scolaire suffisante pour entrer à l’université, elle peut passer une ou plusieurs saisons dans un Junior College (JuCo); il s’agit d’établissements plus accessibles que les universités où les étudiants-athlètes peuvent ainsi continuer leurs études et jouer au football en parallèle. Dès lors qu’ils sont prêts à entrer à l’université, les joueurs reviennent dans le même processus de recrutement qu’au high school mais leur carrière universitaire est amputée des années qu’ils ont passé au Junior College. Par exemple, une recrue qui a joué deux ans en JuCo intégrera un programme universitaire en tant que junior.
Un joueur qui a signé sa lettre d’intention peut revenir sur sa décision avant le début de la saison à condition que le programme qu’il a rejoint accepte de le libérer. Cela arrive relativement peu souvent parmi l’élite.
Transfert entre universités
Un joueur peut également envisager un transfert après une ou plusieurs saisons passées au sein d’une équipe et il est alors autorisé à être courtisé par d’autres coaches et à visiter les universités de son choix, de la même façon que lors du processus de recrutement intervenant durant le high school. Cependant, il sera forcé d’attendre un an avant de porter les couleurs de sa nouvelle équipe selon les règles de la NCAA et il ne peut rejoindre une école de la même conférence. Si le joueur a déjà obtenu son diplôme (ce qui peut arriver après 3 ans à l’université), il ne perd pas son éligibilité et peut jouer pour sa nouvelle équipe dès la saison suivante. Ce fût le cas pour QB Russell Wilson (Seattle Seahawks, NFL), qui fût transféré de North Carolina State à Wisconsin en 2011 une fois son diplôme en poche.
Le cas des walk-ons et grey shirts
Il existe également deux particularités : les walk-ons et les grey shirts. Les premiers sont des joueurs qui font partie du programme et de l’équipe mais qui n’ont pas de bourse d’étude et ont donc rejoint l’université par leurs propres moyens, sans passer par le coaching staff. Il arrive que dans les programmes les plus prestigieux certains prospects soient prêts à payer leurs études pour avoir une chance de jouer pour une grande équipe plutôt que d’accepter une offre de bourse d’une autre fac moins réputée au football. Un joueur walk-on peut cependant être gratifié d’une bourse au bout d’une ou plusieurs saisons s’il devient un élément important et si l’équipe dispose de places vacantes dans l’effectif (85 joueurs boursiers maximum). C’est notamment le cas de Clay Matthews (Green Bay Packers) qui est entré à USC comme walk-on puis qui s’est vu offrir une bourse plus tard dans sa carrière en récompense de son travail à l’entraînement et en matches. Certains prospects sont recrutés comme « preferred walk-on » (ou blue shirt), c’est-à-dire que le coaching staff les courtise sans leur offrir de bourse mais en leur faisant miroiter la forte possibilité d’en obtenir une par la suite. Il s’agit d’une ruse pour contourner le règlement mais dans les faits cela arrive relativement peu souvent.
La règle du grey shirt est moins officielle et elle désigne un joueur qui n’entre pas dans le programme de football l’année de son recrutement. Par exemple si un joueur tient à jouer pour un programme en particulier mais que celui-ci n’a plus de bourse disponible à lui offrir et que le prospect en question ne dispose pas des moyens suffisants pour financer ses études, il peut attendre un semestre, par exemple en Junior College, et rejoindre l’école en début d’année calendaire comme early enrollee (voir ci-dessous). Ainsi il sera comptabilisé parmi la classe de recrutement suivante. En général les recrues qui utilisent ce système n’ont pas obtenu l’éligibilité académique pour l’université qu’ils comptent rejoindre ou ont subi une grave blessure et le coaching staff préfère attendre avant de décider de finaliser le recrutement ou non.
LEXIQUE
Prospect : c’est le terme qui désigne un joueur de high school ou de Junior College qui fait partie du processus de recrutement et qui peut être potentiellement recruté par une université.
Letter of intent : ou LOI, littéralement « lettre d’intention ». Il s’agit du contrat qui lie un joueur et l’université de son choix et c’est ce document qui officialise le recrutement d’un joueur. Les joueurs mineurs au moment de la signature doivent obtenir l’accord de leur tuteur légal et il arrive chaque année que des recrues se voient refuser leur choix par leurs parents.
National Signing Day : ou NSD, littéralement « jour de signature national ». Marque l’ouverture de la période d’engagement définitif des prospects avec l’université de leur choix. Cette période dure à peine quelques semaines. La majorité des joueurs signent leur letter of intent lors du NSD et certains prospects vedettes encore indécis annoncent leur choix en direct à la télévision nationale.
Early enrollee : ce sont les recrues de milieu d’année, qui entrent à l’université lors du second semestre (début janvier) car elles ont obtenu leur diplôme de high school avec quelques mois d’avance. Ces joueurs ont l’avantage de participer aux spring practices, donc d’être prêts plus tôt au jeu universitaire et ainsi d’obtenir plus de chances de jouer dès leur première saison.
Pipeline : terme qui qualifie une école (pipeline school) ou un Etat (pipeline state) comme « fournisseur » d’un programme en particulier. Par exemple, Mater Dei High School à Santa Ana (Californie) est considéré comme un pipeline au poste de QB pour USC puisque Matt Leinart, Matt Barkley et Max Wittek en sont issus.
Commit : il s’agit du terme qui désigne un prospect qui a donné son accord verbal (verbal commitment) à une université. On juge également le degré de certitude d’un accord; « soft verbal » si le prospect est susceptible de changer d’avis ou « solid verbal » s’il y a peu de chances qu’il ne signe pas en définitive dans l’école choisie. C’est aussi le nom qu’on donne à un joueur lorsqu’il a signé sa lettre d’intention et que le processus de recrutement est bouclé pour lui.
Scholarship : littéralement bourse d’étude. Les coaches formulent des offres de bourse (scholarship offer) aux prospects qu’ils souhaitent recruter au sein de leur programme. En échange d’une éducation financée par le département athlétique, l’étudiant-athlète est sommé de respecter certains standards académiques et de respecter son engagement vis-à-vis de son équipe. Chaque université peut offrir 25 bourses maximum par année.
-
Texas Longhornsil y a 3 semaines
Quinn Ewers blessé, inquiétude à Texas ?
-
Saison Régulièreil y a 4 semaines
Le résumé de la week 2 : Texas au top, Notre Dame déjà un flop
-
Saison Régulièreil y a 3 semaines
Le résumé de la week 3 : Georgia survit, Arch Manning brille à Texas, FSU et Florida coulent
-
Conférence Pac-12il y a 4 semaines
Boise State, Colorado State, Fresno State et San Diego State rejoignent la Pac-12
-
Saison Régulièreil y a 4 semaines
Michigan-Texas (12-31) : Quinn Ewers et les Longhorns surpuissants
-
Podcastsil y a 4 semaines
Podcast Bowl – Episode 254 : le dérapage de Notre Dame
-
Previewil y a 3 semaines
Le guide de la week 3 : Rivalry Week en septembre
-
Podcastsil y a 3 semaines
Podcast Bowl – Episode 255 : inquiétude à Georgia ?
1 commentaire