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NFL Draft

Pourquoi faire l’impasse sur la saison 2020 est une mauvaise idée en vue de la draft NFL ?

Crédit photo : USA Today

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Les jours passent aux Etats-Unis sans que l’ampleur de la pandémie ne faiblisse. Dans ce contexte, on voit de plus en plus fleurir sur les sites spécialisés et dans leurs podcasts des scénarios possibles qui permettraient de faire face à la situation.

Le dernier recours avant l’apocalypse que constituerait une annulation totale de la saison est le report du calendrier de quelques semaines, voire de quelques mois. Un certain nombre de conférences en FCS et en D2 proposent de faire se dérouler la saison de football sur le premier semestre de 2021 à compter de janvier, en même temps que les sports dits « de printemps ».

Selon certaines sources, cette solution ne serait pas viable pour la FBS et son vivier pléthorique de futurs picks de draft. L’argument principal avancé est la rigidité du planning NFL qui, pour des raisons financières notamment, ne s’adaptera pas à ce calendrier décalé. Ainsi dans cette hypothèse, les joueurs disputeraient leurs matches de championnat universitaire entre janvier et avril tout en se rendant disponibles à compter de fin février pour la saison des combines puis pour la draft en avril. Certains observateurs pointent donc du doigt une surcharge du calendrier et un risque accru de blessure pour l’organisme des joueurs, allant jusqu’à suggérer que les joueurs feraient mieux de faire l’impasse sur la saison pour préparer convenablement leur transition vers le monde professionnel.

Par exemple, Trevor Lawrence pourrait faire partie des joueurs tentés par ce choix. Il est vrai que le quarterback ces Tigers de Clemson est un prospect attendu très haut, probablement un « top-5 lock », et que ses performances depuis deux saisons pourraient largement lui servir de garantie pour assurer son avenir en NFL.

Pour autant, certains arguments laissent penser que le cas de Trevor Lawrence tienne beaucoup plus de l’exception que de l’exemple et que la draft 2021 soit encore bien loin d’être scellée…

QB Trevor Lawrence, Clemson – Crédit photo : Rich Barnes-USA TODAY Sports

Parce que certains sont dos au mur et seront obligés de jouer

L’offseason 2020 a été animée par la valse des quarterbacks qui ont décidé de changer d’université. On peut citer les seniors Jamie Newman, D’Eriq King, KJ Costello ou encore Feleipe Franks, tous de très bons joueurs de College Football. Pourtant du fait du manque de linéarité dans leur parcours sportif, il est aujourd’hui très difficile de définir leur draft stock. Que vaut D’Eriq King, QB double menace si flamboyant et efficace en 2018 mais auteur d’une saison 2019 quasi blanche ? Serait-il raisonnable pour un GM NFL de le sélectionner en avril 2021 alors que son dernier match officiel remonterait (dans le cas d’une impasse sur 2020) au 20 septembre 2019 avec une défaite à Tulane où il a lancé 1 interception et s’est fait sack 3 fois ?

En regardant le verre à moitié plein cette fois-ci, on comprend que cette saison 2020 est une belle opportunité de briller. Que se passerait-il si Jamie Newman décrochait un titre national avec Georgia en battant successivement Clemson et Ohio State en playoffs ? Les pessimistes diront que Georgia est passé parce que Trevor Lawrence, Travis Etienne et consorts n’étaient pas là. Mais les optimistes verront un QB qui n’avait même pas une présaison complète pour s’adapter à sa nouvelle équipe et les a néanmoins menés au sommet, qui plus est contre une équipe de Clemson qui aura assurément des underclassmen déjà compétitifs cette année.

Même lors d’une saison décalée, le College Football sera regardé, célébré, analysé et demeurera une vitrine pour ces prospects pour « showcase » leurs qualités et actualiser leur valeur marchande.

Ce même calcul est valable pour les joueurs victimes de blessure pendant la saison 2019 comme le senior WR d’Oklahoma State Tylan Wallace. Le Cowboy avait été contraint de manquer la majeure partie de l’année en raison d’une dure blessure à un ligament antérieur du genou (ACL). Wallace avait même prévu de se présenter à la draft 2020. Ses plans sont donc tombés à l’eau et bien qu’il était attendu au 1er voire au 2nd tour l’an dernier, cette blessure va assurément jeter un doute sur son profil : il arrive que les joueurs victimes de blessures aux ACL portent des séquelles durables et ne soient plus jamais en mesure d’atteindre le même niveau de qualités athlétiques qu’avant. Il est donc évident que la saison 2020 est clé pour lui dans sa quête d’un contrat rookie bien juteux.

Parce que la fenêtre de tir est terriblement réduite et qu’il faut mettre toutes les chances de son côté

Pour beaucoup de fans, la draft se résume à un événement annuel très attendu qui vient mêler sport et live trading. On a tendance à ne voir que des numéros de picks divisés en plusieurs tours, sans penser aux implications financières sous-jacentes.

Chaque année, près de 250 joueurs sont sélectionnés via le processus de draft parmi plus de 16 000 joueurs éligibles (soit 1,5% de chances d’être choisi). Autrement dit, la draft est un véritable champ de bataille pour les prospects. A en juger par le montant moyen garanti des contrats de chaque tour (pour 2019 : 17M – 1er tour, 4M – 2nd tour, 1M – 3e tour…), on comprend également que (très) rares sont les joueurs qui parviennent à se démarquer en haut du panier. Passé un certain seuil, les joueurs vont être sélectionnés sur de l’intangible, sur des critères évalués de manière subjective et différente par chacune des équipes NFL qui voudront bien passer du temps à examiner leur cas. Leur position sur le draft board devient alors volatile, avec une élasticité très élevée au niveau des contrats offerts.

Dans une récente interview, Aaron Rodgers a indiqué qu’avant de trade up pour Jordan Love lors du 1er round de la draft 2020, le board des Packers avait des vues sur les receveurs Brandon Aiyuk (Arizona State) et Tee Higgins (Clemson). Aiyuk est par la suite sélectionné avec le 25e spot par les Niners et Higgins par les Bengals au 33e spot (toute première sélection du second tour). Instinctivement, on est tenté de dire qu’au niveau contrat, un écart de 8 places ne va pas changer grand-chose. Pour autant, les contrats d’Aiyuk et Higgins présentent plusieurs différences.

WR Tee Higgins, Clemson – Crédit photo : Rich Barnes-USA TODAY Sports

Impact sur les contrats NFL

En tant que 1st Rounder, Aiyuk a droit à un contrat de 4 ans avec une 5e année sous forme de team option (et dont le montant est indexé sur les 25 plus gros salaires – sans compter les 2 plus gros – à la position de WR; concrètement si l’équipe décide de lever l’option, Aiyuk a la garanti de voir son salaire augmenter fortement). Higgins, quant à lui, dispose d’un contrat de 4 ans sans 5e année optionnel. Il faut aussi avoir à l’esprit que le base salary de chaque spot de draft est défini à l’avance. Il représente un certain pourcentage du montant total allouable aux rookies draftés et augmente en fonction de la position sur le board. De plus, il y a un léger effet de pallier entre les rounds 1 et 2. Ainsi, Aiyuk a signé un contrat valorisé à hauteur de 12.5M de dollars (avec 6M de signing bonus) tandis qu’Higgins seulement 8.5M (et 4M de signing bonus), soit un écart brut de 4M. De plus, 12.5M soit 100% du contrat d’Aiyuk est garanti contre 6M soit 70% pour Higgins. Plus on descend sur le board de la draft, moins la part de salaire garanti est élevée…

Il existe une multitude de règles peu connus de ce type qui sont pourtant essentielles pour les joueurs. Contrairement à des sports tels que le basketball et le baseball, le football s’est progressivement structuré avec une ligue majeure qui donnait énormément de pouvoir aux franchises vis-à-vis de joueurs historiquement peu libres de leurs mouvements. En comparaison à la NBA et à la MLB, les contrats de la plupart des joueurs demeurent précaires et constituent une vraie source de préoccupation au moment de la draft.

Un autre exemple de bas de tableau permet de montrer l’intérêt de grappiller quelques places pour se faire drafter en bout de 7e round plutôt que de signer un contrat d’agent libre non-drafté. Les joueurs sélectionnés entre les rounds 3 et 7 signent un contrat de 4 ans et sont éligibles pour le Proven Performance Escalator (PPE). Le PPE est un mécanisme qui fait automatiquement augmenter le salaire de la 4e année de contrat d’un joueur lorsqu’il atteint certains objectifs définis à l’avance tels que participer a minima à 35% des snaps (offensif ou défensif) de son équipe au cours de la saison. Quand le PPE est déclenché, le salaire est donc revu à la hausse et équivaut désormais au render plancher pour un agent libre restreint (moins les bonus et incentives éventuels). Ce système a par exemple permis à Alvin Kamara, drafté dans le 3e round en 2017, de gagner en 2020 plus d’un million de dollars de salaire additionnel (en passant de 978 000 à 2 147 000 dollars).

Le piège des credited & accrued seasons

On dit qu’un joueur remplit une credited season lorsqu’il est inscrit dans le roster d’une équipe (active ou inactive) lors de 3 matches minimum au cours de cette saison. De même, un joueur remplit une accrued season lorsqu’il est inscrit dans le roster d’une équipe pour 6 matches minimum au cours d’une saison.

Ces critères sont très importants pour les joueurs. Le nombre de credited seasons qu’un joueur a enregistré va par exemple déterminer le salaire minimum pour lequel il est éligible par la suite. Par exemple en 2018, un rookie sans expérience avait droit à 480 000 dollars minimum. La même année, un joueur avec 4 credited season avait droit à 790 000 dollars. Le nombre de credited season va aussi impacter les pensions d’assurance vie, d’handicap et de retraite que la NFL est susceptible de verser à ses anciens.

Les accrued season, quant à elles, vont jouer sur le statut d’un joueur à l’issue de son contrat. Jusqu’à deux accrued seasons, le joueur est en situation d’exclusive right free agent : son équipe peut lui offrir un contrat d’un an au minimum mais le joueur n’a pas le droit de négocier avec d’autres équipes. Après une troisième accrued season il devient restricted free agent et enfin après quatre accrued seasons, il obtient le statut d’unrestricted free agent : il est libre de négocier avec d’autres équipes, obtenir le meilleur contrat possible sans être bridé par son équipe initiale.

Toute cette démarche illustre l’importance de bien se placer sur le tableau de la draft. Plus un joueur monte haut sur le board, plus son contrat comportera des garantis qui le lieront en profondeur au club : salaire garanti en cas de blessure, prime pour le joueur / impact négatif sur le salary cap si l’équipe tentait de s’en séparer pendant sa convalescence, etc. Au début de sa carrière le joueur est dans une course contre-la-montre pour obtenir ses credited et accrued seasons. Il est donc important pour lui de disposer du plus d’arguments possibles dès la draft pour sécuriser sa position dans le roster, s’assurer qu’il n’est pas sur la sellette et qu’il pourra remplir ses saisons le plus vite possible. C’est par exemple pour cela qu’il vaut mieux se faire drafter au 7e round et signer un contrat plus « engageant » de 4 ans plutôt que rejoindre une équipe en tant qu’undrafted free agent pour seulement 3 ans.

Ce détour technique dans les règles contractuelles de la NFL permet donc de comprendre dans les faits la différence que peut faire une petite dizaine de spots pour un joueur en termes de sécurité de l’emploi, de rémunération et de perspectives futures.

Ce groupe de joueurs « intouchables » est-il si conséquent que ça ?

Posez-vous la question. Vous êtes GM NFL et que vous avez besoin d’un Running Back titulaire. Vous voyez Travis Etienne faire l’impasse sur la saison mais Chubba Hubbard montrer ses talents contre des « gros » tels que Oklahoma et Texas, qui choisissez-vous ? A l’inverse si Hubbard fait l’impasse mais Etienne réalise un carton plein contre Notre Dame et North Carolina, votre décision est-elle différente ?

Ce calcul qui consiste à « sit » sur une saison 2020 décalée est beaucoup plus complexe qu’il y parait et fait intervenir des facteurs externes qui peuvent faire perdre au joueur le contrôle de son avenir. Même pour le haut du panier, il peut y avoir des conséquences long terme. On évoquait tout à l’heure la 5e année d’option des joueurs draftés au 1er tour. Une autre règle stipule que pour cette 5e année de contrat, les joueurs draftés entre les places 1 et 10 n’ont pas le même régime que les joueurs draftés entre les places 11 et 32. Un joueur issu du top 10 de draft verra son salaire de la 5e année indexé sur la valeur du transition tag pour un joueur de sa position (qui tient compte des 10 plus gros salaires à la position). Un joueur hors du top 10 aura son salaire indexé seulement sur les 25 plus gros salaires à sa position (en excluant en plus les deux salaires les plus élevés).

DE Myles Garrett, Texas A&M – Crédit photo : Troy Toarmina, USA Today

Prenons l’exemple de la draft 2017. Au premier tour, on retrouve les Defensive Ends Myles Garrett (#1 overall, donc dans le top 10) et Derek Barnett (#14, hors top 10). Ces deux joueurs ont vu leur 5th-year option levée par leurs équipes respectives. En 2021, Myles Garrett gagnera donc 15M de dollars (somme pas inclue dans l’extension de contrat qu’il a signée par la suite) contre 10M de dollars pour Barnett soit un écart de 5M.

On peut donc voir la situation de la manière suivante. Il est évident qu’un nombre restreint de joueurs talentueux jouit d’une hype qui les met beaucoup plus à l’abris que les autres face à d’éventuels risques en ces temps de pandémie. Bien que le risque soit moindre pour ces superstars en devenir, une impasse sur la saison à venir constituerait quand même un manque à gagner, ne serait-ce que d’un point de vue contractuel. Quand on descend dans la hiérarchie, une retrouve une masse de prospects beaucoup plus homogène qui a encore tout à prouver et pour qui les places vont coûter cher. Ces joueurs se trouvent dans leur propre version du dilemme du prisonnier : si tout le monde décide de faire saison blanche, il y aura statu quo. Mais ce statu quo n’est pas à l’avantage de tous : quid des joueurs qui n’ont pas pu se mettre en lumière en 2019 au même titre que les autres ? Intervient alors une logique égoïste bien que justifiable qui va faire tomber les premiers dominos et retransformer le college football, comme tous les ans, en une gigantesque salle de marché Gordon Gekko-esque où chaque prospect cherchera à tirer son épingle du jeu.

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Draft NFL 2025 : Ohio State égale un record avec 14 joueurs sélectionnés

Avec 14 sélections sur les trois jours de la draft 2025, les Buckeyes ont égalé leur record de programme pour le plus grand nombre de joueurs choisis en une seule draft.

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Crédit photo : Ohio State Athletic

Après avoir remporté le premier titre de champion national de l’ère des playoffs à 12 équipes, les Buckeyes d’Ohio State ont marqué de nouveau l’histoire en voyant 14 de leurs anciens joueurs être choisis par des franchises NFL lors de la draft 2025, un record pour le programme. 

Une moisson historique pour les Buckeyes

Avec ces 14 sélections, Ohio State égale son propre record établi en 2004 et se place ainsi juste derrière le record absolu de 15 joueurs sélectionnés en une seule draft, détenu par Georgia depuis 2022.

  

Les joueurs d’Ohio State draftés en 2025

Voici la liste complète des joueurs d’Ohio State sélectionnés lors de la Draft NFL 2025 :

Premier tour :

  • Emeka Egbuka (WR) – 19e choix, Tampa Bay Buccaneers
  • Donovan Jackson (OG) – 24e choix, Minnesota Vikings
  • Tyleik Williams (DT) – 28e choix, Detroit Lions
  • Josh Simmons (OT) – 32e choix, Kansas City Chiefs

Deuxième tour :

  • Quinshon Judkins (RB) – 36e choix, Cleveland Browns
  • TreVeyon Henderson (RB) – 38e choix, New England Patriots
  • JT Tuimoloau (DE) – 45e choix, Indianapolis Colts

Quatrième tour :

  • Cody Simon (LB) – 115e choix, Arizona Cardinals
  • Lathan Ransom (S) – 122e choix, Carolina Panthers
  • Jack Sawyer (DE) – 123e choix, Pittsburgh Steelers

Cinquième tour :

  • Ty Hamilton (DT) – 148e choix, Los Angeles Rams
  • Jordan Hancock (CB) – 170e choix, Buffalo Bills
  • Denzel Burke (CB) – 174e choix, Arizona Cardinals

Sixième tour :

  • Will Howard (QB) – 185e choix, Pittsburgh Steelers

Ohio State a mené tous les programmes avec quatre joueurs sélectionnés au premier tour et sept dans les deux premiers tours, égalant ainsi son record de 2004. 

Cette performance exceptionnelle reflète la profondeur et la qualité du programme d’Ohio State, qui continue de produire des talents de haut niveau pour la NFL. Avec une telle présence dans la ligue professionnelle, les Buckeyes renforcent leur réputation comme l’un des principaux viviers de talents du football américain.

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NFL Draft

NFL Draft 2025 : les raisons du fiasco Shedeur Sanders

Auto-proclamé comme choix du Top 10, QB Shedeur Sanders n’a pas entendu son nom appelé par Roger Goodell lors de la soirée du 1er tour de la draft NFL 2025. Une claque pour un joueur à l’égo surdimensionné.

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Fils du légendaire Deion Sanders, QB Shedeur Sanders était pressenti comme l’un des premiers choix de la draft NFL 2025. Pourtant, il a été ignoré lors de la soirée du premier tour organisée à Green Bay. Une surprise majeure pour de nombreux observateurs.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette chute inattendue. On fait le tour.

Préoccupations sur le plan technique

Malgré des statistiques impressionnantes à Colorado, notamment un taux d’efficacité à la passe de 71,8 % en carrière, certains recruteurs ont exprimé des réserves quant à ses performances sous pression. Des critiques ont pointé du doigt sa tendance à conserver le ballon trop longtemps et à subir des sacks évitables, ce qui pourrait poser problème face aux défenses agressives de la NFL. 

Temps de réaction et lecture pré-snap perfectibles

QB Shedeur Sanders est reconnu pour sa précision quand il a un certain temps d’exécution. Toutefois plusieurs recruteurs ont noté qu’il :

  • prend trop de temps pour se débarrasser du ballon, ce qui exposait son équipe à des sacks évitables;
  • est parfois lent dans sa lecture du deuxième rideau défensif, en particulier contre les schémas exotiques ou les blitz déguisés.

C’est un vrai problème en NFL. Les fenêtres de lecture sont plus courtes, et les défenseurs bien plus rapides et imprévisibles.

Une mobilité fonctionnelle incontestée mais pas élite

Bien qu’il soit mobile, QB Shedeur Sanders n’a pas le niveau athlétique d’un QB Jayden Daniels ou même d’un QB Cam Ward, sélectionné avec le pick n°1 par les Tennessee Titans.

Il peut sortir de la poche, mais son manque d’explosivité sur les premières foulées limite sa capacité à échapper au pass rush — surtout contre des EDGE rapides. Il n’est pas une “statue” dans la poche, mais il n’apporte pas non plus une menace constante au sol comme certains quarterbacks modernes.

De mauvaises habitudes prises derrière une OL poreuse à Colorado

À Colorado, QB Shedeur Sanders a été le quarterback le plus sacké du pays en 2023. Conséquence : il a développé de mauvais automatismes :

  • il s’échappe trop vite de la poche, même quand elle tient;
  • il ignore des solutions rapides sur le jeu court ou intermédiaire;
  • il force des actions au lieu de lancer le ballon intelligemment.

Ces mauvais réflexes peuvent être corrigés, mais ils inquiètent les coaches NFL, car le “timing NFL” exige de la discipline structurelle, pas juste du talent brut.

Carences dans le jeu en profondeur

Même si QB Shedeur Sanders a montré une belle précision en short/mid range, sa constance sur les passes profondes reste critiquée :

  • Il met parfois trop de « loft » sur ses passes en profondeur;
  • Il lance trop tardivement, ce qui permet aux safeties d’intervenir;
  • Il dépend trop du talent individuel de ses receveurs (notamment Travis Hunter…) pour gagner les duels.

Manque de répétitions dans des schémas pro-style

Enfin, son expérience en attaque spread, avec lecture simplifiée et appels en position shotgun, signifie qu’il a encore peu de repères avec les 5 steps drop, les 7 steps drop, les play-action ou motion complexe de la NFL.

Cela peut ralentir son adaptation à certains systèmes offensifs chez les professionnels.

Crédit photo : Andrew Wevers, Getty Images

Un comportement préjudiciable lors du processus pré-draft

Le comportement de QB Shedeur Sanders lors du processus pré-draft 2025 a été un sujet de controverse et, selon plusieurs sources, un facteur déterminant dans sa non-sélection au premier tour. Certes, il n’a pas commis d’incident ou d’écart grave mais sa posture, son ton et la gestion de son image ont été perçus comme un manque de maturité.

Des entretiens catastrophiques avec les franchises NFL

Selon un rapport relayé par plusieurs insiders NFL, un membre du personnel d’une franchise ayant rencontré QB Shedeur Sanders aurait qualifié son entretien de “pire qu’il ait jamais vu”. Ce recruteur a notamment pointé :

  • Une attitude perçue comme condescendante, voire arrogante ;
  • Un manque de remise en question sur les faiblesses observées dans son jeu (prise de décisions sous pression, gestion du pass rush) ;
  • Des réponses trop centrées sur lui-même, pas assez tournées vers l’équipe ou la culture professionnelle attendue en NFL.

Ces impressions négatives ont vite circulé parmi les autres franchises — et dans une ligue où la maturité mentale est scrutée autant que les qualités athlétiques, cela a pesé lourd.

Un “businessman” plus qu’un coéquipier

QB Shedeur Sanders a été l’un des athlètes universitaires les mieux rémunérés grâce aux contrats NIL. Il gère son image avec l’aide de son père Deion, possède ses propres marques et a été très visible dans de multiples campagnes de communication.

Or, plusieurs recruteurs auraient estimé qu’il se comportait davantage comme une “star marketing” que comme un rookie en devenir :

  • Il aurait insisté, lors d’entretiens, sur l’importance de contrôler son image et de choisir soigneusement sa destination NFL, ce qui a fait tiquer certaines franchises.
  • Il aurait refusé certaines invitations privées pour workouts ou rencontres individuelles avec des équipes en dehors du Top 10, ce qui a été interprété comme une forme d’élitisme prématuré.

Une approche tactique jugée immature

Certains analystes NFL ont souligné que QB Shedeur Sanders, bien qu’intelligent et précis dans son jeu, n’a pas encore démontré une lecture avancée des défenses en situation de chaos, et qu’il aurait rejeté les critiques en bloc lors des entretiens, préférant mettre en avant son statut de “fils de Prime Time” et son expérience médiatique.

L’influence pesante de son père

Enfin, un facteur plus subtil mais réel : plusieurs équipes auraient trouvé difficile de séparer Shedeur de l’influence directe de son père Deion.

Certaines franchises auraient préféré un prospect plus indépendant, notamment dans le processus de décision et de communication. Le duo père-fils, très visible et souvent médiatisé, a été perçu comme un “package”, ce qui aurait refroidi certaines organisations soucieuses de gérer un effectif sans interférence extérieure.

Choix stratégiques des équipes

La chute d’un joueur lors de la draft NFL est très souvent liée au contexte stratégique des franchises. Dans le cas de QB Shedeur Sanders, plusieurs décisions d’équipes ont directement contribué à son absence du premier tour. Voici les plus significatifs :

Les équipes ayant besoin d’un QB ont préféré d’autres profils

  • Tennessee Titans (pick n°1) : au lieu de reconstruire avec QB Shedeur Sanders, ils ont choisi QB Cam Ward, un quarterback jugé plus “NFL-ready”, notamment pour son bras, sa mobilité et sa capacité à jouer dans un système pro-style.
  • New York Giants (pick n°3) : malgré une situation incertaine avec QB Russell Wilson et QB Jameis Winston, ils ont opté pour LB Abdul Carter, linebacker d’élite… avant de s’offrir un 2ème pick au 1er tour en faisant un échange avec les Houston Texans pour finalement sélectionner… QB Jaxson Dart !

Les priorités des équipes étaient ailleurs

Même des équipes pouvant être intéressées par un quarterback ont choisi d’abord de protéger leurs lignes ou de renforcer leur défense :

  • New Orleans Saints ont choisi OT Kelvin Banks Jr., un tackle offensif — besoin prioritaire pour protéger QB Derek Carr ou un autre futur quarterback.
  • Pittsburgh Steelers ont renforcé leur ligne défensive avec DT Derrick Harmon espérant peut-être mettre la main au 3ème tour sur leur quarterback du futur ou attendre la course à Arch Manning en 2026.

Le profil “en développement” de Shedeur a refroidi certaines franchises

Les équipes avec des choix très hauts veulent souvent un quarterback “clé en main” (comme QB Caleb Williams ou QB Jayden Daniels en 2024) ou un joueur à l’impact immédiat à un autre poste (edge rusher, left tackle, CB shut-down).

Or QB Shedeur Sanders est vu par beaucoup comme un talent de potentiel, mais qui nécessitera une année d’adaptation. Résultat : ces équipes ont préféré attendre un autre tour plutôt que de “gaspiller” un premier pick sur un joueur qui ne commencera peut-être pas la saison 2025.

Des équipes en fin de premier tour sans besoin urgent de QB

  • San Francisco, Kansas City, Baltimore, Dallas, Detroit… Ces franchises ont des quarterbacks établis, une fenêtre de titre ouverte, et aucune envie de “développer” un jeune QB en 2025.
  • Elles ont logiquement ciblé des postes clés immédiatement utiles : cornerbacks, wide receivers, pass rushers.

Le facteur “Shedeur veut choisir son équipe” a joué

Certains insiders affirment que le clan Sanders aurait laissé entendre qu’il ne voulait pas être drafté n’importe où. Ce genre de message (même implicite) fait fuir les franchises, surtout celles du Top 10, qui veulent des joueurs engagés, pas des superstars à la carte.

Résultat : certaines équipes auraient volontairement retiré QB Shedeur Sanders de leur board, préférant des prospects moins compliqués à gérer.

Réaction de Shedeur Sanders

Malgré cette déception, Sanders est resté positif. Il a déclaré : « Nous ne nous attendions pas à cela, bien sûr. Mais avec Dieu, tout est possible. Tout cela est évidemment un carburant pour le feu. »

Alors que le deuxième tour de la draft NFL approche, plusieurs équipes pourraient envisager de sélectionner le fils de Coach Prime, offrant ainsi une opportunité de rebond pour ce talent prometteur.

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S Xavier Watts s’inscrit à la draft NFL 2025

Le safety Xavier Watts, deux fois sélectionné dans l’équipe All-America, va se présenter à la draft de la NFL plutôt que de revenir à Notre Dame pour une sixième saison.

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Crédit photo : SI

Quelques heures après la défaite de #7 Notre Dame face à #8 Ohio State lors du CFP National Championship, c’est via les réseaux sociaux que le défenseur star des Fighting Irish de Notre Dame a annoncé qu’il renonçait à sa dernière année d’éligibilité au niveau universitaire pour faire le saut chez les professionnels.

 

S Xavier Watts a commencé sa carrière NCAA, en 2020, en tant que receveur avant d’être repositionné en défense lors de sa deuxième saison. Il a réussi 13 interceptions au cours des deux dernières saisons, le meilleur total du pays dans l’élite du College Football. Cette saison, il a intercepté six passes, retournant l’une d’elles sur 100 yards pour aider Notre Dame à sceller sa victoire contre Southern California. Il a également été sélectionné dans la première équipe All-America de l’Associated Press (AP) deux années consécutives.

Originaire d’Omaha (Nebraska), S Xavier Watts aurait pu retourner à Notre Dame pour profiter de la saison supplémentaire accordée par la NCAA aux athlètes actifs pendant la saison de pandémie de 2020. La plupart des analystes de la draft prévoient qu’il sera sélectionné en fin de premier tour ou au deuxième tour.

« Alors que je commence le prochain chapitre de mon parcours dans le football, je suis rempli de fierté en repensant aux nombreux souvenirs et aux personnes que je chérirai à jamais », a écrit Watts sur X. « J’espère que mon passage sous l’uniforme des Irish a contribué à perpétuer la tradition de ceux qui m’ont précédé. »

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NFL Draft 2025 : la liste des underclassmen éligibles

Retrouvez une liste régulièrement mise à jour des joueurs Underclassemen s’étant déclarés pour la draft NFL 2025.

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Crédit photo : Icon Sportswire

Alors que la saison 2024 de College Football touche à sa fin, arrive le temps où de nombreux joueurs d’impact ont une décision importante à prendre : se rendre éligible pour la prochaine draft NFL ou faire leur retour au niveau universitaire la saison prochaine.

Tous les étudiants-athlètes Underclassmen* ont jusqu’au 6 janvier 2025 pour remplir leur déclaration officielle afin de bénéficier d’une « éligibilité spéciale » pour la prochaine draft NFL. Les joueurs participant au College Football Playoff ont une petite ralonge : ils peuvent se rendre éligibles jusqu’au vendredi 24 janvier 2025.

Tout les joueurs peuvent se retirer de la liste des joueurs rendus éligibles avant le mardi 27 janvier 2025.

La draft NFL 2024 se déroulera du 24 au 26 avril à Green Bay (Wisconsin).

Retrouvez ci-dessous une liste régulièrement mise à jour des joueurs Underclassemen s’étant déclarés pour la draft NFL 2025 :

JoueurPositionUniversité
LeQuint AllenRBSyracuse
Elijah ArroyoTEMiami
Elic AyomanorWRStanford
Kelvin BanksLTTexas
Jaydon BlueRBTexas
Isaiah BondWRTexas
Tyler BookerOLAlabama
Luther Burden IIIWRMissouri
Jihaad CampbellLBAlabama
Will CampbellOTLSU
Abdul CarterEdgePenn State
Josh Conerly JrOLOregon
Nick EmmanworiSSouth Carolina
Trevor EtienneRBGeorgia
Quinn EwersQBTexas
Dylan FairchildOGGeorgia
Harold Fannin JrTEBowling Green
Joshua FarmerDTFlorida State
Oronde Gadsden IITESyracuse
Ollie GordonRBOklahoma State
Mason GrahamDTMichigan
Kenneth Grant JrDTMichigan
Mike GreenEdgeMarshall
Maxwell HairstonCBKentucky
Omarion HamptonRBNorth Carolina
Derrick HarmonDTOregon
Travis HunterWR/CBColorado
Jordan JamesRBOregon
Shemar JamesLBFlorida
Ashton JeantyRBBoise State
Kaleb JohnsonRBIowa
Will JohnsonCBMichigan
Emery Jones JrOTLSU
Colston LovelandTEMichigan
Nick MartinLBOklahoma State
Damien MartinezRBOregon State
Marcus MbowOTPurdue
Tetairoa McMillanWRArizona
Armand MembouOTMissouri
Jalen MilroeQBAlabama
Walter NolenDTOle Miss
Jacob ParrishCBKansas State
Chris Paul JrLBOle Miss
James Pearce JrDETennessee
Jordan PhillipsDTMaryland
Dylan SampsonRBTennessee
TJ SandersDTSouth Carolina
Jonah SavaiinaeaOTArizona
Carson SchwesingerLBUCLA
Nic ScourtonEdgeTexas A&M
Josh SimmonsOTOhio State
Malaki StarksSGeorgia
Shemar StewartEdgeTexas A&M
Mason TaylorTELSU
Azareye’h ThomasCBFlorida State
Deone WalkerDTKentucky
Jalon WalkerLBGeorgia
Mykel WilliamsEdgeGeorgia
Kevin Winston JrSPenn State

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