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Tout comprendre de l’accord House vs NCAA
Le jugement définitif dans l’affaire House vs NCAA va redessiner complètement les sports universitaires. Tour d’horizon des changements à venir.
L’affaire House (la Chambre des États-Unis représentant les citoyens au sein de l’Union et constituant la chambre basse du congrès fédéral) v. NCAA regroupe trois recours collectifs antitrust intentées contre :
- La NCAA (National Collegiate Athletic Association)
- Les cinq principales conférences : SEC, Big Ten, ACC, Pac-12 et Big 12.
Les plaignants regroupés dans plusieurs recours collectifs sont d’anciens et d’actuels étudiants-athlètes. Ils accusent la NCAA et les cinq conférences listées ci-dessus de violer les lois antitrust américaines en interdisant le paiement direct des étudiants-athlètes pour leur participation aux compétitions sportives universitaires malgré les énormes revenus générés.
En 2024, un accord à l’amiable a été trouvé pour éviter un futur procès dont l’issue était très incertain.
Cet accord amiable historique entre la House et la NCAA vise à :
- compenser les torts passés subis par des milliers d’athlètes.
- ouvrir la voie à une rémunération directe des étudiants-athlétes par les universités.
- réorganiser la gouvernance du sport universitaire pour l’adapter à une économie moderne.
Toutefois, l’approbation finale de la juge Claudia Wilken concernant cet accord est toujours en attente.
Les termes de cet accord amiable (« accord de règlement ») entre la House et la NCAA s’appliqueraient pendant 10 ans à partir de la validation finale. Il comprend notamment un montant de 2.8 milliards de $ afin d’indemniser des centaines de milliers d’anciens et actuels athlètes universitaires. Si la juge fédérale Wilken approuve l’accord de règlement, les universités pourront commencer à payer directement les athlètes à partir du 1er juillet 2025.
Les détails du règlement House vs NCAA
Partage de revenus
- Les universités pourront verser directement jusqu’à 50 % des revenus de leur département sportif aux étudiants-athlètes.
- Chaque université pourrait distribuer jusqu’à 20.5 millions de dollars par an aux étudiants-athlètes.
Composition des équipes limitée
- Fin des limites actuelles du nombre de bourses accordées par sport aux étudiants-athlètes.
- Introduction d’un plafond du nombre total de joueurs par équipe sportive (ex : 105 pour le football, contre environ 120 auparavant).
- Suppression du concept de walk-ons (joueurs non-boursiers).
Contrat NIL (droit à l’image et de représentation)
- Les paiements des contrats NIL s’ajouteront aux sommes comprises dans le partage des revenus.
- Toute compensation supérieure à 600 $ devra passer par une plateforme de validation prouvant que le montant correspond à une “juste valeur de marché” (fair market value).
- Cela vise à éviter le “pay-for-play” déguisé, où des collectifs paient pour recruter indirectement.
Application aux futurs athlètes
Le règlement s’appliquerait aussi aux futurs athlètes, qui pourront toutefois proposer des objections chaque année s’ils le souhaitent afin de faire évoluer l’accord en fonction de certaines circonstances comme une augmentation importante des revenus générés par certains sports (essentiellement le football et le basket).
Un certain nombre d’éléments composant cet accord amiable historique reste encore en discussion :
- Conséquences sur les sports “non rentables” : une crainte a déjà été exprimée concernant la possibilité de voir la suppression des bourses dans certains sports ne générant pas de revenus.
- Quel est l’impact sur l’équité femmes-hommes (via la Loi Title IX) ?
- Les limites imposés aux contrats NIL sont-elles anticoncurrentielles ?
- Négociation collective & lois antitrust : certains réclament un cadre légal fédéral pour stabiliser ce nouveau système.
Quelles conséquences pour les étudiants-athlètes ?
Le règlement House v. NCAA marque donc un changement radical pour les joueurs universitaires en leur offrant plus de droits, des revenus supplémentaires et un contrôle accru sur leur carrière sportive.
Voici ce que ça change pour eux, point par point :
Revenus directs des universités
Avant l’accord | Après le règlement |
Les étudiants-athlètes n’étaient pas rémunérés pour leur participation à des compétitions sportives. Ils recevaient uniquement une bourse sportive (logement, repas, études, etc.) de la part de l’université. | Les étudiants-athlètes pourront toucher une part des revenus générés par leur sport. Chaque université pourra verser jusqu’à 20,5 millions $ par an à partager entre les étudiants-athlètes. Les étudiants-athlètes pourraient ainsi être payés comme de vrais professionnels tout en restant à l’université. |
Deux sources de revenus possibles
Les étudiants-athlètes pourront donc cumuler :
- Un salaire ou un bonus via le partage des revenus de l’université.
- Des revenus issus de contrats NIL (droit à l’image et de représentation) avec des marques ou collectifs.
Exemple : Un joueur de football pourrait toucher :
- 100 000 $ par an via son université.
- des centaines de milliers de $ en contrats de sponsoring.
Pouvoir juridique renforcé
- Les étudiants-athlètes intégreraient une “classe légale” protégée, comme dans un contrat de travail collectif.
- Chaque nouvelle génération d’étudiants-athlètes pourra recevoir une notice du règlement et le contester s’ils le souhaitent.
- Les étudiants-athlètes sont mieux protégés contre les abus (exclusion sans raison, perte de bourse, etc.).
Disparition progressive des walk-ons, mais plus d’équité
- Le nouveau système limite le nombre total de joueurs dans chaque sport.
- Certains joueurs non boursiers (walk-ons) risquent donc d’être exclus.
- En revanche, les boursiers restants pourraient être mieux payés et mieux traités.
Changement de statut : l’athlète-étudiant devient athlète-salarié
Ce règlement transforme radicalement le monde du sport universitaire.
- Avant l’accord, un étudiant-athlète représentait fièrement son université dans un sport.
- Après la mise en place du réglement House vs NCAA, un étudiant-athlète vendra ses performances sportives à une université en échange d’une somme d’argent et de revenus annexes.
Cela rapproche ainsi le modèle universitaire du sport professionnel, tout en gardant un cadre académique.
Quelles conséquences pour les universités ?
Le règlement House v. NCAA change radicalement le modèle précédent et les conséquences pour les universités sont énormes : elles passent de l’amateurisme à un modèle semi-professionnel avec des obligations financières, légales et structurelles inédites.
Voici les principaux impacts pour les universités :
Obligation de partager les revenus avec les étudiants-athlètes
Avant l’accord | Après le règlement |
– Les universités gardaient 100 % des revenus générés par les sports (droits TV, billets, merchandising, etc.). – Les joueurs recevaient une bourse, mais aucun salaire. | – Les universités devront verser jusqu’à 20,5 millions $ par an à leurs athlètes (à répartir entre toutes les disciplines). – C’est un budget colossal, surtout pour les universités qui dépendent déjà des grosses recettes de football ou de basket. |
Réduction de la marge financière
Ce changement oblige les universités à :
- Repenser entièrement leurs budgets sportifs.
- Réduire ou supprimer certains programmes non rentables (souvent les sports “non-revenus” comme la natation, le golf, etc.)
- Compresser les dépenses ailleurs pour financer les salaires d’athlètes.
Conséquences : les plus petites universités pourraient quitter la Division I ou fermer des équipes entières faute de budget suffisant.
Responsabilités légales accrues
Le règlement fait entrer les universités dans une logique de relation contractuelle avec les joueurs avec :
- Des obligations légales (paiement, protection, transparence).
- Des risques de litiges si un joueur est exclu sans raison, mal payé, ou discriminé.
- Une charge administrative plus lourde (audits, documentation, équité entre les équipes hommes/femmes, etc.).
Des relations avec les joueurs bien différentes
Après le réglement, le statut des étudiants-athlètes se rapprocherait désormais de collaborateurs ou sous-traitants, avec pour conséquences pour les universités :
- Moins de contrôle absolu par les coaches ou l’administration.
- Plus de dialogue syndical potentiel (ex : demandes de conditions de travail, de soins, d’horaires).
- Une relation moins paternaliste, plus professionnelle.
Nouvelle concurrence entre universités
Les universités devront se démarquer par leur politique de partage des revenus, pas seulement par leurs installations ou entraîneurs. Cela pourrait accentuer les inégalités : les “gros” programmes (ex : Alabama, Ohio State) attireront toujours les meilleurs grâce à des offres plus généreuses.
Réorganisation structurelle nécessaire
Pour se conformer au règlement, une université devra apporter d’importants changement à sa structure organisationnelle :
- Création d’une entité de gestion du revenu partagé.
- Mis en place d’un bureau de compensation (clearinghouse) pour valider les contrats NIL externes.
- Former des juristes, comptables et agents de liaison avec les athlètes
Un accord controversé et critiqué
Le règlement House v. NCAA est historique mais il soulève également de nombreuses critiques de la part des universités, des athlètes, des experts et même de certains législateurs.
Voici les principales controverses actuelles :
Fin de l’amateurisme
Pour certains, ce règlement tue le modèle traditionnel du sport universitaire :
- Le concept d’étudiant-athlète (mais étudiant avant tout) est sérieusement remise en question.
- Les puristes estiment que cela transforme les universités en franchises sportives semi-professionnelles.
- D’autres pensent que cela brise l’équilibre académique-sportif et que les études vont passer au second plan.
Inégalité entre disciplines sportives
20.5 millions de dollars à répartir… mais qui va vraiment toucher cet argent ?
- La quasi-totalité des revenus ira au football et basket masculin, les seuls sports véritablement rentables.
- Les sports olympiques (natation, lutte, athlétisme…) risquent des coupes budgétaires voire des fermetures.
- Cela menace la diversité sportive sur les campus.
Problèmes de conformité à la Loi Title IX (égalité hommes/femmes)
Comment respecter l’égalité hommes/femmes si le football prend 60 % du gâteau des revenus à partager?
- La Loi Title IX oblige les universités à offrir les mêmes chances aux athlètes féminines.
- Si la redistribution des revenus penche trop côté masculin, des recours juridiques sont très probables ce qui pourrait remettre en cause ce règlement.
- Les universités risquent de devoir compenser avec des bourses supplémentaires, donc encore plus de dépenses.
Intervention politique et vide juridique
Le Congrès est de plus en plus pressé d’intervenir car :
- Le règlement House vs NCAA ne règle pas les questions antitrust à long terme.
- Ce règlement n’encadre pas non plus le statut juridique des joueurs (salariés ? indépendants ? étudiants ?).
- De nombreux dirigeants des universités réclament une Loi fédérale pour poser un cadre uniforme à travers le pays.
Incertitude budgétaire pour les petites universités
Tout le monde ne pourra pas suivre.
- Les grosses universités (Alabama, Georgia, Michigan) ont les moyens de s’adapter à ce règlement House vs NCAA. Mais les plus petites ? Aucune chance.
- Certaines universités risquent de quitter la Division I ou même d’abandonner le sport de haut niveau.
- Le fossé risque de se creuser encore davantage entre les “super-conférences” et les universités moyennes.
Statut incertain des étudiants-athlètes
Est-ce qu’un étudiant-athlète payé est encore un amateur ? Est-il salarié ? Si les athlètes sont reconnus comme employés, cela ouvre la porte à :
- Des syndicats.
- Des droits à la retraite.
- Des couvertures santé obligatoires.
- De nouvelles responsabilités sociales et fiscales très lourde pour les universités.
Risque de marchandisation totale
Les étudiants deviendraient de veritables actifs financiers.
- Certains craignent que les joueurs soient traités comme de simples “investissements” ou “contrats”.
- L’esprit d’équipe, la loyauté, la tradition locale pourraient être remplacés par une logique purement économique.
- On parle déjà d’un “marché des transferts” à venir comme dans le sport pro.
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USC-Notre Dame : une rivalité historique menacée par la réalité du College Football moderne
Dans un paysage du College Football bouleversé par la course au profit, la rivalité entre USC et Notre Dame — véritable pierre angulaire de l’histoire de ce sport — pourrait bientôt disparaître.

Le choc Notre Dame – USC d’octobre prochain est-il le dernier d’une Rivalité plus que centenaire ? Une perspective que le directeur athlétique de Notre Dame, Pete Bevacqua, refuse d’envisager sans réagir. « Southern Cal et Notre Dame devraient jouer chaque année tant que le College Football existe, et SC sait que c’est notre position », a-t-il affirmé à Pat Forde de Sports Illustrated.
Depuis 1924, les Fighting Irish et les Trojans se sont affrontés 95 fois, ne faisant relâche que durant la Seconde Guerre mondiale et la pandémie de COVID-19. Le match prévu le 18 octobre à South Bend marquera la fin de leur contrat actuel. USC a proposé une extension d’une année pour un match à Los Angeles en 2026, que Notre Dame a refusée, désireuse d’un nouvel accord à long terme.
Derrière cette frilosité californienne se cache la réalité d’un College Football en mutation. En rejoignant la Big Ten, USC a choisi un modèle plus lucratif, mais plus exigeant — tant sportivement que logistiquement. Les déplacements répétés vers le Midwest pèsent sur le calendrier et la trésorerie, et la série contre Notre Dame, traditionnellement disputée en octobre à South Bend les années impaires, en rajoute une couche.
Mais peut-on justifier le sacrifice d’un monument du College Football au nom de la commodité ?
Une rivalité sans égale
Aucune autre série annuelle n’oppose deux équipes ayant remporté plus de titres nationaux (16 cumulés depuis l’instauration du classement AP en 1936) et de trophées Heisman (15). Knute Rockne, Howard Jones, Ara Parseghian, John McKay, Anthony Davis, Tim Brown, Pete Carroll… La liste des figures légendaires liées à cette rivalité donne le vertige. On pense au « Green Jersey Game » de 1977, au « Bush Push » de 2005, aux dix touchdowns cumulés de RB Anthony Davis face aux Irish entre 1972 et 1974.
Et pourtant, en coulisses, USC semble être tenté de réaménager la série : match en ouverture de saison, sites neutres… Une métamorphose qui dénature l’essence même de ce duel annuel. « C’est un match spécial pour nos fans et notre institution. Nous voulons continuer à travailler avec Notre Dame sur la programmation », nuance Cody Worsham, directeur associé à USC.
Les conséquences du réalignement
Le fond du problème ? Le réalignement massif des conférences, dicté par la quête effrénée de revenus. Contrairement à la réforme des transferts ou des contrats NIL, imposées par la justice, ces bouleversements résultent de choix internes motivés par l’appât du gain. Le départ de USC et UCLA de la Pac-12 vers la Big Ten a accéléré la dislocation de la conférence de la côte Ouest, fragilisant l’équilibre géographique et culturel du sport universitaire.
Et au lieu de protéger ses fondations, USC envisage d’affaiblir encore un peu plus son identité athlétique. « Pourquoi ne pas quitter le Coliseum ? Abandonner Tommy Trojan et Traveller ? » ironise un Pat Forde de Sports Illustrated, dans une critique acerbe de la direction actuelle des Trojans.
Une série en suspens
Des sources indiquent que le head coach de USC, Lincoln Riley, n’est pas favorable à un maintien du format traditionnel de la série. Il l’évoquait déjà à l’été 2023 : « Si un jour, il faut choisir entre ce qui est meilleur pour gagner un titre national et cette série, alors il faudra évaluer ça ».
La démarche de Notre Dame est sans équivoque. Malgré un engagement récent de 12 ans avec Clemson qui débutera à partir de 2027, le programme veut continuer à affronter USC chaque saison. Pour Bevacqua, c’est une priorité, et pour de nombreux fans, une obligation morale.
Si cette série vient à être interrompue — ou transformée au point de perdre son identité —, ce serait un aveu de capitulation face à la marchandisation absolue du sport. Oui, le College Football change, mais certains piliers devraient être sacrés. USC vs Notre Dame fait partie de ceux-là.
Au nom de l’histoire, des joueurs, des légendes et des fans : cette rivalité doit survivre.
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Programmation, audiences, influence : la guerre froide entre la NFL et le CFP
Alors que les dirigeants du College Football Playoff s’écharpent sur les détails du futur format des playoffs, une menace bien plus grande plane sur la croissance du football universitaire : la NFL.

Alors que les dirigeants du College Football Playoff (CFP) s’écharpent sur les détails d’un potentiel format à 16 équipes — ordonnancement du classement, exemptions du premier tour, matchs sur campus, sélection des qualifiés — une menace bien plus grande plane sur la croissance du football américain universitaire : la NFL.
Et plus précisément, l’arrogance sans limites de la ligue professionnelle, emblème d’un empire qui n’a que faire de la fragile recomposition du College Football.
La concurrence directe du calendrier télévisé
Le problème n’est pas seulement structurel ou organisationnel. Il est concurrentiel. Et il porte un nom : la grille télévisée de la NFL, en compétition directe avec le College Football Playoff.
Résultat ? Des audiences en berne et une croissance ralentie pour un sport en pleine mutation. En 2025, trois matchs du premier tour des playoffs auront lieu le même samedi que des affiches NFL cruciales : Eagles-Commanders et Packers-Bears. Peu importe l’intérêt sportif des matchs de College Football ce jour-là : face à ces chocs de division NFL en décembre, ils seront éclipsés, comme l’année passée.
Chaque point d’audience perdu est une perte de millions de $ pour les futurs contrats de droits télé. Or, c’est justement pour maximiser ces revenus que les présidents d’université ont démantelé l’ancien format du College Football Playoff à quatre équipes.
« Mon espoir, c’est qu’on trouve une solution », déclarait récemment le directeur sportif de Florida State, Mike Alford. Mais l’espoir n’est pas une stratégie. Le levier, lui, en est une.
College Football, machine à cash gratuite pour la NFL
On ne le répétera jamais assez : le College Football reste le système de formation gratuit des futurs joueurs de la NFL. Gratuit.
Et c’est là que réside son levier. S’il continue de nourrir gratuitement la machine professionnelle, il est temps que la NFL le traite en partenaire — et non comme un paillasson sur lequel elle s’essuie les pieds.
L’histoire récente le démontre : lorsque le College Football a innové avec des matchs programms le jeudi soir, la NFL a flairé l’audience et s’est engouffrée dans la brèche. Résultat ? Aujourd’hui, les matchs NFL du jeudi surclassent largement les affiches de College Football, reléguant les matchs de conférence majeure à l’oubli et remplissant la soirée avec des rencontres de Group of Five.

Pire : la NFL vend maintenant ce créneau à Amazon pour un milliard de $ par an. Une manne que le College Football ne voit jamais passer, alors qu’il cherche désespérément de nouvelles sources de recette pour financer le futur partage de revenus avec les étudiants-athlètes.
Et pourtant, en 2025, les discussions sur le nouveau format de playoff continuent sans qu’aucun acteur majeur n’ose évoquer le vrai problème : la NFL.
Le silence assourdissant de la ligue professionnelle
La NFL, elle, ne dit rien. Pas un mot sur les turbulences qui secouent son vivier de talents. Pas un geste pour éviter les conflits de programmation.
Et pourquoi le ferait-elle ? Le College Football continue de fournir bandes vidéos, accès aux entraînements, entretiens avec les coachs et les staffs… tout cela sans la moindre contrepartie.
Il est temps d’inverser la dynamique et restreindre les multiples accès accordés à la NFL.
Plus d’accès aux entraînements ou aux bandes vidéos des équipes FBS et FCS. Plus d’accès aux coachs ou aux joueurs. Rien. Jusqu’à ce que la NFL cesse de programmer des matchs en conflit avec le College Football Playoff.
La NFL n’est pas un partenaire pour le College Football et son modèle de playoff. Elle en est sa plus grande menace.
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Netflix annonce une série documentaire événement sur Deion Sanders prévue pour 2026
C’est confirmé : un documentaire en 3 épisodes de 60 minutes intitulé « Prime Time » sur la vie de Deion Sanders sera diffusé l’année prochaine sur Netflix.

Netflix a officialisé la production d’une série documentaire en trois parties consacrée à Deion Sanders, figure emblématique du sport américain devenu entraîneur de College Football. Intitulée « PRIME TIME », la série retracera le parcours unique et tumultueux de « Coach Prime », de ses années comme athlète d’élite à sa reconversion sur les lignes de touche.
Le documentaire, en cours de production, comportera trois épisodes de 60 minutes chacun et plongera dans les aspects les plus intimes de la vie de Sanders, y compris des événements marquants jamais abordés publiquement avec autant de franchise. Il y évoquera notamment sa tentative de suicide, sa relation compliquée avec son père biologique et les récents problèmes de santé ayant mené à l’amputation de deux orteils.
« Cela signifie beaucoup pour moi de pouvoir enfin raconter mon histoire, sans filtre, ma vérité », a déclaré Deion Sanders dans un communiqué. « Je suis dans le troisième quart-temps de ma vie et on m’appelle Coach Prime. Vous avez connu certaines facettes de moi au fil du temps, mais vous n’avez jamais vraiment connu Deion… et je suis enthousiaste à l’idée de partager cela avec vous — les hauts, les bas, les vérités et les tragédies. Rien ne peut stopper ce que Dieu a prévu. »
We can confirm that the rumors are true…
— Netflix (@netflix) May 14, 2025
Deion 'PRIME TIME' Sanders is coming to Netflix in 2026. pic.twitter.com/cTBTOGfmYS
Une trajectoire hors normes
Athlète iconique, Deion Sanders a marqué les années 1990 en étant l’un des rares sportifs à avoir joué à la fois en NFL et en MLB. Après sa carrière professionnelle, il s’est reconverti dans l’encadrement, d’abord en accompagnant ses fils Shedeur et Shilo dans le football mineur, puis en entraînant dans un lycée texan.
En 2020, il est embauché par Jackson State (FCS) comme head coach. Il y remporte deux titres de la SWAC. En décembre 2022, il accepte le défi de relancer le programme en perdition de Colorado, qui sortait d’une saison catastrophique (1-11). Résultat : une saison 2023 encourageante (4-8 après un départ 3-0), suivie d’un exercice 2024 couronné de 9 victoires et d’une participation à un bowl, ainsi que du sacre de WR/CB Travis Hunter, deuxième joueur de Colorado à remporter le prestigieux trophée Heisman.
En 2025, Sanders entame un nouveau chapitre de sa carrière d’entraîneur : ce sera la première fois qu’il dirige une équipe sans ses fils sur le terrain, alors que Shedeur, Shilo et Travis Hunter entament leur carrière professionnelle.
Une production ambitieuse
La série est coproduite par la NFL et SMAC Entertainment, société qui collabore étroitement avec Sanders et a déjà piloté la série Coach Prime, diffusée initialement sur YouTube via Barstool Sports, puis sur Amazon Prime Video lors de la deuxième saison de Sanders à Jackson State.
L’homme-orchestre de cette nouvelle série Netflix est Bennett Viseltear, tandis que Courtland Bragg et Terrell Riley en assureront la réalisation.
Ce projet s’annonce comme l’un des événements médiatiques majeurs de l’année 2026 dans l’univers du College Football et du sport américain. Plus qu’un portrait sportif, « PRIME TIME » promet une plongée introspective dans la vie d’un homme complexe, charismatique et résilient.
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Coup d’envoi de la saison 2025 : les horaires des affiches de la Week 0 et de la Week 1 dévoilées

Les réseaux de TV américains ont officiellement annoncé les horaires des principales affiches de la Week 0 et de la Week 1 pour la saison 2025 de College Football. Le coup d’envoi sera donné le samedi 23 août avec une rencontre internationale et des affrontements inter-conférences très attendus.
Voici le programme complet.
Week 0 – Samedi 23 août 2025
Iowa State vs. Kansas State
Aviva Stadium, Dublin, Irlande – 12h00 (18h00 en France) sur ESPN
Ces dernières saisons, le coup d’envoi officieux de la saison de College Football est donné lors de la « Week 0 », où seules quelques équipes sont en action. Le match le plus marquant prévu pour cette semaine inaugurale en 2025 aura lieu à Dublin, en Irlande, et mettra aux prises Kansas State et Iowa State, deux rivaux de conférence probablement classés au niveau national.
Ces deux programmes de la Big 12 sont également des rivaux historiques, et leurs affrontements sont surnommés « Farmageddon », en raison de leurs racines agricoles communes dans le Midwest. Les deux équipes peuvent compter sur le retour de leurs quarterbacks titulaires, QB Avery Johnson pour les Wildcats et QB Rocco Becht pour les Cyclones, ce qui en fait deux sérieux prétendants au titre de conférence.
L’Aer Lingus College Football Classic a accueilli la victoire de Georgia Tech contre Florida State en 2024, après des confrontations entre Notre Dame et Navy en 2023, et Northwestern contre Nebraska en 2022.
Week 1 – Du jeudi 28 août au lundi 1er septembre 2025
Jeudi 28 août
Boise State @ South Florida
Raymond James Stadium, Tampa, Floride – 17h30 (23h30 en France) sur ESPN
La saison 2025 de college football démarre sur les chapeaux de roue avec un affrontement inter-conférence intéressant entre Boise State et South Florida, prévu pour le jeudi 28 août à Raymond James Stadium, à Tampa, Floride.
Boise State, futur membre de la Pac-12 élargie, entame une nouvelle ère avec des ambitions renouvelées. L’équipe revient d’une saison 2024 solide, terminée sur une victoire en bowl, et entend s’imposer d’entrée dans un calendrier plus exigeant. Le quarterback Maddux Madsen devra confirmer sa capacité à mener une attaque réputée explosive et bien encadrée.
South Florida, de son côté, poursuit sa progression sous le head coach Alex Golesh. Les Bulls espèrent capitaliser sur une fin de saison encourageante en 2024. À domicile, dans une ambiance souvent sous-estimée, USF pourrait surprendre si sa défense parvient à contenir les big plays des Broncos.
Nebraska vs Cincinnati
GEHA Field at Arrowhead Stadium, Kansas City, Missouri – 21h00 (03h00 en France) sur ESPN
Nebraska accueille Cincinnati au Memorial Stadium pour un affrontement intrigant entre deux programmes en quête de confirmation.
Les Cornhuskers entrent dans leur 3ème saison complète sous Matt Rhule avec des attentes croissantes. Le développement du quarterback Dylan Raiola, ancienne recrue cinq étoiles, sera au centre de toutes les attentions. Le Cornhuskers veut montrer que ses efforts en recrutement commencent à se traduire sur le terrain après une campagne 2024 encourageante.
Cincinnati, de son côté, tente de rebondir après une année difficile dans la Big 12. Le programme dirigé par Scott Satterfield mise sur une défense renouvelée et des transferts-clés pour rivaliser. Avec le retour de QB Brandon Sorsby et DL Dontay Corleone, les Bearcats possèdent deux playmakers capables de porter leur équipe jusqu’à la victoire surprise dans ce match.
Vendredi 29 août
Georgia Tech @ Colorado
Folsom Field, Boulder, Colorado – 20h00 (02h00 en France) sur ESPN
Ce sera la première confrontation entre les Yellow Jackets et les Buffaloes sur le terrain. Georgia Tech entame cette saison avec des attentes élevées, notamment grâce au retour du quarterback Haynes King et du running back Jamal Haynes. Colorado, sous la direction de HC Deion Sanders, cherche à maintenir son élan après une saison 2024 réussie, malgré le départ de plusieurs joueurs vedettes vers la NFL.
Ce match promet d’être un affrontement captivant entre deux programmes ambitieux, chacun cherchant à débuter la saison sur une note positive.

Samedi 30 août
Ohio State vs Texas
Ohio Stadium, Columbus, Ohio – 12h00 (18h00 en France) sur FOX
Revanche de la demi-finale du College Football Playoff disputée au Cotton Bowl, Texas se rend à Ohio State pour affronter les champions nationaux en titre, avec deux équipes qui doivent remplacer leur quarterback titulaire.
Les Longhorns donneront les clés de l’attaque à QB Arch Manning, ancien #1 du cycle de recrutement 2023 et neveu des célèbres quarterbacks NFL Peyton et Eli Manning. Manning a patienté derrière QB Quinn Ewers, désormais en route vers la NFL.
Ohio State s’appuiera probablement sur QB Julian Sayin, redshirt freshman et ancienne recrue d’Alabama, transféré à Columbus au printemps dernier après la retraite de Nick Saban.
Lors du Cotton Bowl, Texas avait une chance d’égaliser dans la red zone sur une quatrième tentative en fin de match, mais DL Jack Sawyer est entré dans la légende de l’université d’Ohio State en provoquant un fumble sur un sack de Quinn Ewers, qu’il a lui-même retourné pour un touchdown, donnant aux Buckeyes une avance décisive de 28-14.
Les Longhorns chercheront clairement à prendre leur revanche cette fois-ci, dans ce qui sera leur deuxième affrontement consécutif contre Ohio State.
Alabama @ Florida State
Doak Campbell Stadium, Tallahassee, Floride – 15h30 (21h30 en France) sur ABC
Florida State a connu une saison catastrophique en 2024, conclue sur un bilan de 2 victoires pour 10 défaites. Pourtant, il n’est pas si loin le temps de saison régulière parfaite à 13-0 et d’un titre de champion de l’ACC, en 2023. Ils tenteront de prouver au monde du College Football qu’ils peuvent rapidement rebondir.
De son côté, Alabama, qui a vu son quarterback Jalen Milroe partir pour la NFL après deux saisons comme titulaire, mettra son nouveau leader offensif à l’épreuve dès le début avec un déplacement à Tallahassee. QB Ty Simpson semble favori pour prendre les commandes de l’attaque, mais le freshman cinq étoiles QB Keelon Russell et le vétéran QB Austin Mack, que HC Kalen DeBoer a emmené avec lui depuis Washington, seront également en lice pour le poste.
Le coach de FSU, Mike Norvell, avait été mentionné parmi les candidats potentiels pour remplacer Nick Saban lors de sa retraite. Une victoire face au Crimson Tide marquerait un signal fort : celui du retour des Seminoles au premier plan après une saison 2024 éprouvante.
LSU @ Clemson
Memorial Stadium, Clemson, Caroline du Sud – 19h30 (01h30 en France) sur ABC
LSU se rend à Clemson pour un affrontement entre deux des meilleurs quarterbacks de retour dans le College Football : QB Garrett Nussmeier pour LSU et QB Cade Klubnik pour Clemson.
Dans ce duel de Tigers, LSU espère retrouver la course au College Football Playoff pour la quatrième saison de l’ère HC Brian Kelly. De son côté, Clemson, qui s’est glissé dans le CFP à 12 équipes l’an dernier après avoir remporté le titre de l’ACC, conserve une grande partie de sa production offensive. La défense, elle, sera dirigée par DC Tom Allen, recruté durant l’intersaison en provenance de Penn State.
Autres affiches
- Syracuse vs. Tennessee
Mercedes-Benz Stadium, Atlanta, Géorgie – 12h00 (18h00 en France) sur ABC - California @ Oregon State
Reser Stadium, Corvallis, Oregon – 22h30 (04h30 en France) sur ESPN

Dimanche 31 août
South Carolina @ Virginia Tech
Mercedes-Benz Stadium, Atlanta, Géorgie – 15h00 (21h00 en France) sur ESPN
Ce duel entre deux programmes historiques de la côte Est ouvre la saison avec un vrai test pour deux équipes en quête de confirmation.
Après une saison 2024 prometteuse, les Gamecocks reviennent avec de sérieuses ambitions. Le quarterback LaNorris Sellers, joueur explosif à fort potentiel, sera la clé de l’attaque. Défensivement, le front seven devra hausser son niveau, après une saison inconstante contre la course.
Virginia Tech, désormais bien installé dans le système de HC Brent Pry, espère franchir un cap en 2025. Le retour du quarterback Kyron Drones est un atout majeur, tout comme la ligne défensive expérimentée. Les Hokies devront rapidement établir un jeu offensif plus vertical pour rivaliser dans un match qui s’annonce rythmé. Le backfield défensif remanié aura fort à faire face à la menace Sellers.
Notre Dame @ Miami
Hard Rock Stadium, Miami Gardens, Floride – 19h30 (01h30 en France) sur ABC
Notre Dame, battue en finale nationale par Ohio State, entamera sa saison 2025 par un déplacement à Miami pour affronter une équipe des Hurricanes profondément remaniée.
Les Fighting Irish seront dirigés par un nouveau quarterback, Riley Leonard ayant quitté le programme pour la NFL après avoir épuisé son éligibilité en 2024-25. Du côté de Miami également, un changement a eu lieu : les Hurricanes ont récupéré QB Carson Beck, ancien titulaire à Georgia, via le portail des transferts.
Ce dernier, qui a débuté deux saisons avec les Bulldogs, avait d’abord annoncé son inscription à la draft NFL avant de finalement opter pour un transfert à Miami. Il tentera de marcher dans les pas de QB Cam Ward, l’ancien titulaire des Hurricanes, finaliste du Trophée Heisman et qui a grandement amélioré sa cote en vue de la draft lors de la saison 2024.
Les deux équipes devraient être classées parmi les meilleures en 2025, et cette affiche opposera deux puissances historiques du college football.
Lundi 1er septembre
TCU @ North Carolina
Kenan Memorial Stadium, Chapel Hill, Caroline du Nord – 20h00 (02h00 en France) sur ESPN
Le duel entre TCU et North Carolina pour ouvrir la saison 2025 s’annonce comme un affrontement intrigant entre deux équipes aux dynamiques bien différentes, mais avec des ambitions similaires.
Les Horned Frogs entament cette saison avec de grandes attentes autour du quarterback Josh Hoover, qui a ravivé l’attaque texane en fin de saison 2024. De retour après une campagne à 4 000 yards, il sera le moteur d’une attaque explosive. TCU a également conservé plusieurs cadres en défense, et l’équipe vise un retour en haut de la hiérarchie du Big 12. La stabilité du coaching staff autour de Sonny Dykes pourrait faire la différence dès la Week 1.
Du côté des Tar Heels, l’arrivée de HC Bill Belichick a secoué le paysage du College Football. Après une intersaison animée et un grand ménage dans l’effectif via le portail des transferts, UNC débarque avec une nouvelle identité défensive et un style plus physique. Le quarterback Gio Lopez, transféré de South Alabama, devrait être le titulaire, tandis que le front-seven rénové devra rapidement trouver ses repères contre une attaque aussi rythmée que celle de TCU.
Ces rencontres marquent le début d’une saison 2025 prometteuse, avec des affrontements inter-conférences de haut niveau et des matchs internationaux captivants. Les fans de football universitaire peuvent s’attendre à un début de saison palpitant.
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