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Alabama vs Georgia : le face-à-face à chaque poste

A quelques heures du choc entre #1 Alabama et #3 Georgia à l’occasion du CFP National Championship Game 2022, tour d’horizon des forces en présence à chaque poste.

Crédit photo : Brett Davis-USA TODAY Sports

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Comme on se retrouve… Ce lundi 10 janvier, Alabama et Georgia se font face à l’occasion de la huitième finale des playoffs de première division universitaire. Une opposition qui prend des airs de classique des temps modernes, les deux programmes de la SEC s’étant déjà affrontés quatre fois depuis 2017. Cette même année, le Crimson Tide et les Bulldogs avaient d’ailleurs croisé le fer en finale, se livrant une bataille haletante, conclue en prolongation (la seule de l’ère playoffs), par un succès du programme de Tuscaloosa.

Cette saison, Alabama a de nouveau le costume d’épouvantail, du haut de son statut de numéro 1 et de son succès fringant en finale de la conférence SEC face au voisin d’Athens. Georgia a-t-il tout de même les moyens de renverser la vapeur ?

Eléments de réponse, avec le face-à-face par position. 

Quarterbacks 

Alabama : les années passent et le succès perdure pour les quarterbacks du Tide. Après Tua Tagovailoa et Mac Jones, tous deux champions nationaux, le sophomore QB Bryce Young est en passe de poursuivre ce qui s’apparente à une nouvelle tradition locale. Pour sa première vraie saison aux commandes de l’attaque d’Alabama, le numéro 9 a démontré une maturité éclatante, en étant capable d’affoler les statistiques (4 503 yards, 46 touchdowns, 5 interceptions) tout en concluant victorieusement les drives quand le besoin s’en faisait cruellement sentir (LSU, Auburn). Difficile, en cela, de lui contester son titre de Heisman Trophy, acquis fin décembre. Une distinction sans doute alimentée par le récital délivrée devant Georgia, en finale de conférence SEC, avec une fiche de 461 yards et 4 touchdowns cumulés.  

Georgia : Loin d’être le plus glamour des quarterbacks des Bulldogs, à son arrivée sur le campus, le senior QB Stetson Bennett a toujours su tirer son épingle du jeu pour faire la différence. Attendu derrière les transferts Jamie Newman ou JT Daniels, le numéro 13 a certes profité de certains pépins physiques pour s’assurer un poste de titulaire mais a aussi su bonifier le casting détonnant mis à sa disposition. Qualifié de simple game manager, il sait aussi appuyer sur l’accélérateur quand le besoin s’en fait sentir, à l’image d’un Orange Bowl conquérant face à Michigan (313 yards, 3 touchdowns). 

Avantage : Alabama. c’est sans doute l’un des duels les plus déséquilibrés sur le papier. D’un côté, l’insouciance démoniaque, de l’autre, la solide expérience. De par son profil plus mobile et son aptitude à faire mouche sur le jeu profond, Young donne forcément un ascendant plus notable à son programme. 

Running Backs 

Alabama : difficile d’atteindre les standards fixés par Najee Harris, ces dernières années. Mais ce n’est pas vraiment ce qu’on demande au senior RB Brian Robinson. Pourtant, même en devant composer avec une attaque aérienne de premier plan, à l’image de son quarterback Heisman Trophy, le coureur du Tide s’est révélé être un atout de taille. Capable de franchir la barre des 100 yards dès octobre, lors de sa grosse sortie contre Ole Miss (4 touchdowns), le numéro 4 a aussi montré les muscles pour terrasser Cincinnati, en demi-finales, lors du Cotton Bowl (204 yards) et ce malgré une condition physique loin d’être optimale. Outre son utilisation dans le backfield, ses bonnes mains en feront aussi une soupape de sécurité intéressante si Georgia fait sentir sa présence dans la poche. En cas de besoin, l’explosif RB Trey Sanders peut apporter une certaine intensité pour faire souffler son partenaire. 

Georgia : Son profil de couteau-suisse a fait très mal en demi-finales des playoffs. Souvent utilisé dans une impressionnante rotation, le senior RB James Cook s’est bien imposé comme la principale menace au sol des Bulldogs et le joueur est craint par les coordinateurs adverses, de par sa polyvalence naturelle. En 2021, le petit frère de Dalvin a collecté 920 yards et 11 touchdowns cumulés, dont 4 par le biais des airs, permettant d’écarter le jeu des hommes d’Athens par séquence. Son profil est extrêmement complémentaire de celui de RB Zamir White, force brut efficace en zone rouge (772 yards et 10 touchdowns) mais avec une mobilité moins flagrante. Les jeunes RB Kenny McIntoshRB Kendall Miton et RB Daijun Edwards ont obtenu pas mal de responsabilités cette saison (161 portés, 796 yards à eux trois cette saison), du fait de rencontres rapidement acquises par les Bulldogs. Le poste de coureur reste donc bien une valeur sûre habituelle pour Georgia. 

Avantage : Alabama. Le choix est difficile, de par les nombreuses options au sein du backfield des ‘Dawgs. Mais au vu de la difficulté de nourrir tout le monde en conservant le même rythme, et du volume affiché par Brian Robinson ces dernières semaines, Alabama a sans doute plus de certitudes dans ce domaine, à l’heure actuelle. 

Receveurs / Tight Ends

Alabama : Cette année ressemblait à une période de transition, après le départ des vedettes DeVonta Smith et Jaylen Waddle, tous deux premiers tours de la draft 2021. Il n’en a rien été, et ce en dépit de la blessure en fin de saison du canadien WR John Metchie, auteur de 1 142 yards et 8 touchdowns, et capable d’être prolifique dans de nombreux secteurs de jeu, grâce à sa vitesse et sa mobilité. Le pari gagnant de la campagne actuelle est sans doute WR Jameson Williams. Transfuge d’Ohio State, que le Tide avait d’ailleurs affronté lors de la dernière finale nationale, celui qui excelle sur retour de coup de pied est devenu une menace permanente en profondeur et une machine à home-run. Avec 1 507 yards et 15 touchdowns, il est la mobylette qu’il faut couvrir et aussi plaquer dans les petits espaces. Derrière, avec l’absence de Metchie, les solutions sont plus dispersées, mais l’expérimenté WR Slade Bolden, dans le slot, ou le plus vif WR JaCorey Brooks sur l’extérieur, ont su faire sauter quelques verrous dans la dernière ligne droite de la saison. Plein centre, si TE Jahleel Billingsley avait crevé l’écran en 2020, sa légère baisse de forme a permis au costaud TE Cameron Latu de s’imposer comme une autre force éventuelle, avec 7 touchdowns cette saison. D’autres jeunes loups, comme WR JoJo EarleWR Traeshon Holden ou WR Javon Baker sont amenés à sortir du chapeau et confirmer les grosses classes de recrutement de ces dernières années sur la position. 

Georgia : dans le système offensif prôné par le coordinateur Todd Monken, cette position aurait pu être plus tranchante que dans les faits. Mais si les événements n’ont pas été tendres avec les Bulldogs, avec la blessure longue durée de WR George Pickens et les pépins répétés du colosse TE Darnell Washington, Georgia a su faire de son mieux pour trouver une rotation salvatrice. Un mix dans lequel deux freshmen s’éclatent depuis le début de la saison. WR Ladd McConkey a souvent été une solution utilisée sur troisième tentative cette année, et TE Brock Bowers a été le principal playmaker aérien de Georgia en 2021, avec 12 passages dans l’en-but. Derrière, WR Jermaine Burton apporte une plus-value sur du jeu longue distance et un autre freshman, WR Adonai Mitchell, s’est adjugé le temps de jeu d’un WR Kearis Jackson décevant. Toujours limité physiquement, George Pickens peut être amené à être intégré dans l’escouade, pour mettre à profit son incroyable aptitude sur les duels en un contre un. 

Avantage : Alabama. C’est un duel extrêmement accroché, mais le côté plus explosif sur le jeu profond et la polyvalence plus notable des tight ends font du Tide une formation très délicate à couvrir. 

Ligne offensive

Alabama : entre ombre et lumière. Si l’attaque du Tide a tourné à plein régime tout au long de cette saison, elle a en grande partie éclipsé l’inconstance d’une partie de sa ligne offensive. En 2021, les hommes de Nick Saban ont concédé 34 sacks, soit le double de la saison passée. Pourtant, c’est bien face à Georgia que la prestation globale du groupe a ébloui, avec un zéro pointé pour le pass rush des Bulldogs et des tranchées verrouillées pendant quatre quart-temps. Reste à voir si un tel accomplissement peut se répéter face à une défense ô combien revancharde. Charge à LT Evan Neal, attendu dans le top 10 de la prochaine draft, d’accompagner ses frères d’armes, notamment l’aile droite où RG Emil Ekiyor et RT Chris Owens ont connu des pépins physiques face à Cincinnati. L’absence de ce dernier pourrait pousser le Tide à replacer RT Dameion George sur l’extérieur, lui qui a longtemps souffert sur le pass pro cette saison. 

Georgia : Elle a été le facteur X des deux dernières rencontres de Georgia. Avec 11 sacks concédés cette saison, la O-Line d’Athens a été la deuxième meilleure formation dans ce domaine, en première division universitaire, derrière Army (qui, il faut le concéder, lance beaucoup moins …). Une donnée que la défense d’Alabama avait fait voler en éclat lors de la finale de conférence, avec deux sacks et un paquet de pressions sur le pauvre Stetson Bennett. Lors de l’Orange Bowl, le rempart des ‘Dawgs a été le premier à se ressaisir, tenant en respect l’un des tandems les plus létal de I-A, avec Aidan Hutchinson et David Ojabo. Face au Crimson Tide, LT Jamaree SalyerLG Justin ShafferC Sedrick Van PranRG Warren Ericsson et RT Warren McClendon auront un rôle éminemment important à jouer pour rester dans la course. 

Avantage : Georgia. Face au paradoxe de la finale de conférence, on est en droit de penser autrement, mais la ligne offensive des Bulldogs mérite le bénéfice du doute. 

Ligne défensive

Alabama : la formule paye ces dernières saisons, à Tuscaloosa. Fort d’un premier rideau sans réelle vedette désormais, Alabama s’évertue à épuiser les lignes offensives adverses avec une rotation fulgurante. Le chef d’orchestre de cette D-Line n’est autre que DT Phildarian Mathis, appelé à devenir le pass rusher du trident (9 sacks) et à prendre la digne relève de Christian Barmore. Le junior NG D.J. Dale sert de vrai point d’ancrage, plein centre, aux côtés d’un DL Byron Young en net développement sur le run stop. Leurs partenaires DL Justin Eboigbe et DL LaBryan Ray (3 sacks à eux deux en 2021) ont aussi voix au chapitre, tout comme un DT Tim Smith moins détonnant cette saison, mais appelé à jouer certains snaps. 

Georgia : Une ligne aussi physique que mobile. Symbolisé par le géant athlétique qu’est NT Jordan Davis (30 plaquages, 2 sacks), le trio principal des ‘Dawgs a pris soin d’user les adversaires pour libérer de nombreuses brèches sur phases de blitz et faciliter un très grand nombre de succès pour le programme cette saison. Les sorties remarquées de Davis, élu meilleur joueur défensif de l’année, et aimant à double-teams, font passer au second plan des profils 4 ou 5 étoiles, comme le longiligne DL Jalen Carter, appelé à prendre la suite de « JD » en vue de la draft 2023, DT Travon Walker, extrêmement habile sur le pass rush (5 sacks) ou DL Devonte Wyatt, complet, notamment sur le jeu de course. 

Avantage : Georgia. A coup sûr, les Bulldogs ont moins d’options qu’Alabama, mais Kirby Smart sait qu’il peut compter sur des futures stars pour mener son projet à bien dans les tranchées. 

Linebackers

Alabama : attention, chien méchant ! Déjà omniprésent au sein du front seven d’Alabama en 2020, LB Will Anderson vient tout simplement de passer pour un extra-terrestre face aux attaques du pays. 17 sacks et demi et 31 plaquages pour perte … Des chiffres étourdissants qui insistent sur le rendement démoniaque du leader défensif du Tide. Son impact a d’ailleurs facilité l’éclosion du true freshman LB Dallas Turner à ses côtés (6 sacks et demi), lancé dans le grand bain après la fin de saison prématurée de Christopher Allen. La pression, Alabama peut aussi en faire venir de l’intérieur, avec les monstres athlétiques que sont ILB Henry To’oto’o et surtout ILB Christian Harris (15 plaquages pour perte, 6 sacks et demi à eux deux). Vifs et agressifs, les deux hommes laissent plus à désirer sur la couverture mais n’ont pas non plus été surexposés dans ce domaine cette saison. 

Georgia : d’un point de vue sportif, la perte d’Adam Anderson, accusé d’agression sexuelle en milieu de saison, a été un mauvais coup porté à la défense des Bulldogs. Mais on ne concède pas une moyenne de 9 points par match sur une saison, au sein de la conférence SEC, sans raison. Le junior MLB Nakobe Dean est un facteur non négligeable de cette équation. Véritable relais de Kirby Smart et de son coordinateur Dan Lanning, le numéro 17 a été omniprésent dans une défense ultra-agressive. Capable de blitzer, de plaquer et de couvrir, il fait partie des défenseurs les plus suivis en vue de la prochaine draft. A ses côtés, WLB Channing Tindall et SLB Quay Walker (116 plaquages à eux deux) ont élevé leur niveau de jeu pour exceller sur la poursuite tout au long de cette campagne. Quant à l’absence d’Anderson, elle a au moins profité à l’ancienne recrue 5 étoiles OLB Nolan Smith. Longtemps une déception, le pass rusher a démontré un panel de jeu assez fourni, et peut compter sur le soutien de OLB Robert Beal (5 sacks et demi) pour engendrer toujours plus de pression sur le quarterback adverse. 

Avantage : Alabama. Malgré tout le talent de Dean et de ses partenaires, Georgia ne possède pas une arme de dissuasion à la hauteur de Will Anderson … 

Defensive backs

Alabama : un éternel renouvellement. Au lendemain de la fin de saison annoncée de Josh Jobe, début décembre, pour une blessure au pied, beaucoup étaient ceux qui s’inquiétaient de la jeunesse globale du backfield défensif de Tuscaloosa. A peine un mois plus tard, les doutes semblent quelque peu dissipés. Certes, le junior CB Jalyn Armour-Davis et le true freshman CB Kool-Aid McKinstry peuvent paraitre irrégulier d’une action à l’autre, mais c’est bien grâce à un gros rideau intérieur qu’Alabama fait mouche depuis le début de la saison. Le junior SS Jordan Battle est la tour de contrôle de ce secondary et avait d’ailleurs eu un rôle décisif en finale de conférence, avec un Pick-Six libérateur. A ses côtés, l’impact d’un FS DeMarco Hellams a fini par limiter les snaps de l’habituel FS Daniel Wright. Sur le poste de nickel/star, NB Brian Branch tentera de confirmer son bon rendement contre la passe (9 passes défendues) et pourra même compter sur le retour de blessure de DB Malachi Moore. 

Georgia : là encore, sans trop de surprises, le backfield est fourni. Mais les repères ne sont pas légion. La finale de conférence SEC a clairement exposé un secteur sujet à l’inconstance (CB Derion Kendrick) ou à l’inexpérience (CB Kelee Ringo). Les anciens corners recentrés que sont FS Christopher Smith ou FS Latavious Brini peuvent aider en couverture, aux côtés de la vedette du dernier rideau et deuxième meilleur plaqueur des siens, SS Lewis Cine, mais la mission ne s’annonce pas bien simple. Contre la course, le sophomore SS Dan Jackson pourrait être plus sollicité, comme c’est le cas depuis quelques semaines. 

Avantage : Alabama. Si le groupe de cornerbacks semble de même niveau, les safeties du champion national en titre ont su démontrer un sens de l’opportunisme qui peut faire mal sur une rencontre accrochée. 

Équipes spéciales

Alabama : en s’inscrivant à Tuscaloosa, K Will Reichard était censé redorer le blason des kickers du Tide. Quelques années plus tard, le numéro 16 confirme tout le bien que l’on pensait de lui, avec un bilan de 18/23 sur field goal (un coup de pied manqué au Cotton Bowl, mais avec une responsabilité partagée) et un seul extra-point manqué cette saison. Au-delà du jeu au pied, c’est bien sur phase de retour qu’Alabama peut faire mal. KR Jameson Williams, bien plus impliqué dans le jeu offensif qu’en début de saison, affiche 2 touchdowns au compteur et peut sortir du chapeau sur certaines séquences. Il faudra tout de même se montrer vigilant à l’image de KR JoJo Earle, auteur d’un muffed punt presque fatal contre Cincinnati. 

Georgia : Avec P Jake Camarda (47 yards de moyenne) et K Jack Podlesny (80% sur field goal), Georgia possède comme souvent une bonne équipe au pied. C’est en revanche à la main que les choses se gâtent. Simples options en attaque, KR Kenny McIntosh et KR Kearis Jackson se sont tous deux relayés sur retour, pour un résultat somme toute assez quelconque depuis le début de la saison. Une étincelle doit donc être trouvée dans un domaine qui a vu briller, par le passé, des joueurs comme Mecole Hardman ou Isaiah McKenzie. 

Avantage : Alabama. Un jeu au pied plus que correct et une force de frappe non négligeable sur retour. 

Grand fan de football américain. Spécialiste du football français, de la NFL et du College Football. Rédacteur à The Blue Pennant depuis 2015 et à touchdownactu.com. Animateur sur Radiossa, la radio du football américain.

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National Championship

Les plus belles photos du National Championship entre Georgia et TCU

Retrouvez les plus belles photos du National Championship 2023 prises par notre photo-reporter Marc-Grégor Campredon.

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Crédit photo : Marc-Grégor Campredon

Notre photo-reporter Marc-Grégor Campredon était sur place au SoFi Stadium de Los Angeles pour suivre le National Championship entre #1 Georgia et #3 Texas Christian au plus près de l’action.

Retrouvez ci-dessous ses plus beaux clichés :

Crédit photo : Marc-Grégor Campredon

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Georgia sacré champion national !

Ultra-dominateurs dans tous les secteurs de jeu, les Bulldogs de #1 Georgia conservent leur titre de champion national en s’imposant largement 65-7 face aux Horned Frogs de #3 Texas Christian.

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Crédit photo : Marc-Grégor Campredon, TBP

À Hollywood, le film à suspense était un court-métrage. Dans la neuvième finale de l’ère playoffs, les Georgia Bulldogs, favoris, ont mis fin de manière impitoyable à la belle histoire des TCU Horned Frogs, signant un succès cinglant (65-7).

Il n’a pas fallu beaucoup de temps aux hommes de HC Kirby Smart pour se mettre en route, dans l’optique d’un deuxième titre national consécutif. Dès la première série offensive, le ton est donné avec un gain de 57 yards et une course de QB Stetson Bennett dans l’en-but.

Et si les Bulldogs se contentent ensuite d’un field goal, suite à un fumble de WR Derius Davis recouvert par DB Javon Bullard, l’intensité et la domination made in SEC sont rapidement palpables (10-0).

Très souvent, trop souvent exposée sur les tracés adverses, la défense de Texas Christian abdique peu à peu sous les coups de boutoir de Stetson Bennett (18/25, 304 yards, 4 TD) et de son habituel duo de cibles insaisissables, TE Brock Bowers (7 réceptions, 152 yards, 1 TD) et WR Ladd McConkey (5 réceptions, 82 yards, 1 TD). 241 yards et 3 touchdowns, c’est le bilan global d’un binôme qui n’aura eu de cesse de profiter de boulevards dans le backfield défensif.

QB Stetson Bennett, Georgia – Crédit photo : Marc-Grégor Campredon, TBP

Résultat : la déferlante continue en première période. Sur les six drives du premier acte, cinq se terminent en touchdowns et un en field goal pour donner un avantage déjà rédhibitoire aux Bulldogs, 38 à 7.

Côté TCU, QB Max Duggan tente de surnager, aux côtés de WR Derius Davis, mais la pression est telle que le quarterback finit par déjouer. Deux interceptions, toutes aux mains de DB Javon Bullard, sont concédées en fin de deuxième quart-temps, contribuant à alourdir un peu plus la note et à plonger les Horned Frogs dans une morne torpeur.

Au retour des vestiaires, malgré le discours de HC Sonny Dykes, rien n’y fait. Les pensionnaires de la Big 12 sont dépassés de la tête et des épaules, et bien que provoquant le premier punt de P Brett Thorson, laissent encore les Géorgiens pénétrer deux fois dans leur end-zone.

Auteur de deux touchdowns au sol (une première pour un quarterback vainqueur depuis Vince Young en 2006), QB Stetson Benett réussit un vrai récital aérien en trouvant WR Ladd McConkey à deux reprises en terre promise, ainsi que WR Adonai Mitchell. En étant responsable de 36 points de son équipe à lui tout seul, le super senior égale la prestation d’un certain QB Joe Burrow, MVP lors du triomphe de LSU à la Nouvelle-Orléans en 2019.

RB Branson Robinson, Georgia – Crédit photo : Marc-Grégor Campredon, TBP

Dans cette finale à sens unique, HC Kirby Smart se paye le luxe de faire tourner son effectif en début de dernier quart. Pour le même résultat. QB Carson Beck remplace QB Stetson Bennett au poste de quarterback, et le running back remplaçant, RB Branson Robinson y va de ses deux touchdowns personnels pour permettre à Georgia de devenir l’équipe la plus prolifique offensivement lors d’une finale nationale, devant Alabama (52 points en 2020). Un programme du Crimson Tide que l’équipe d’Athens rejoint d’ailleurs dans l’histoire en devenant double champion de titre, comme la formation de Nick Saban en 2011 et 2012.

Au vu de son effectif, et en dépit des probables départs des stars défensives DL Jalen Carter, CB Kelee Ringo et S Chris Smith, sortis par HC Kirby Smart sous les ovations, #1 Georgia sera à coup sûr un candidat assumé à un « Three-Peat », un troisième sacre consécutif, prestation qui n’a plus été réalisée depuis … Minnesota, entre 1934 et 1936.

Résumé en vidéo

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Georgia-TCU : la preview du National Championship 2023

Pour tout savoir à quelques heures du coup d’envoi de la finale nationale de College Football entre #1 Georgia et #3 Texas Christian.

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#1 Georgia (14-0) vs #3 Texas Christian (13-1)

National Championship
Los Angeles, Californie
SoFi Stadium
Lundi 9 janvier 2023
19h30 (heure Est, 01h30 en France)

Le College Football Playoff 2022-23 connaîtra son dénouement, lundi 9 janvier 2023 à 19h30 (01h30 en France), lors du National Championship entre #1 Georgia (14-0) et #3 Texas Christian (13-1).

Deux équipes, un objectif commun, deux enjeux différents. Les Horned Frogs de #3 Texas Christian (Big 12), qui participent cette saison à leurs premiers playoffs, tenteront de remporter leur premier titre de champion national depuis 1938. De leur côté, les Bulldogs de #1 Georgia (SEC) sont en terrain connu : ils participent à leur 3ème finale en 6 ans et viseront un 2ème titre de champion national consécutif.

La Big 12 n’a plus été sacrée depuis 2005 (Texas) alors que la SEC règne sans partage sur le College Football depuis plus de 15 ans. La conférence Southeastern a remporté les trois derniers National Championships et 12 des 16 derniers.

La Preview

 

Les coaches

Kirby Smart, Georgia

En sept saisons à Georgia, Kirby Smart a des Bulldogs le Alabama des années 2020 : trois participations en College Football Playoff, 80 victoires comme head coach des Dawgs, 5 titres de SEC East et deux titres de champion de SEC. Mais aucune victoire n’a été plus importante que celle remportée face au Crimson Tide, il y a tout juste un an, lors du National Championship 2022. Après neuf saisons comme coordinateur défensif aux côtés de Nick Saban, Kirby Smart a emmené avec lui à Athens la culture de la gagne d’Alabama. Lundi soir, il peut rejoindre son maître, le dernier head coach à avoir réussi un back-to-back au niveau national.

Sonny Dykes, TCU

Head coach connu pour son caractère terre à terre et sa personnalité modeste, Sonny Dykes a transporté les Horned Frogs sous les projectures beaucoup plus vite qu’il l’aurait imaginé dans le meilleur des scénarios. #3 Texas Christian n’était même pas classé à l’AP Top 25 de présaison. Cinq mois plus tard, l’équipe du campus de Fort Worth (Texas) fait partie des deux survivants d’une saison riche en rebondissements. Sonny Dykes est devenu le premier head coach de la Big 12 à conclure une saison avec un bilan de 12-0 lors de sa première saison en poste. Ce n’est pas son premier passage chez les Frogs puisqu’il faisait partie du coaching staff de l’équipe lors de la belle campagne 2017 (11-3 et finale de conférence). Fils de l’ancien coach légendaire de Texas Tech, Spike Dykes, il a fait son retour à #3 Texas Christian en 2022 après quatre saisons réussies à SMU (trois bilans positifs consécutifs pour la première depuis les années 80 et deux victoires d’affilée contre l’ennemi juré TCU depuis 1992-93).

Comment sont-ils arrivés là ?

Georgia Bulldogs (14-0)

Défendre un titre national n’est jamais chose simple… surtout quand on perd 15 joueurs lors de la draft NFL ! Pourtant, les Bulldogs ont rappelé à tout le monde qui étaient les champions nationaux en titre. Une victoire 49-3 contre Oregon lors de la kickoff week, puis les succès se sont enchainés. #1 Georgia n’a gagné qu’un seul match par moins de 17 points avant de s’imposer face à Tennessee dans un big clash du 5 novembre.

Les Dawgs ont alors conclu la saison par trois larges victoires contre Mississippi State, Kentucky et Georgia Tech avant de terrasser LSU, 50-30, en finale de la SEC. Longtemps menée au score par #4 Ohio State lors du Peach Bowl, l’équipe de HC Kirby Smart a réussi un comeback mémorable inscrivant 18 points dans le 4ème quart-temps en route vers une victoire 42-41.

Il ne manque qu’une seule victoire à #1 Georgia pour faire aussi bien que LSU en 2019 (champion national et bilan de 15-0) et rejoindre Alabama, la dernière équipe à avoir réussi un back-to-back (2011-12).

Texas Christian Horned Frogs (13-1)

En aout dernier, peu d’observateurs avaient imaginé que HC Sonny Dykes réussirait à faire des Horned Frogs des prétendants au College Football Playoff dès sa première saison sur le campus de Fort Worth (Texas). D’autant que #3 Texas Christian venait de terminer sa saison 2021 avec un bilan de 5-7 forçant alors le départ du mythique head coach, Gary Patterson, en cours de saison.

Mais les Horned Frogs ont construit leur propre momentum remportant des victoires-clés contre SMU, Oklahoma et Kansas avant de réussir un fabuleux comeback lors d’un succès 38-28 à Kansas State, le 22 octobre. L’équipe de HC Sonny Dykes a alors enchainé les victoires, souvent au prix de fantastiques remontées en 2ème mi-temps. Texas (17-10), Baylor (29-28) et Iowa State (62-14) vont tous s’incliner face à des Horned Frogs qui termineront invaincus la saison régulière. #3 Texas Christian s’inclinera finalement 31-28 en finale de la Big 12 face à des Wildcats de Kansas State revanchards.

Malgré des victoires parfois serrées, ces Horned Frogs ont démontré qu’ils savaient toujours trouver le moyen de gagner. Cette défaite contre Kansas State n’a rien changé : le comité de sélection du CFP était convaincu qu’ils méritaient leur place dans le dernier carré. Et la victoire sans contestation (51-45) face à #2 Michigan lors du Fiesta Bowl a donné raison au comité. Dominant dans tous les secteurs de jeu, #3 Texas Christian s’est débarassé des champions de conférence Big Ten pour s’offrir la première participation de son Histoire au National Championship de l’ère College Football Playoff.

Les joueurs à suivre

QB Stetson Bennett, Georgia

Ancien joueur non-boursier passé par le Junior College, QB Stetson Bennett s’est transformé en l’un des meilleurs offensifs du pays obtenant même une invitation à New York pour la remise du trophée Heisman en tant que finaliste. Héros du 4ème quart-temps lors de la demi-finale face à Ohio State (23 sur 34, 398 yards, 3 TDs, 1 INT), il a prouvé dans les deux dernières saisons qu’il était l’un des joueurs les plus sûrs au niveau national. Son bilan comme titulaire avec les Bulldogs ? 27-1.

TE Brock Bowers, Georgia

Vainqueur du trophée Mackey et prototype du tight end moderne, capable de réceptions décisives dans le trafic ou de courir dans les espaces tel un running back, il sera surveillé comme le lait sur le feu par la défense des Horned Frogs. 9 TDs en 2022 et une liste interminable de big plays offensifs à son actif. Il peut faire basculer ce National Championship en faveur des Bulldogs, à lui tout seul.

DL Jalen Carter, Georgia

Il est tout simplement intenable depuis son retour de blessure à la fin du mois d’octobre. Certes, il n’a réussi que 3 sacks cette saison mais son impact sur le rendement défensif des Dawgs dépasse largement cette statistique. Joueur de ligne ultra-puissant, il provoque des double-couvertures sur chaque snap ouvrant ainsi la voie à ses coéquipiers sur les extérieurs. La ligne offensive des Horned Frogs devra le neutraliser pour que #3 Texas Christian ait la moindre chance dans ce match.

QB Max Duggan, Texas Christian

Finaliste du trophée Heisman 2022, il est le joueur le plus important des Horned Frogs. Son efficacité (ratio QB-INT de 30-4), sa capacité de prolonger les jeux grâce à son jeu au sol (plus de 400 yards au sol, 6 TDs) et ses passes laser ont porté #3 Texas Christian jusqu’en playoffs. Une victoire des Horned Frogs passera forcément par une grande performance de QB Max Duggan.

WR Quentin Johnston, Texas Christian

Sa taille et sa capacité à gagner ses duels sur des situations de 50-50 en font l’arme fatale des Horned Frogs dans les airs. Son duel direct avec CB DJ Turner s’annonce épique. Si Texas Christian devait rapidement se trouver mené au score, parions qu’il sera désigné comme le sauveur de l’équipe : 17 de ses 53 réceptions ont été de plus de 20 yards en 2022 !

CB Tre’Vius Hodges-Tomlinson, Texas Christian

Récent vainqueur du Jim Thorpe Award, CB Tre’Vius Hodges-Tomlinson est le patron d’une défense contre la passe de #3 Texas Christian qui a terminé 2ème dans la Big 12 en terme d’efficacité. Pourtant, elle a accordé 10 réceptions de plus de 40 yards. Face à WR Adonai Mitchell et TE Brock Bowers, cette escouade défensive des Horned Frogs ne peut se permettre d’accorder des big plays.

Facteur X

WR Derius Davis, Texas Christian

Sélectionné dans l’équipe All-American par la FWAA, il est toujours capable de coups d’éclat dans le jeu aérien (430 yards sur réception, 5 TDs) mais c’est surtout sur retour de coup de pied qu’il pourrait s’avérer une menace pour les champions nationaux en titre. Il a réussi deux TDs sur retour de punt (Colorado et Texas Tech) et dans une finale nationale qui pourrait se jouer sur un détail, son rôle pourrait être déterminant pour des Horned Frogs qui ne sont pas favoris selon les bookmakers de Las Vegas.

La statistique

Depuis l’instauration du College Football Playoff à quatre équipes en 2014, le bilan d’un champion national en titre qualifié pour le National Championship la saison suivante : 0-4.

Historique

Ce sera le 5ème affrontement entre ces deux programmes. Georgia mène la série 4-0. Le dernier match entre Georgia et Texas Christian remonte au Liberty Bowl 2016 remporté par les Dawgs, 31-23, lors de la première saison de HC Kirby Smart sur le campus d’Athens.

Blessés

Georgia Bulldogs

Absent : LB Nolan Smith (muscle pectoral), LB CJ Washington (nuque), OL Drew Bobo (épaule), CB Dan Jackson (pied), RB Andrew Paul (genou), TE Arik Gilbert (portail des transferts).
Incertain : TE Darnell Washington (cheville), OL Earnest Greene III (jambe).
Probable : WR Ladd McConkey (genou), WR Adonai Mitchell (Georgia).

Texas Christian Horned Frogs

Absent : WR Quincy Brown (raisons personnelles).
Incertain : RB Kendre Miller (genou).
Probable : WR Quinton Johnston (cheville).

Pronostic

Georgia 34, Texas Christian 31.

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National Championship

Georgia vs TCU : le face-à-face à chaque poste

A quelques heures du choc entre #1 Georgia et #3 Texas Christian à l’occasion du CFP National Championship Game 2023, tour d’horizon des forces en présence à chaque poste.

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Ce lundi, Los Angeles sera le théâtre de la neuvième finale des playoffs de College Football. Avec une affiche pour le moins inattendue, entre le champion en titre Georgia et un invité plus trop surprise, Texas Christian. 

Capable de damer le pion à Michigan en demi-finales, les Horned Frogs ont plus de ressources qu’il n’y parait. Assez pour faire pencher la balance en leur faveur ? Éléments de réponse avec le classique face-à-face d’avant-finale. 

Quarterbacks 

Georgia : Sans cesse contesté en 2021, face à la concurrence du plus établi J.T. Daniels, QB Stetson Bennett a su faire le dos rond pour être un acteur décisif du titre des Bulldogs l’an passé. Mais n’allez pas penser qu’il s’agissait du dernier chapitre fou de son histoire. A maintenant 25 ans, le héros local a trouvé le moyen de franchir un palier en devenant la principale source d’alimentation du secteur offensif, en flirtant avec les 4000 yards à la passe, le tout avec un meilleur pourcentage que la saison dernière. Son sang-froid sur le dernier drive face à Ohio State, en demi-finales, confirme qu’il est désormais à prendre très au sérieux, au point de potentiellement devenir le premier quarterback sacré deux fois de suite avec son programme depuis A.J. McCarron avec Alabama en 2011 et 2012.  

TCU : Si l’histoire autour de Stetson Bennett a de quoi émouvoir, que dire de celle de QB Max Duggan ? Une saga aux allures de montagne de russe pour celui qui est pourtant titulaire chez les Horned Frogs depuis 2019. Oui mais voilà. Un important problème médical en 2020, une baisse des performances en 2021, la nomination de Chandler Morris comme titulaire, dans le sillage de l’arrivée d’un nouvel head coach en 2022 … Tout laissait à penser que le natif de l’Iowa allait finir dans l’ombre son histoire avec Texas Christian. Que nenni … Revenu aux commandes, après la blessure de son partenaire, Duggan a su adapter son style de jeu aux prérogatives de Sonny Dykes, pour passer la barre des 3 500 yards et 30 touchdowns à la passe, tout en conservant sa capacité à faire mouche au sol. Son importance n’a eu de cesse de croitre tout au long de cette campagne, le voyant notamment sonner la révolte trop tardive face à Kansas State, en finale de conférence Big 12.  

Avantage : TCU. Difficile de déterminer un penchant dans ce duel de « chouchou longtemps décrié » mais au vu de la transformation, des chiffres étourdissants et de la menace qu’il représente à la course, Max Duggan mérite une mention plus prononcée. 

Running backs 

Georgia : Si Georgia a clairement change son identité offensive, le jeu au sol des Bulldogs possède toujours une certaine profondeur et une capacité d’accélération. Avec plus de 2 000 yards et 24 touchdowns en cumulé au sol, RB Kendall MiltonRB Daijun Edwards et RB Kenny McIntosh ont renforcé le fameux comité aperçu l’an passé par la paire Zamir White – James Cook. Plus souvent sollicité, McIntosh a même souvent été une clé de voûte pour ouvrir des espaces aériens, de par sa mobilité intéressante en sortie de backfield (506 yards, 2 touchdowns). Milton a été un élément important en demi-finales des playoffs, en sonnant la charge avec un touchdown, et le true freshman RB Branson Robinson peut toujours être amené à sortir du chapeau si Kirby Smart en a besoin. Profondeur, vous avez dit ? 

TCU : Sur le papier, les options sont plus limitées mais ont été terriblement redoutables tout au long de cette saison. Plus en vue en 2021, dans le sillage de Zach Evans, RB Kendre Miller a totalement explosé lors de cette campagne avec le départ de son fantasque coéquipier vers Ole Miss. Presque 1 400 yards et 17 touchdowns, des chiffres qui en disent long sur l’impact du bonhomme (le classant dans le top 10 concernant les réalisations de la saison au sol à l’échelon national), car le coureur texan a souvent sorti sa formation de mauvais pas, comme face à Oklahoma State ou à Baylor. La principale problématique le concernant ? Une blessure au genou face à Michigan, qui conditionne grandement sa présence ou son nombre de snaps lors de cette finale. En deuxième période, face aux Wolverines, son backup RB Emari Demercado (622 yards, 6 touchdowns) avait été décisif, avec notamment un drive abouti et un touchdown. L’ancien de Louisiana, RB Emani Bailey (241 yards, 2 TD), peut être aussi utilisé si l’absence de Miller était plus fâcheuse.  

Avantage : TCU. Là encore, choix peu évident et forcément conditionné par la situation médicale de Miller. Mais si le coureur des Horned Frogs est paré, il semble l’option la plus létale. 

Receveurs / Tight ends 

Georgia  : Etincelant dès son arrivée sur le campus d’Athens, TE Brock Bowers (790 yards, 6 TD) n’est plus vraiment à présenter. Auteur d’un jeu ô combien décisif, sur une 4e et courte face à Ohio State, le désormais sophomore a moins été trouvé dans l’en-but, mais n’a eu de cesse de faire avancer les chaînes, tout en apportant une certaine variété sur le jeu au sol. Si sa production a légèrement baissé par rapport à l’an dernier, c’est aussi en raison de l’implication plus prononcée de son binôme plein centre, TE Darnell Washington (426 yards, 2 TD). L’ancienne recrue 5 étoiles semblait avoir mis ses soucis extra-sportifs de côté pour se remettre dans le bon sens, avec un gabarit de déménageur donnant des sueurs froides aux défenseurs adverses. Mais comme Kendre Miller, il est le joueur offensif qui reste incertain pour cette finale, avec une gêne à la cheville, que son head coach a préféré minimiser, malgré une sortie prématurée au Peach Bowl. Le rôle des tight ends sera fondamental pour les Bulldogs, car sur les extérieurs, le manque de star est assez criant. Certes, le côté feu-follet de WR Ladd McConkey (674 yards, 5 TD) est extrêmement précieux, surtout dans le registre vertical. Et le retour de blessure de WR Adonai Mitchell (auteur de la réception décisive contre les Buckeyes) n’est pas pour déplaire aux fans géorgiens. Mais d’autres profils prometteurs, comme WR Kearis Jackson (300 yards), WR Marcus Rosemy-Jacksaint (337 yards, 2 TD), WR Dominick Blaylock (227 yards, TD) ou WR Arian Smith (195 yards, TD) n’ont pas vraiment démontré une régularité à toute épreuve. 

TCU : C’était un secteur que beaucoup espéraient sur la pente ascendante, avec l’arrivée de Sonny Dykes. Et force est de constater que la collaboration a été fructueuse. Eternel espoir depuis son arrivée du lycée, WR Quentin Johnston a enfin prouvé qu’il n’était pas qu’un physique hors norme, mettant un point d’honneur à casser pas mal de plaquages et à faire jouer son sens du timing sur les duels aériens pour aligner une folle saison à 1 066 yards et 6 touchdowns, presque le double de son rendement de 2021. Pour l’aider à se faire oublier, TCU a pu compter sur des profils plus petits et rapides, avec WR Taye Barber et WR Derius Davis, au bilan complémentaire de 1 035 yards et 10 touchdowns en cumulé. D’autres menaces existent si le besoin s’en fait sentir, comme WR Savion Williams ou WR Jordan Hudson. Dans cette attaque assez écartée, l’ancien tight end de texas TE Jared Wiley est un peu moins ciblé, mais a trouvé le moyen d’inscrire 4 touchdowns cette saison. Méfiance donc. 

Avantage : Égalité. Un danger central côté Bulldogs, une profondeur notable sur les extérieurs côté Horned Frogs. Difficile de donner un véritable ascendant dans cette catégorie … 

Ligne offensive 

Georgia : Ce secteur a longtemps été une chasse gardée de Kirby Smart dans le processus de recrutement, avec une course aux prospects 5 étoiles, et cela s’en ressent clairement aujourd’hui. Avec 9 petits sacks autorisés cette saison, dans l’impitoyable conférence SEC, Georgia est la 4e meilleure équipe du pays dans ce domaine, dans un groupe pourtant symbolisé par sa jeunesse. Au-delà des juniors LG Xavier Truss et RT Warren McClendon, ce sont trois sophomores qui se sont invités sur la ligne très compétitive de Géorgie, avec RG Tate RutledgeC Sedrick Van Pran et surtout LT Broderick Jones, auteur d’une montée en puissance constante. Comme si cela ne suffisait pas, le coaching staff peut compter sur d’autres sophomores aux dents longues, si le besoin s’en fait sentir, avec l’ancien 5 étoiles OT Amarius Mims sur l’exrérieur ou IOL Devin Willock.  

TCU : Des petits riens qui font un tout. Même dans le système plus affirmé de Sonny Dykes, la refonte n’a pas été drastique sur la ligne offensive, mais pas mal d’éléments ont permis à ce groupe de franchir un cap. Quatre des cinq titulaires de la saison passée étaient de retour, le cinquième étant le centre C Alan Ali, homme de confiance arrivé dans les bagages du head coach en provenance de SMU. Son intégration a amené à décaler le senior LG Steve Avila en guard et le junior LT Brandon Coleman un peu plus sur l’extérieur. A droite, aux côtés de l’habituel point d’ancrage RT Andrew Coker, le senior RG Wes Harris a enfin pu faire une saison complète, épargné par les blessures. Et c’est tout le rendement de cette nouvelle ligne offensive qui s’est retrouvé transformé. Capable de laisser du temps à Max Duggan pour lancer le ballon. Capable ouvrir de libérer des boulevards pour les coureurs. L’œuvre établie face à Michigan est un exemple d’une escouade sans réelle vedette nationale, mais à la cohésion fatale à son adversaire.  

Avantage : Georgia. Deux écoles différentes, mais une profondeur et un potentiel de feu pour Georgia, malgré les difficultés entrevues face à Ohio State. 

Ligne défensive 

Georgia : Dans la même logique que sur la ligne offensive, Kirby Smart a pris soin de trouver une relève performante et efficace, après les départs de pas mal de cadres (Devonte Wyatt, Travon Walker, Jordan Davis) vers la NFL. Et le joueur le plus attendu a parfaitement répondu aux attentes. Gêné par des blessures en début de saison, DT Jalen Carter (30 plaquages, 3 sacks) a su rebondir dès sa totale récupération et a été un poison constant et un aimant à double-teams pour les équipes adverses. De quoi libérer pas mal d’espaces aux autres espoirs de l’escouade, comme les juniors NT Zion Logue et NT Nazir Stackhouse (47 plaquages) sur le poste de nose ou les freshmen DL Tyrion Ingram-Dawkins ou DL Mykel Williams

TCU : Nul ne sait si les Bulldogs ont fait des émules, mais avec l’arrivée du coordinateur défensif Jon Gillespie, en provenance de Tulsa, TCU est également passé à un front-3 dissuasif. DE Dylan Horton est le leader incontesté de ce premier rideau. Même en ayant dû prendre 15 kilos à l’intersaison pour occuper un rôle plus intérieur, l’ancien de New Mexico a franchi la barre des 10 sacks cette saison, dont 4 rien que contre Michigan, nommé meilleure ligne offensive du pays ces deux dernières saisons. Sa collaboration avec le senior DL Terrell Cooper et surtout le nose freshman NT Damonic Williams (27 plaquages, un sack et demi), révélation défensive des Horned Frogs, a permis aux pensionnaires de la Big 12 de régulièrement marquer leur territoire dans les tranchées. 

Avantage : Georgia. Toujours plus de munitions, et le joueur le plus dominant du lot. Sur le papier. 

Linebackers 

Georgia : Si Georgia a dû composer avec le départ de néo-professionnels sur la ligne défensive en printemps dernier, que dire de la gestion du poste de linebacker ? Les deux titulaires (Nakobe Dean et Quay Walker) partis, tout comme leur principal backup Channing Tindall, il a fallu transmettre le flambeau plus tôt que prévu aux sophomores MLB Smael Mondon (71 plaquages) et WLB Jamon Dumas-Johnson (66 plaquages, 3 passes défendues). Pour des résultats parfois mitigés, notamment sur la couverture. Le groupe reste tout de même capable de contrer le jeu au sol et de générer de la pression, avec « JDJ » meilleur sackeur des siens (4 unités) et les pass rushers extérieurs OLB Robert Beal Jr. et OLB Chazz Chambliss (4 sacks à eux deux). Ce dernier, plus impliqué, depuis la fin de saison anticipé du prospect star Nolan Smith, reste tout de même incertain après sa récente blessure au genou. 

TCU : Dire que l’escouade de linebacker n’a pas démérité lors du dernier Fiesta Bowl relèverait de la litote. MVP de l’événement grâce à une prestation XXL contre Michigan, dont un Pick-5, SLB Dee Winters (72 plaquages, 7 sacks et demi) a laissé éclater son plein potentiel cette saison, celui qui avait poussé Gary Patterson à lui faire quitter son poste de receveur pour le replacer en défense. Avec WLB Jamoi Hodge (75 plaquages), il constitue un duo sous-estimé mais tellement déroutant, apte à brouiller les grilles de lecture du quarterback, en décrochant ou en blitzant à outrance. Plus besogneux, le transfuge de Navy, MLB Johnny Hodges s’est acclimaté à son nouvel environnement en devenant le meilleur plaqueur du groupe (81 plaquages). 

Avantage : TCU. Cela peut sembler très sévère pour Georgia, mais vu l’importance que pourrait avoir le jeu aérien sur cette finale, ascendant est donné au groupe le plus polyvalent. 

Defensive backs 

Georgia : Avec le meilleur prospect annoncé au poste de cornerback en vue de la draft 2023, CB Kelee Ringo (7 passes défendues), Georgia avait de sérieux arguments à faire valoir en début de saison. Et malgré leur joueur vedette sur courant alternatif, les Bulldogs ont pu compter d’autres forces de dissuasion. Pendant efficace de Lewis Cine l’an passé, SS Christopher Smith (5 passes défendues, 3 interceptions) a pris une dimension supplémentaire cette année, au point de devenir le leader vocal du dernier rideau et l’homme capable de turnovers à n’importe quel moment. Son efficacité a grandement facilité les débuts du true freshman FS Malaki Starks (7 passes défendues) et celle du sophomore CB Kamari Lassiter. Le rôle de STAR, nickelback local, est aussi devenu fondamental, avec l’émergence de NB Javon Bullard (3 sacks et demi) et le reotur en forme de l’ancien Mountaineer de West Virginia, NB Tykee Smith

TCU : Habitués à jouer avec un backfield renforcé sous la coupe de Gary Patterson, les Horned Frogs ont trouvé le moyen de rafraichir leur secondary. Déjà auteur d’une solide saison en 2020, CB Tre’Vius Hodges-Tomlinson (14 passes défendues, 3 interceptions) a retrouvé son niveau d’antan pour devenir le premier verrou aérien du programme texan. Malgré les blessures à répétition de l’éternel espoir, CB Noah Daniels a finalement cédé la vedette à l’ancien de Louisiana-Monroe, CB Josh Newton (12 passes défendues, 3 interceptions), offrant un duo performant aux Crapauds. Plein centre, l’escouade de safeties reste fournie, et même profond. Transfuge de Colorado, SS Mark Perry (78 plaquages) est venu apporter son impact sur le jeu au sol pour épauler FS Abe Camara et NB Nook Bradford (101 plaquages pour les deux hommes). Si besoin, S Bud Clark, auteur d’un Pick-6 lors du Fiesta Bowl et S Namdi Obiazor sont d’autres solutions viables pour Joe Gillespîe et sa bande. 

Avantage : Égalité. TCU a agréablement surpris dans ce domaine, et Georgia plutôt inquiété sur les dernières semaines de compétition, mais l’écart est très clairement resserré, quand on vient à comparer les deux groupes. 

Équipes spéciales 

Georgia : Le loupé de son homologue de Colombus, Noah Ruggles, lui a sans doute permis de souffler un grand coup. Car le senior K Jack Podlesny (25/30 sur FG) traverse actuellement une légère crise de confiance, au vu de son bilan de 2 sur 5 en cumulé contre LSU et Ohio State. Moins d’inquiétude pour le freshman australien, P Brett Thorson (44,9 yards), auteur d’un des meilleurs bilans comptables de la SEC cette année. Malgré le nombre conséquent d’athlètes sur le campus, Georgia semble avoir du mal à trouver un retourneur de tout premier plan, KR Kearis Jackson ayant été le joueur le plus utilisé dans ce registre. 

TCU : Capable de coups de pied clutches cette saison, dont le plus mémorable, à. Baylor, à la toute dernière seconde, K Griffin Kell (17/19 sur FG) demeure un joueur assez régulier, malgré un loupé récent face à Kansas State, en finale de conférence. Son partenaire australien, P Jordy Sandy (40,1 yards), n’a pas non plus à rougir de ses prestations, et apporte aussi un côté filou qui lui a déjà permis d’obtenir quelques mouchoirs de pénalité sur des tentatives de punts contrés. Sur retour, TCU a déjà trouvé la terre promise, avec deux touchdowns sur phases de punt pour le receveur KR/PR Derius Davis. Menace principale également sur kickoff, son importance parait considérable pour apporter un facteur X de poids aux Texans. 

Avantage : TCU. 

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