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Fin de l’amateurisme en NCAA : les étudiants peuvent profiter de leur droit à l’image
Le Board of Directors de la Division I a approuvé un règlement provisoire qui permet désormais aux athlètes universitaires de percevoir des revenus en vertu de leur droit à l’image.
Un véritable séisme. C’était annoncé depuis plusieurs mois et la date fatidique du 1er juillet se rapprochait à grands pas… mais c’est maintenant officiel : la NCAA a été contrainte de retirer le principe d’amateurisme de ses réglements en révoquant la fameuse Bylaw 12 afin de permettre aux athlètes-étudiants d’être rémunérés en vertu de leurs droits à l’image, à l’utilisation de leur nom ou de toute forme de ressemblance (Name, Image and Likeness, NIL).
Lors d’une réunion organisée mercredi 30 juin 2021, le Division I Board of Directors (conseil d’administration de la Division I de la NCAA) a approuvé un règlement provisoire encadrant la rémunération des droits NIL des athlètes universitaires. Ces derniers pourront désormais gagner de l’argent grâce à des contrats de sponsoring ou de promotion publicitaire tout en conservant leur éligibilité au niveau NCAA. Une Révolution. Ni plus ni moins.
L’amateurisme était la pierre angulaire de la NCAA depuis sa création, en 1906, mais depuis une décennie, la pression s’est accrue de la part des tribunaux et de législateurs de plusieurs États américains ainsi que du gouvernement fédéral. Et la pression s’est intensifiée au cours des deux dernières années : des dizaines d’États ont adopté des lois encadrant les droits NIL des athlètes universitaires (pour clairement couper l’herbe sous le pied de la NCAA) dont certaines vont entrer en vigueur… ce 1er juillet 2021, mettant la NCAA dans une position intenable.
La pression est même venue de la Cour Suprême qui a statué la semaine dernière, à l’unanimité, contre la NCAA rappelant au passage à la principale instance dirigeante des sports universitaires aux États-Unis qu’elle doit se soumettre à la Loi antitrust (qui régit les positions de monopole) comme tout le monde.
« Le nouveau règlement préserve le principe essentiel qui assure que les sports universitaires ne permettent pas d’être payé pour jouer », a déclaré Sandra Jordan, présidente du Conseil des présidents de la Division II et chancelière de l’Université de Caroline du Sud Aiken. «Il renforce également les principes clés d’équité et d’intégrité dans l’ensemble de la NCAA et maintient des règles interdisant les incitations au recrutement inappropriées. Il était important que toutes les nouvelles règles maintiennent ces principes. »
La décision de la Cour Suprême a indiscutablement forcé la main de la NCAA qui a été contraint de mettre en place ce règlement provisoire en attendant l’adoption d’une Loi fédérale… si elle est votée un jour !
Car la NCAA espérait convaincre les législateurs fédéraux de voter une Loi encadrant les droits NIL qui s’appliquerait à l’ensemble des athlètes universitaires du pays afin de renverser les Lois promulguées individuellement par certains États. En vain donc.
Les athlètes universitaires auront donc la possibilité de monétiser leur nom, image et ressemblance à partir du 1er juillet, quel que soit l’État dans lequel ils se trouvent.
« Avec la variété des Lois des États adoptées à travers le pays, nous continuerons à travailler avec le Congrès pour développer une solution qui apportera de la clarté au niveau national », a déclaré le président de la NCAA, Mark Emmert. « L’environnement actuel – à la fois juridique et législatif – nous empêche de fournir une solution plus permanente et le niveau de détail que méritent les étudiants-athlètes. »
Que sont les droits NIL exactement ?
Les droits à l’image, à l’utilisation d’un nom ou toute forme de ressemblance (NIL) sont des droits dont bénéficient tous les américains. Chaque américain peut ainsi, individuellement, être rémunéré en vendant ces droits dans le cadre d’un contrat avec une entreprise tierce.
Jusqu’à l’annonce historique du mercredi 30 juin 2021, tous les athlètes universitaires étaient obligés de renoncer à ces droits lorsqu’ils obtenaient une scholarship (bourse d’étude) ou lorsqu’ils prenaient part à une compétition sportive disputée sous le maillot d’une université membre de la NCAA sous peine d’être exclus. Ce ne sera plus le cas désormais.
Chronologie d’une Révolution qui a pris deux ans
30 septembre 2019 : La Californie adopte une Loi proposée par la sénatrice Nancy Skinner qui interdit aux universités de punir les athlètes acceptant de l’argent dans le cadre de sponsoring pendant leurs études universitaires. L’entrée en application de cette Loi est prévue en 2023. La NCAA a alors qualifié cette Loi de « menace existentielle » pour les sports amateurs universitaires.
29 octobre 2019 : Le Board of Governors de la NCAA convient à l’unanimité qu’il est temps de moderniser ses règlement encadrant les droits NIL. Le conseil d’administration ordonne aux trois divisions de la NCAA d’établir des règles d’ici janvier 2021 qui permettront aux athlètes de gagner de l’argent tout en maintenant « le modèle collégial ».
29 avril 2020 : Un groupe de travail nommé par la NCAA expose ses suggestions sur la façon dont la Division I devrait modifier ses règlements concernant les droits NIL afin d’imposer un certain nombre de « garde-fous » pour sauver ce qui peut l’être de l’amateurisme. Le conseil de la Division I a officiellement soumis ces suggestions en novembre 2020 et prévoit de les soumettre à un vote en janvier 2021.
12 juin 2020 : La Floride adopte à son tour une Loi encadrant les droits NIL des athlètes universitaires avec une date d’entrée en vigueur prévue le… 1er juillet 2021, ce qui réduit considérablement le temps nécessaire à la NCAA pour créer un règlement national uniforme. Le temps joue contre la NCAA qui voit d’ailleurs l’Alabama, l’Arizona, le Mississippi et le Nouveau-Méxique voter des Lois similaires, quelques semaines plus tard, dans le sillage de la Floride.
22 juillet 2020 : Lors d’une audience au Sénat américain à Washington DC, le président de la NCAA, Mark Emmert, réitère sa demande d’aide au Congrès afin qu’il crée une Loi fédérale encadrant les droits NIL qui s’appliquerait donc à l’ensemble des athlètes universitaires. Pris par surprise, Mark Emmert s’est alors vu exhorter par plusieurs sénateurs d’entreprendre d’importantes réformes de la NCAA (bien au-delà des droits NIL) s’il voulait l’aide de Capitol Hill.
10 décembre 2020 : Le sénateur Roger Wicker présente un projet de Loi fédérale qui autoriserait certains accords NIL et créerait également une exemption de la Loi antitrust protégeant la NCAA de certains types de poursuites judiciaires futures.
16 décembre 2020 : La Cour Suprême a accepté d’entendre l’appel de la NCAA contre la décision d’un juge fédéral dans le procès « Alston contre la NCAA ». Bien qu’elle ne soit pas directement liée aux droits NIL, la décision de la Cour Suprême dans cette affaire pourrait avoir une incidence sur le contrôle exercé par la NCAA sur la définition de l’amateurisme à l’avenir.
11 janvier 2021 : Le conseil de la Division I de la NCAA décide de repousser indéfiniment son vote sur les règles relatives aux droits NIL citant les préoccupations suscitées par une lettre du Ministère de la Justice qui met en garde la NCAA concernant une éventuelle position de monopole. Mark Emmert, président de la NCAA, se dit « frustré et déçu » par ce retard.
31 mai 2021 : La Cour Suprême entend les plaidoiries dans le procès antitrust Alston v. NCAA… et questionne la validité de l’amateurisme de la NCAA au regard des énormes profits engrangés par les universités tout en exprimant des inquiétudes de voir une multiplication de décisions judiciaires qui pourraient conduire à la destruction d’une tradition américaine.
18 juin 2021 : Six commissionnaires de conférence (y compris ceux de l’ACC, de la SEC et du Pac-12) proposent un nouveau plan qui rendrait les universités individuellement responsables de la création de leurs propres règlements sur les droits NIL. La nouvelle proposition a fait surface après que le Sénat ait clairement indiqué, en juin, qu’une Loi fédérale n’était pas imminente.
Quels sont les États américains qui ont légiféré et quand leurs Lois prennent-elles effet ?
Vingt-quatre États ont officiellement voté des Lois encadrant les droits NIL des athlètes universitaires. Pour douze d’entre-eux, ces Lois entrent en vigueur dès le 1er juillet 2021 : Alabama, Florida, Georgia, Illinois, Kentucky, Mississippi, Nebraska, New Mexico, Ohio, Oregon, Pennsylvanie et Texas. Il faudra attendre le 23 juillet dans l’État d’Arizona.
Onze autres États américains ont voté des Lois concernant les droits NIL qui prendront effet dans les quatre prochaines années : Arkansas (2022), California (2023), Colorado (2023), Maryland (2023), Michigan (2022), Montana (2023), Nevada (2022), New Jersey (2025), Oklahoma (au plus tard en 2023), South Carolina (2022) et Tennessee (2022).
Comment les athlètes-étudiants peuvent-ils gagner de l’argent ?
Ce règlement provisoire encadrant les droits NIL des athlètes universitaires ouvre la porte à plusieurs opportunités générant des revenus comme par exemple :
- des contrats publicitaires.
- la vente d’autographes.
- la vente de marchandising.
- des publications sponsorisées et des publicités sur les réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Youtube).
- la détention de chaines Youtube et des vidéos Twitter.
- des leçons privées.
La NCAA n’a introduit aucune règle interdisant aux boosters de payer les athlètes universitaires tant que ces paiements ne sont pas directement liés à leurs performances sportives ou ne correspondent pas à une incitation à des fins de recrutement. Toutefois, il y a encore une zone grise à propos des boosters dans de nombreuses nouvelles Lois d’État. Certaines pourraient nécessiter une interprétation plus approfondie avant que l’on ne sache clairement à quel point les boosters peuvent être impliqués dans le paiement des athlètes universitaires dans ces États.
À noter que les athlètes universitaires pourront également se faire représenter par des agents afin de défendre leurs intérêts. Ces nouvelles relations s’accompagnent cependant d’une mise en garde majeure. Les agents peuvent aider avec les offres NIL mais leurs contrats ne peuvent pas stipuler qu’ils représenteraient l’athlète dans les négociations futures si ce dernier devenait professionnel. D’ailleurs, la NFLPA a déjà averti les agents sportifs professionnels de tenir compte de ces restrictions.
Les universités peuvent-elles payer directement les athlètes universitaires ?
Non. Les universités ne sont toujours pas autorisées de rémunérer les joueurs directement en vertu des droits NIL ou pour toute autre raison.
Par ailleurs, certaines nouvelles lois d’État interdisent également aux universités de conclure des accords pour leurs athlètes. De son côté, la NCAA n’interdit rien tant que les universités n’utilisent pas le règlement provisoire NIL afin de payer insidieusement les athlètes universitaires pour jouer ou comme outil de recrutement.
Quelles sont les restrictions ?
Les nouvelles Lois d’État et les éventuels règlements élaborés par les universités créent une variété (parfois incohérente) de restrictions pour les athlètes universitaires selon l’endroit où ils se trouvent. Ce qui posera assurément des problèmes d’équité à très court terme.
Dans certains États, les athlètes universitaires ne peuvent pas faire la promotion d’alcool, de tabac ou de jeux d’argent. D’autres États ont ajouté des restrictions concernant l’utilisation par les athlètes-étudiants des logos de l’université ou tout autre document protégé par le droit d’auteur dans le cadre de leurs activités rémunérées.
La plupart des États et des universités interdisent également aux athlètes de signer des accords qui entrent en conflit avec les contrats de sponsoring de l’université. Par exemple, un joueur de football d’une équipe portant des équipements Nike ne serait pas autorisé à porter des chaussures Adidas pendant les matchs. Cependant, dans la plupart des cas, cet athlète pourrait toutefois promouvoir une entreprise de chaussures autre que Nike lorsqu’il ne joue pas ou en dehors des activités de l’équipe.
Mais la principale restriction reste l’interdiction absolue de rémunérer les athlètes universitaires dans le cadre de leur pratique sportive. Personne ne peut offrir 100$ à un joueur à chaque TD inscrit. Personne ne peut non plus offrir 25 000$ à un lycéen s’il s’engage avec telle université. Les revenus doivent être explicitement liés aux droits NIL.
Combien peuvent espérer gagner les athlètes-étudiants ?
Selon plusieurs experts notamment spécialisés dans les réseaux sociaux, les revenus générés par les droits NIL pourraient s’élever à plusieurs centaines de milliers de $ par année (voire même des millions de $) pour les athlètes universitaires les plus renommés.
Les athlètes universitaires vedettes ont des centaines de milliers de fans sur les réseaux sociaux. La promotion d’un produit via une chaîne YouTube, une publication Twitter ou un compte Instagram peut valoir plus de 10 000 $ par publication pour un étudiant qui a une présence authentique et active sur les réseaux sociaux. Plusieurs sociétés, telles que Opendorse et INFLCR, existent déjà pour aider les athlètes professionnelles à augmenter leur nombre d’abonnés et à se connecter avec des annonceurs. Certains athlètes peuvent également obtenir certains revenus avec Cameo, une application qui permet aux fans de payer des centaines voire des milliers de $ aux athlètes en échange d’une vidéo personnalisée.
Toutefois, pour la très grande majorité des athlètes universitaires, il faudra peut-être se contenter de quelques milliers de $. Au mieux.
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L’émergence du rôle de General Manager dans le College Football
La création du rôle de general manager est devenue l’un des nouveaux axes de gouvernance du football universitaire moderne. Elle symbolise le basculement progressif du College Football vers un modèle semi-professionnel, plus proche de la NFL.

Le paysage du football universitaire est en pleine mutation, avec l’introduction de rôles inspirés de la NFL pour répondre aux défis contemporains tels que les transferts de joueurs, les contrats NIL et la gestion des ressources.
Deux hommes charismatiques, Andrew Luck et Ron Rivera, incarnent cette évolution en assumant des postes de General Manager (GM) respectivement à Stanford et à l’université de California-Berkeley (Cal). D’autres institutions emboîtent le pas, avec des figures telles que Michael Lombardi à l’université de North Carolina et Jim Nagy à l’université de l’Oklahoma, assumant des rôles similaires.
General Manager et head coach : une nouvelle alliance stratégique
Jadis centré sur le head coach comme figure unique de pouvoir, le modèle traditionnel du College Football tend désormais vers une répartition plus professionnelle des responsabilités. L’émergence du rôle de General Manager (GM), autrefois réservé à la NFL, change en profondeur la gouvernance des programmes de football NCAA.
Cette évolution définit de nouvelles relations entre ce nouveau rôle de GM et celui de head coach, parfois en synergie parfaite, parfois dans une tension implicite.
Pourquoi le besoin de General Manager dans le College Football ?
Depuis l’avènement du NIL (Name, Image, Likeness), du portail de transfert et de la monétisation croissante du sport universitaire, la gestion d’un programme est devenue un exercice ultra-complexe. Le head coach ne peut plus tout faire. Il doit entraîner, recruter, gérer les égos, surveiller les performances, répondre aux médias…
Le GM devient alors un bras droit stratégique, chargé de tâches critiques comme :
- la gestion de l’effectif,
- la supervision des opérations de recrutement,
- la coordination des contrats NIL,
- et de plus en plus, la planification budgétaire et les relations institutionnelles.
Rôles complémentaires ou répartition de pouvoir ?
Cas n°1 : Le modèle harmonieux
Dans certaines universités, le binôme GM–head coach fonctionne sur la complémentarité :
- Le coach est le cerveau football : il entraîne, définit le style de jeu, établit les priorités tactiques.
- Le GM est le stratège organisationnel : il anticipe les besoins à moyen/long terme, gère les équilibres internes et libère le coach des tâches logistiques.
Exemple : Andrew Luck à Stanford
Depuis sa nomination en 2024 comme GM de Stanford, l’ancien quarterback vedette de Stanford et des Indianapolis Colts (NFL) collaborait étroitement avec l’entraîneur Troy Taylor jusqu’au licenciement de ce dernier, en mars 2025, à la suite de deux enquêtes indépendantes qui ont révélé des comportements inappropriés, notamment des actes d’intimidation envers des membres féminins du personnel sportif et des tentatives de représailles contre une responsable de la conformité de la NCAA.
C’est désormais avec Frank Reich qu’il a nommé au poste de head coach par intérim qu’Andrew Luck supervise non seulement le recrutement et la gestion de l’effectif, mais également les opérations commerciales telles que la collecte de fonds, les relations avec les anciens élèves et les partenariats, pendant que Reich se concentre sur le terrain.
Résultat ? Une gouvernance plus lisible et un environnement plus stable.

Cas n°2 : Le modèle concurrentiel ou politique
Parfois, le GM est perçu comme un contre-pouvoir au head coach, surtout lorsque ce dernier est en difficulté. Le GM devient alors :
- soit un gestionnaire imposé par la direction,
- soit un possible successeur, ce qui peut engendrer méfiance et rivalité.
Exemple : Ron Rivera à Cal
Ron Rivera, ancien head coach des Carolina Panthers (NFL) et des Washington Commanders (NFL), a été nommé GM du programme de football de Cal en mars 2025. Ancien étudiant de l’université, il apporte une vaste expérience de la NFL pour revitaliser un programme moribond depuis deux décennies. Son rôle englobe la génération de revenus, la collecte de fonds et la supervision des opérations footballistiques. Rivera travaille en étroite collaboration avec l’actuel head coach Justin Wilcox, tout en rapportant directement au chancelier Rich Lyons.
Mais Ron Rivera est aussi un ancien coach NFL très respecté… et nommé au-dessus de HC Justin Wilcox, qui reste l’entraîneur principal. Les deux hommes affirment collaborer, mais des tensions sont perceptibles autour des choix de recrutement et du rôle exact de Rivera dans les décisions footballistiques.
Des profils de plus en plus spécialisés
Les GMs universitaires ne sont pas que d’anciens entraîneurs : ce sont désormais souvent des profils hybrides, avec :
- une expérience en ressources humaines ou en gestion sportive,
- une connaissance approfondie du marché des contrats NIL et des dynamiques financières,
- et parfois, une expérience dans le scouting NFL.
Leur montée en puissance s’explique aussi par les attentes croissantes des présidents d’université et des directeurs athlétiques, qui veulent des résultats et de la rigueur managériale, pas seulement des exploits tactiques du coaching staff.
Vers un modèle généralisé dans les Power 5 ?
Les conférences majeures (SEC, Big Ten, ACC, Big 12, Pac-12) évoluent rapidement vers ce modèle bicéphale. Certaines universités comme Ohio State, Texas ou USC n’ont pas encore officialisé des GMs à plein temps, mais utilisent déjà des « directeurs exécutifs des opérations footballistiques » qui remplissent un rôle équivalent.
Dans trois à cinq ans, le rôle de GM pourrait devenir aussi central que celui de head coach, et la réussite d’un programme dépendra de leur collaboration — ou de leur séparation claire des pouvoirs.
La relation entre general manager et head coach est devenue l’un des nouveaux axes de gouvernance du football universitaire moderne. Elle symbolise le basculement progressif du college football vers un modèle semi-professionnel, plus proche de la NFL. Et comme dans toute organisation complexe, la clé du succès réside dans l’équilibre entre autorité tactique et vision managériale.
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La NCAA modifie ses règles pour empêcher les simulations de blessure
Le NCAA Playing Rules Oversight Panel a donné son approbation finale à une règle visant à dissuader les joueurs de football de simuler des blessures pour arrêter le chronomètre (la « Lane Kiffin Rule »).

Simuler une blessure, parfois à la demande du coaching staff, était devenu une tactique utilisée par les défenses pour ralentir les attaques en tempo rapide, ou pour éviter une pénalité de retard de jeu ou encore de gagner un temps mort supplémentaire.
Depuis plusieurs mois, la NCAA a annoncé son intention de remédier à cette situation anti-sportive. Ainsi, dès la saison 2025-26 :
- Si le personnel médical entre sur le terrain après que le ballon a été replacé pour l’action suivante, l’équipe du joueur blessé perdra un temps mort.
- Si l’équipe n’a plus de temps morts, elle sera pénalisée de 5 yards pour retard de jeu.
Il faut également rappeler que depuis 2021, la NCAA autorise les conférences ou écoles à demander une analyse vidéo après le match pour vérifier les blessures douteuses. Si une simulation est confirmée, la conférence concernée peut engager des mesures disciplinaires.
Ci-dessous, retrouvez la liste des autres réglements modifiés par la NCAA pour la saison 2025-26 annoncée le jeudi 17 avril 2025 :
Infraction avec 12 joueurs en fin de mi-temps
Après le temps mort dès 2 minutes de la fin d’une mi-temps :
- Si la défense a 12 joueurs ou plus sur le terrain et que tous participent à l’action : pénalité de 5 yards.
- L’attaque pourra aussi demander de revenir au temps initial de l’action.
- Si le 12ème joueur tente de sortir du terrain et n’influence pas le jeu, la pénalité sera de 5 yards seulement, sans remise à zéro de l’horloge.
Formations sur kicks et punts
Aucun joueur offensif ne peut se placer directement dans l’axe du snap ou dans l’alignement du snapper pour qu’une formation soit considérée comme un botté de dégagement (scrimmage kick).
Si la formation ne respecte pas cela, il faut 5 joueurs numérotés de 50 à 79 sur la ligne.
Si le snapper est à l’extrémité de la ligne, il perd la protection accordée aux bottés, et un défenseur pourra se positionner face à lui.
Signal sur retour de kickoff
Si un joueur de l’équipe de retour fait un signal en « T » avec les bras pendant le botté, le jeu est immédiatement arrêté : l’équipe renonce à retourner le ballon.
Temps morts en prolongation
À partir de la 3ème prolongation, chaque équipe n’aura qu’un seul temps mort pour le reste du match (au lieu d’un temps mort par prolongation auparavant).
Rappelons que dès la 3ème prolongation, les deux équipes alternent des tentatives à 2 points pour départager le match.
Changements dans les annonces de review vidéo
L’arbitre n’utilisera plus les termes « confirmé » ou « la décision tient ».
Afin de s’aligner avec les termes utilisés dans les médias et par le grand public, les deux seules expressions utilisées seront : « maintenue » (upheld) ou « renversée » (overturned).
Imitation des signaux offensifs interdite
Aucun défenseur ne peut imiter les signaux vocaux de l’attaque.
Les termes « move » et « stem » sont réservés à la défense et ne peuvent pas être utilisés par l’attaque.
Communication coach-joueur
La communication audio entre entraîneur et joueur (introduite l’an dernier en Football Bowl Subdivision – FBS) est désormais autorisée en Football Championship Subdivision – FCS.
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Lee Corso va prendre sa retraite après 38 ans à ESPN
Lee Corso prendra sa retraite le 30 aout prochain après une dernière apparition dans l’émission College Gameday dont il a été la figure emblématique pendant 38 ans.

Le légendaire analyste et ancien head coach Lee Corso prendra sa retraite de l’émission phare d’avant-match, College GameDay, après une dernière participation prévue le 30 août prochain à l’occasion de la week 1 de la saison 2025
Figure emblématique de l’émission d’ESPN, Lee Corso a accompagné les fans de College Football depuis sa création en 1987.
« Ma famille et moi resterons à jamais redevables d’avoir eu la chance de faire partie d’ESPN et de College GameDay pendant près de 40 ans », a déclaré Lee Corso dans un communiqué. « Je pars à la retraite avec un trésor d’amitiés, de souvenirs chaleureux et d’expériences parfois insolites. »
« ESPN a été extrêmement généreux avec moi, surtout ces dernières années. Ils m’ont soutenu et accompagné, tout comme mes collègues aux débuts de GameDay. Un merci tout particulier à Kirk Herbstreit pour son amitié et ses encouragements. Et je n’oublie pas les fans… ce fut une vraie bénédiction de partager cela avec eux. »
Lee Corso, qui fêtera ses 90 ans le 7 août, est célèbre pour ses répliques pleines d’esprit et surtout pour donner son pronostic du match principal de la semaine en arborant le casque ou la tête de la mascotte de son équipe favorite. Sur un total de 430 pronostics partagés en fin d’émission, il affiche un bilan de 286 victoires pour 144 défaites, en ayant porté au fil des ans toutes sortes de costumes, casques et accessoires emblématiques depuis son premier headgear en 1996.
En 2009, Lee Corso a subi un AVC qui l’a temporairement privé de la parole avant de faire son retour à l’antenne un peu plus tard la même année. Ces dernières saisons, ses déplacements ont également été fortement réduits en raison de son état de santé fragile.
« Coach Corso a eu une carrière légendaire dans les médias, et nous avons tous eu la chance d’en être témoins. Il m’a tellement appris au fil des années, et il a été comme un second père pour moi », a déclaré Kirk Herbstreit, co-présentateur de College GameDay, qui travaille avec Lee Corso depuis 29 ans. « C’était un immense honneur d’avoir la meilleure place possible pour le voir mettre ce casque de mascotte chaque semaine. »
Avant de rejoindre ESPN, Corso a été head coach au niveau universitaire et professionnel pendant 28 ans. Il est passé par Indiana, Louisville, Northern Illinois, ainsi que par la USFL, après avoir été un défenseur vedette à Florida State.
L’histoire derrière la tradition emblématique du headgear de Lee Corso
Merci pour tout, Coach.
The story behind Lee Corso's iconic headgear tradition 🙌
— SportsCenter (@SportsCenter) April 17, 2025
Thank you, Coach Corso ❤️ pic.twitter.com/aDHW5HbKHd
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L’accord House vs NCAA toujours suspendu

Une juge fédérale en Californie a entendu lundi les objections lors d’une audience consacrée à l’approbation finale de l’accord de 2,8 milliards de dollars visant à régler trois recours collectifs pour atteinte au droit de la concurrence contre la NCAA et cinq grandes conférences universitaires. Si l’accord est approuvé, il permettrait aux universités de commencer à rémunérer directement les athlètes à partir du 1er juillet 2025. Toutefois, aucune décision définitive n’a encore été rendue.
En effet, la juge du U.S. District, Claudia Wilken, a refusé de prononcer un jugement dans cette affaire après cette audience qui s’est terminée un peu plus d’une heure avant le coup d’envoi de la finale du Final Four de basket universitaire, à San Antonio. La juge Wilken a soulevé plusieurs questions liées aux objections tout en exprimant un certain optimisme quant à une approbation éventuelle si ces points peuvent être résolus.
« Je pense que c’est un bon accord », a-t-elle déclaré. « Je pense que cela mérite d’être poursuivi, et que certaines choses pourraient être améliorées si les parties font les efforts nécessaire . »
Les avocats représentant les deux parties de l’accord — d’un côté les représentants du record collectif, de l’autre la NCAA et les conférences concernées — ont accepté d’examiner les directives de la juge Wilken et de répondre au tribunal dans un délai d’une semaine. Les opposants auront un jour supplémentaire pour formuler leur réponse.
« Je veux vraiment insister ici sur le fait que ce fut un long chemin pour en arriver là. Il a fallu que de nombreuses universités approuvent l’accord », a déclaré l’avocat de la NCAA, Rakesh Kilaru, s’adressant à la juge Wilken. « Je ne peux pas vous promettre que nous changerons quoi que ce soit, car nous pensons que ce que nous avons fait est approprié et suffisant, mais nous allons examiner vos remarques et revenir vers vous. »
Les conférences et les universités se préparent déjà à intégrer un système de partage des revenus, entre autres dispositions, dans lequel les universités pourraient distribuer environ 20,5 millions de dollars par an directement aux athlètes. Mais rien ne pourra commencer tant que le règlement n’aura pas été approuvé.
« Évidemment, nous sommes impatients d’avancer dans le processus, car si vous approuvez l’accord, alors les universités vont réellement commencer à agir », a déclaré Jeffrey Kessler, avocat des plaignants.
La question de la limitation des effectifs sur la table
La juge Wilken s’est concentrée sur trois questions principales concernant le règlement : la mise en place de nouvelles limites de taille des effectifs (« roster limits »), l’application du règlement aux futurs athlètes universitaires, et la régulation des paiements provenant d’entités tierces de type NIL, comme les collectifs financés par des mécènes.
Elle a longuement abordé la question des nouvelles limites d’effectif par sport, qui remplaceraient les plafonds actuels de bourses dans le cadre du règlement proposé. Chaque équipe pourrait attribuer des bourses, complètes ou partielles, à autant ou aussi peu d’athlètes qu’elle le souhaite, dans la limite du nombre autorisé de joueurs par effectif. Aucun sport ne verrait ses bourses réduites, mais ces plafonds menacent déjà, ou ont conduit, à l’éviction de certains athlètes dans des sports à faibles revenus.
Par exemple, en football américain, la limite serait fixée à 105 joueurs — supérieure au plafond actuel de 85 joueurs avec scholarships (« bourses d’étude ») — permettant ainsi aux universités de financer jusqu’à 20 bourses supplémentaires si elles le souhaitent (même si beaucoup ont indiqué vouloir rester autour de 85). Cependant, la plupart des programmes de football FBS opéraient auparavant avec 110 à 120 joueurs, les rôles non-boursiers étant comblés par des walk-ons (joueurs non-boursiers). Le règlement forcerait donc les équipes à réduire leur effectif pour respecter la limite de 105.
Même constat dans les sports à faibles revenus comme la natation, l’athlétisme ou le cross-country, où les places de walk-ons disparaîtraient. En outre, l’augmentation des charges financières liées au partage des revenus pourrait pousser les universités à redistribuer les fonds des bourses vers les sports générant des revenus.
La juge Wilken a suggéré de modifier le règlement pour que tout athlète actuellement dans un effectif conserve son statut jusqu’à la fin de son éligibilité universitaire (clause d’antériorité), et a demandé que cela soit abordé dans le rapport complémentaire des avocats.
Les avocats des deux parties ont assuré que chaque nouvelle génération d’athlètes universitaires recevrait un avis annuel pendant les dix ans de validité de l’accord et pourrait formuler des objections, comme cela a été fait lundi. La juge Wilken a tout de même demandé des exemples et précédents juridiques similaires.
Toujours pas d’accord concernant le droit à l’image et de représentation
L’audience de lundi a rappelé que la juge Wilken avait précedemment demandé aux parties de retravailler leur copie, notamment sur les restrictions proposées pour les paiements NIL versés par des entités tierces. Elle avait donné son approbation préliminaire après modifications, mais la question est revenue sur la table.
Elle a de nouveau questionné le mécanisme de régulation proposé pour les paiements NIL, en particulier ceux effectués par des collectifs. Le règlement stipule que tout paiement NIL provenant d’un tiers s’ajouterait au plafond du partage des revenus, mais qu’il devrait désormais passer par une plateforme de contrôle, qui évaluerait si le montant est conforme à la « juste valeur marchande », dès qu’il dépasse 600 $.
Quand la juge Wilken a demandé une justification concurrentielle à ces limitations, l’avocat de la NCAA, Rakesh Kilaru, a affirmé qu’elles permettraient de préserver l’équilibre compétitif et de renforcer la transparence dans le domaine du NIL.
« L’audience d’aujourd’hui marque une avancée importante dans la modernisation du sport universitaire », a déclaré Charlie Baker, président de la NCAA. « Si elle est approuvée, cette entente offrira aux étudiants-athlètes l’opportunité de percevoir près de 50 % des revenus des départements sportifs, dans un système durable et équitable pour les années à venir. »
Les conférences représentant la défense dans cette affaire — ACC, Big Ten, Big 12, Pac-12 et SEC — ont également réaffirmé leur soutien à l’accord.
« Nous fournirons toutes les informations demandées dans les délais impartis et restons concentrés sur l’approbation par la juge Wilken de cet accord, qui permettra la mise en œuvre de ces avancées majeures pour les étudiants-athlètes à travers le pays. »
Quelles sont les prochaines étapes ?
Il n’y a eu que 73 objections officielles sur un groupe de près de 400 000 anciens et actuels athlètes universitaires, un fait que la juge Wilken a souligné, laissant entrevoir une probable approbation. Une douzaine d’objections ont été présentées à l’audience, notamment par la gymnaste de LSU, Olivia Dunne, et le nageur d’Utah, Gannon Flynn.
Les sujets d’objection ont aussi abordé des points comme la Loi Title IX, la négociation collective, et l’exemption antitrust au Congrès — des questions que le règlement ne traite pas. Si le règlement est approuvé, il marquerait un changement monumental dans la gestion du sport universitaire, mais ne mettrait pas fin aux poursuites ni aux batailles juridiques.
Pour l’instant, l’accord et ses conséquences restent en suspens.
« Je vous invite tous à réfléchir à ce que vous avez entendu aujourd’hui, à mes commentaires, à en parler avec vos clients, entre vous, et à voir ce que vous pouvez faire concernant ces problèmes », a conclu la juge Wilken.
« Nous aurons un rapport d’ici une semaine, et à ce moment-là, nous déciderons de la suite. »
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