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L’épée de Damoclès et le cheval de Troie

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Les Trojans n’ont fait que décevoir depuis le début d’une saison qu’ils auraient dû dominer de la tête et des épaules selon les pronostiques. Une stratégie défensive dépassée et un passé glorieux trop encombrant.

De mémoire de fans, jamais les Trojans n’avaient connu un tel naufrage défensif depuis de nombreuses années.

Il faut remonter à la saison 1966 et la défaite 51-0 des Trojans à domicile pour trouver trace d’une défaite aussi embarrassante et désastreuse que celle qu’a connu USC il y a peu face à Oregon.

Et surtout les Trojans n’avaient jamais encaissé plus de soixante points en plus d’un siècle d’Histoire.

Lors des trois dernières rencontres face à des équipes utilisant la spread offense (Arizona, Oregon, Arizona State) USC a encaissé deux défaites pour une victoire difficile. Les Trojans ont accordé 1 598 yards aux attaques adverses lors de ces trois rencontres dont 976 par la voie des airs et 622 au sol. Une aberration pour un programme de football considéré parmi les favoris au lever de rideau de la saison.

A l’issue de l’exercice 2011, après une fin de saison en trombe avec notamment une victoire contre Oregon et une humiliation infligée à UCLA (50-0), les Trojans étaient porteurs d’espoir pour la première année où ils seraient libérés des chaînes de la NCAA les empêchant de participer à un bowl et une finale de conférence qu’ils auraient mérité de disputer en 2011. La réalité les a rattrapé et avec elle son lot de problèmes qu’USC va devoir résoudre pour ne pas demeurer le Raymond Poulidor de la Pac-12 ou pire, un outsider inoffensif.

Il peut y avoir plusieurs raisons à cette décevante campagne 2012 qui devait couvrir de gloire un programme de football habitué au sommet du podium, un quarterback prodige et des joueurs recrutés comme l’élite du pays. Comme souvent la première cible dans ce type de chasse aux sorcières, c’est le coach. S’ils ont été indulgents pour sa première saison, accordant le bénéfice du doute à l’ancien de la maison Lane Kiffin pour ses débuts à la tête d’un grand programme de football, les supporters californiens le sont beaucoup moins alors que le transfuge de Tennessee et ex-coordinateur offensif de Pete Carroll pendant l’ère dorée d’USC au début des années 2000 ne parvient toujours pas à mener les Trojans au triomphe espéré et attendu.

Les reproches fréquents à l’attention du head coach concernent pour partie les difficultés rencontrés par l’attaque. De nombreux fans souhaiteraient que Lane Kiffin sous-traite le playcalling offensif à un autre coach chargé de la fonction d’offensive coordinator. D’autres estiment que l’ancien (et éphèmère) Volunteer devrait moins chercher à faire briller Marqise Lee et plus se tourner vers son groupe de redoutables tight ends (Xavier Grimble, Randall Telfer, Junior Pomee) ou encore vers Robert Woods qui est de moins en moins utilisé, comme l’attestent ses deux misérables réceptions contre Arizona State le week-end dernier.

Mais le problème est sûrement ailleurs. Quand votre attaque inscrit 52 points face à une défense aussi féroce que celle d’Oregon et qu’elle en marque 38 avec tout de même cinq turnovers (deux fumbles, trois interceptions) contre Arizona State dont la ligne défensive est réputée pour sa solidité et son agressivité (39 sacks en 2012), il n’y a pas grand chose à redire concernant les capacités de celui qui appelle les jeux offensifs.

On peut toutefois reprocher à Lane Kiffin la gestion de son effectif, même s’il est forcément plus facile de s’en prendre à celui qui est forcé de prendre les décisions lorsqu’on est simple spectateur. Où sont passés les receveurs Devon Flournoy et George Farmer ? Le premier était pressenti comme troisième WR après un fall camp réussi tandis que le second a été recruté comme un joueur cinq étoiles, une version améliorée de Robert Woods. Même remarque pour les tight ends Randall Telfer et Xavier Grimble, tous deux avec un potentiel de joueurs NFL mais qui ont trop rarement l’occasion de briller.

Alors même si le true freshman Nelson Agholor est de plus en plus utilisé comme WR et qu’il joue déjà à un excellent niveau, la réticence de Lane Kiffin à utiliser toutes les armes à sa disposition est un frein. Il faut lâcher la bride lorsqu’on tient un pur-sang et le coach des Trojans en possèdent tellement qu’il doit rendre jaloux les autres coaches du pays.

Certes Marqise Lee est un formidable playmaker, favori pour le Biletnikoff Award et outsider pour le Heisman Trophy, mais Lane Kiffin ne doit pas se contenter de lui donner le ballon.

Une équipe comme USC avec un effectif aussi talentueux et une multitude d’armes offensives ne doit pas se reposer sur un seul talent individuel.

Et si le jeu de course est si poussif malgré l’addition du transfuge de Penn State Silas Redd et la confirmation de Curtis McNeal, c’est bien en grande partie à cause du principal problème offensif des Trojans : la ligne offensive.

Matt Kalil était l’arbre qui cachait la forêt : un joueur tellement dominant qu’il était capable à lui tout seul de faire briller un guard true freshman à ses côtés et de faire progresser le jeu de course qui passait majoritairement à gauche en 2011.

Parti pour la NFL avec le quatrième choix de la draft, Kalil a laissé un trou incroyablement béant dans la ligne offensive d’USC.

Celui qui était pressenti comme la nouvelle vedette de l’OL pour remplacer Kalil au poste de left tackle, Aundrey Walker, a beaucoup déçu et ne s’est pas montré à la hauteur des attentes. C’est désormais le true freshman Max Tuerk qui occupe ce poste si important en alternance avec Walker. Et le right tackle Kevin Graf est toujours aussi irrégulier, capable du meilleur comme du pire.Celui qui était nommé Freshman All-American à son contact, Marcus Martin, n’a pas réussi à confirmer et se retrouve désormais sur le banc derrière Abe Markowitz, un ancien center walk-on.

Pour illustrer ces propos sur l’importance du départ de Matt Kalil, il faut savoir que le quarterback des Trojans Matt Barkley n’avait encaissé que huit sacks en 2011 derrière sa ligne alors qu’il est déjà à treize cette années et qu’il reste à USC à affronter UCLA et surtout la redoutable défense de Notre Dame.

Tout le monde le sait, au football la ligne offensive est d’une importance capitale. Le recrutement est à mettre en cause car le coaching staff s’est trop peu soucié de ce poste avant ces deux dernières années et il en résulte un manque de talent et de profondeur dans le groupe des linemen.

Mais celui que tous les supporters considèrent comme le grand fautif de cette période de troubles, c’est Monte Kiffin. Le père de Lane Kiffin, defensive coordinator, est régulièrement cloué au pilori pour sa difficulté à contenir les spread offenses de Pac-12 alors que la défense des Trojans cette saison est sans aucun doute leur plus gros point faible et même leur talon d’Achille.

Defensive coordinator pendant de très nombreuses années en NFL, respecté par ses pairs, détenteur de records défensifs dans la grande Ligue et même vainqueur du Super Bowl XXXVII lorsqu’il dirigeait la défense des Tampa Bay Buccaneers, Monte Kiffin semblait être un excellent renfort pour USC. Surtout qu’il apportait dans ses valises la fameuse stratégie défensive Tampa 2 qu’il avait lui-même mise au point et qui a depuis été reprise et déclinée par la majorité des équipes professionnelles et universitaires.

Malheureusement tout ne s’est pas passé comme prévu. Le système Tampa 2 se révèle archaïque et inadapté face aux attaques explosives du college football actuel. Pour fonctionner, cette stratégie doit miser sur des defensive tackles capables de rapidement prendre l’avantage sur leur vis-à-vis pour pénétrer le backfield, des linebackers rapides et disposés à couvrir en profondeur tandis que les cornerbacks sont chargés d’une zone réduite à couvrir et que les safeties doivent eux intervenir dans la majeure partie du terrain.

Malgré tout le talent dont dispose USC en défense, les joueurs ne sont pas capables d’occuper des fonctions inhérentes aux joueurs NFL. Les defensive tackles trop frêles en comparaison des standards professionnels ne peuvent pas forcer les offensive lines compétentes comme celle d’Oregon et il n’y a guère que le pass rusher naturel Morgan Breslin et le true freshman Leonard Williams qui ont pour l’instant réussi à s’imposer. Par intermittence.

Les deux linebackers Dion Bailey, ancien safety, et Hayes Pullard correspondent au profil recherché car ils sont à la fois très rapides et sont d’excellents plaqueurs. Cependant le poste de middle linebacker, pièce centrale du Tampa 2 puisqu’il occupe le rôle du leader vocal de la défense et c’est lui qui doit lire le jeu adverse pour adapter ses partenaires, n’est pas adapté à Lamar Dawson qui ne correspond pas au profil demandé. Déplacer Hayes Pullard en Mike avec Anthony Sarao comme Sam est l’ajustement le plus demandé par les supporters d’USC.

L’autre problématique vient du fait que les Trojans n’arrivent pas à trouver un cornerback capable de former une paire décente avec l’excellent Nickell Robey. Ce qui déséquilibre complètement une secondary déjà débordée par la charge de travail puisque les defensive backs doivent à la fois veiller aux running backs à l’extérieur et à l’intérieur, aux receveurs sur slants et deeps routes, aux tight ends et même aux scrambles des quarterbacks.

Et malgré le talent des joueurs, ce grand bazar schématique ne permet pas à USC de dominer ses adversaires défensivement malgré de nombreux turnovers provoqués par les fortes individualités comme Leonard Williams, Dion Bailey, T.J. McDonald ou Josh Shaw. Les supporters d’USC ont donc pu assister impuissants à la déroute face à Arizona (618 yards dont 493 à la passe) puis au marasme défensif contre Oregon (730 yards, record d’USC, avec 304 à la passe et 426 à la course) malgré l’exceptionnelle performance de l’attaque contre les Ducks.

Mais d’autres décisions du coaching staff portent à polémique.

En particulier le fait d’interdire les plaquages à l’entraînement afin d’éviter des blessures. Il en résulte de nombreux tackles ratés sur le terrain comme l’a notamment démontré le running back d’Oregon Kenjon Barner. Il est vrai que le manque de profondeur de l’effectif dû aux sanctions infligées par la NCAA incite les coaches à ne pas risquer inutilement l’intégrité physique de leurs joueurs mais on n’a rien sans rien.

Un autre problème soulevé : le manque de joueurs au potentiel NFL.

Lorsque les Trojans dominaient le college football ils disposaient dans leurs rangs de défenseurs tels que Brian Cushing, Rey Maualuga, Clay Matthews, Sedrick Ellis, Terrell Thomas ou Troy Polamalu.

Depuis plusieurs années USC ne produit plus de futures stars mais de nombreux programmes universitaires ont prouvé qu’il était possible de gagner sans forcément aligner les meilleurs prospects NFL sur le terrain.

Ce qu’on appelle le manque de discipline, c’est-à-dire les pénalités et les turnovers, ont également beaucoup handicapé les Trojans cette saison.

C’est malheureusement devenu une habitude depuis que Lane Kiffin et son staff ont pris les rênes de l’équipe il y a trois ans.

Désormais il ne semble y avoir que deux solutions pour satisfaire la fronde des supporters des Trojans : la tête de Monte Kiffin, voire également de son fils et « patron » Lane Kiffin, ou un changement radical et une série de victoires face à des adversaires redoutés tels que les grands rivaux UCLA et Notre Dame puis Oregon en finale de conférence Pac-12 et un triomphe au Rose Bowl que les fans attendent depuis des années.

Et Pat Haden, ancien quarterback et aujourd’hui directeur athlétique d’USC, se porte garant de la réussite d’un programme qu’il a décidé de remettre sur pied.

La prochaine étape sera-t-elle de montrer la porte à la lignée Kiffin qui coûte en salaires quatre millions et demi de dollars par an ?

La victoire contre Arizona State est encourageante mais l’épée de Damoclès continue de peser lourd sur Lane et Monte qui ont déjà la tête sur le billot.

Membre de l'équipe de The Blue Pennant depuis septembre 2013, Loïc s'est trimballé à travers les États-Unis en 2017 pour mieux comprendre le pas-si-petit monde du college football. Seulement deux contraventions pour excès de vitesse sur 20 000 km. Intime de Mark Sanchez, Sam Darnold et des cheerleaders de Wisconsin, promo '76. Label qualité TBP et Sécurité routière.

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USC engage le coordinateur défensif de UCLA, D’Anton Lynn

Les Trojans de USC ont annoncé l’embauche de D’Anton Lynn au poste de coordinateur défensif poru prendre la succession d’Alex Grinch renvoyé il y a un mois.

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Crédit photo : UCLA Athletics

Les Trojans n’ont pas été chercher très loin leur nouveau coordinateur défensif : un peu plus à l’ouest de Los Angeles, du côté de Westwood, pour être précis.

Après seulement un an avec les Bruins de UCLA, D’Anton Lynn file donc chez l’ennemi USC qui était à la recherche d’un successeur à Alex Grinch. Les Trojans lui ont offert un contrat de 2 millions de $ annuel soit le double de son salaire chez les Bruins.

UCLA aurait essayé de convaincre DC D’Anton Lynn de prolonger son aventure dans le coaching staff de HC Chip Kelly mais l’offre de USC était trop élevée.

À 34 ans, D’Anton Lynn est arrivé à UCLA en février dernier après une carrière dans la NFL et dès sa première saison, il a totalement transformé le secteur défensif des Bruins. Avec une moyenne de 18.1 points et 299 yards accordés par match, cette défense a terminé dans le Top 10 national. Elle avait notamment brillé contre USC forçant trois turnovers et limitant l’attaque dirigée par QB Caleb Williams à 6 petits yards par jeu.

D’Anton Lynn est le fils de l’ancien head coach NFL, Anthony Lynn, qui est actuellement le coach des running backs chez les 49ers de San Francisco.

USC était à la recherche d’un coordinateur offensif après une 2ème saison décevante des Trojans qui ont accordé 34.9 points par match en 2023, un an après avoir encaissé 29.2 points par match en 2022.

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Jen Cohen nommé à la Direction athlétique de USC

La future ex-directrice athlétique des Huskies de Washington reste sur la Côte Ouest des États-Unis en prenant la Direction du futur membre de la Big Ten.

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Crédit photo : King5 News

En étant nommé à la Direction athlétique des Trojans, Jen Cohen devient ainsi la première femme à occuper ce poste au sein de l’université Southern California.

Bien connu dans le monde du sport universitaire, elle occupait les mêmes fonctions à la tête des Huskies de Washington dont elle faisait partie de la direction athlétique depuis 24 ans. Elle est également membre du comité de sélection du College Football Playoff depuis 2016.

Jen Cohen est également connu pour avoir joué un rôle essentiel dans l’embauche de HC Kalen DeBoer comme head coach du programme de football de Washington. Ce dernier a connu une saison 2022 remplie de succès : un bilan de 11-2 et une victoire face à Texas lors de l’Alamo Bowl.

Pendant le mandat de Jen Cohen, le département des sports des Huskies a également été marqué par les excellents résultats des équipes masculine de soccer et de volleyball.

À 54 ans, Jen Cohen succède à Mike Bohn qui a récemment démissionné de son poste pour des raisons de santé. L’ancien directeur athlétique de USC était également dans la tourmente après des accusations de comportements toxiques aient fait surface avant sa démission.

Pour rappel, USC débute sa dernière saison au sein de la Pac-12 avant de rejoindre la Big Ten à partir du 1er juillet 2024. Oregon, UCLA et Washington feront la même chose à la même date.

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WR Jordan Addison transféré de Pitt à USC

Après plusieurs semaines de rumeurs insistantes, le récent vainqueur du trophée Biletnikoff, WR Jordan Addison, a confirmé qu’il va quitter les Panthers de Pittsburgh pour rejoindre les Trojans de USC.

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Crédit photo : Adrian Kraus, AP

L’annonce de son inscription sur le portail des transferts avait fait l’effet d’une bombe. Jamais un vainqueur du trophée Biletnikoff n’avait été transféré dans un autre programme.

Alors que les rumeurs se faisaient de plus en plus insistantes, WR Jordan Addison a confirmé ce dont tout le monde se doutait : il quitte Pittsburgh pour rejoindre les Trojans de USC de Lincoln Riley.

« Les dernières semaines ont été très difficiles », a écrit Addison. « J’ai eu du mal à faire le choix d’exercer mon droit d’entrer dans le portail des transferts. Les étudiants athlètes n’ont pas toujours eu cette opportunité, et j’ai fait ce choix. » – Jordan Addison, receveur des Trojans de USC.

WR Jordan Addison est entré sur le portail de transfert avant la date limite du 1er mai non sans controverse puisque de nombreuses rumeurs indiquaient qu’un fructueux contrat NIL l’attendait du côté de la Californie du Sud…

Bien qu’il ait visité les campus de Texas et USC et qu’il ait fortement considéré Alabama, il a finalement confirmé la rumeur en choisissant les Trojans. L’ancien receveur de Pitt aurait une relation étroite avec le nouveau QB de USC, Caleb Williams, un autre natif de la région de Washington D.C. qui a été transféré d’Oklahoma plus tôt dans l’intersaison.

Cible préférée de QB Kenny Pickett en 2021, il a réussi 100 réceptions pour un total de 1593 yards et 17 TDs la saison dernière, sa 2ème avec les Panthers. Il est donc le dernier ajout majeur des Trojans depuis l’arrivée de l’entraîneur Lincoln Riley, qui a complètement transformé leur alignement en ajoutant 18 joueurs via le portail de transfert. L’ancien receveur des Sooners WR Mario Williams, le running back d’Oregon RB Travis Dye, le linebacker d’Arizona State LB Eric Gentry, le linebacker d’Alabama LB Shane Lee et le receveur de Colorado WR Brenden Rice ont rejoint USC au cours des cinq derniers mois.

Lincoln Riley est surtout connu en tant qu’expert en développement de QB. À Oklahoma, il a notamment encadré les vainqueurs du trophée Heisman, QB Baker Mayfield et QB Kyler Murray ainsi que QB Jalen Hurts. Plusieurs receveurs ont également connu d’excellentes saisons sous les ordres du nouvel head coach des Trojans : CeeDee Lamb, le vainqueur du trophée Biletnikoff Dede Westbrook et Marquise Brown.

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Clay Helton renvoyé par USC

Le coach décrié des Trojans a été licencié au terme de la seconde rencontre de la saison, quelques jours après une humiliante défaite de USC à domicile face aux rivaux de Stanford.

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Crédit photo : Sean M. Haffey / Getty Images

Trois ans que les fans et les boosters attendaient le départ de Clay Helton, après une saison 2018 bouclée sur un inadmissible bilan de 5-7 pour l’un des programmes les plus titrés du college football. La bronca provoquée le week-end dernier par la lourde défaite des Trojans au Coliseum 42-28 face au Cardinal, largement considéré comme underdog, a donc eu raison d’un coach en sursis permanent depuis trois saisons et miraculé jusque là. L’ancienne légende de USC Keyshawn Johnson s’était exprimé après le match, demandant un changement de leadership à la tête du programme, avant un édito cinglant du Los Angeles Times militant pour le même traitement.

Le directeur des sports à USC, Mike Bohn, a donc pris la décision de se séparer de Clay Helton hier, comme attendu depuis le début de semaine. Le désormais ex-coach des Trojans sera remplacé par Donte Williams, associate head coach, jusqu’à la fin de la saison.

« Cet après-midi, j’ai informé Clay Helton de ma décision de changer la direction de notre programme de football. Clay est l’une des personnes les plus formidables que j’ai rencontrées dans ce milieu et il a été un modèle fantastique et un mentor pour nos jeunes joueurs. Nous le remercions pour ses nombreuses années au sein de notre université et lui souhaitons le meilleur. En accord avec nos valeurs en tant qu’institution, il mérite le plus grand respect de la part de la famille Trojan durant cette transition. » – Mike Bohn, directeur athlétique de USC.

« Comme je m’y suis engagé lorsque je suis arrivé à USC, au cours des deux dernières saisons nous avons fourni les ressources nécessaires à notre programme de football afin de remporter des titres. Les attentes ont donc évolué et il est évident que les résultats escomptés ne seront pas atteints sans un changement de direction. » – Mike Bohn, directeur athlétique de USC.

« Cette saison ne fait que commencer et nous avons l’opportunité de monter un projet spécial avec cette équipe et ce programme. Je suis confiant dans le fait que notre coach par intérim Donte Williams nous assure une meilleure probabilité de succès pour le reste de la saison. Donte est un coach expérimenté et respecté, réputé pour sa capacité à développer d’excellentes relations avec les étudiants-athlètes, et je le remercie d’avoir accepté le défi. Avec dix matches encore à venir, nous avons le contrôle sur notre destinée au sein de la conférence Pac-12, grâce à un groupe de joueurs extrêmement talentueux, une foi totale dans nos coaches assistants et l’équipe du John McKay Center. » – Mike Bohn, directeur athlétique de USC.

Malgré les nombreuses sorties de route des dernières années et sa place habituelle dans les classements des coaches en danger, les fameux « hot seats », Helton a longtemps survécu au renvoi.

Engagé en 2010 comme coach des quarterbacks de Lane Kiffin, conservé à l’arrivée de Steve Sarkisian en 2013 et même promu au poste de coordinateur offensif, celui que l’on loue pour ses qualités humaines a profité d’un timing impeccable. En 2015, débarqué en plein milieu de la saison pour ses résultats médiocres et ses déboires personnels, Sarkisian est remplacé par l’intérimaire Clay Helton. Convaincant en quelques rencontres, ce dernier est conservé par le directeur des sports de l’époque, Pat Haden. Une victoire mémorable au Rose Bowl à l’issue de la saison 2016 et un titre de conférence Pac-12 en 2017 ont ensuite convaincu le nouveau directeur des sports Lynn Swann de lui offrir un contrat mirifique, assorti d’un parachute doré qui a freiné Mike Bohn dans ses velléités de changer de direction à la tête du programme avant cette saison.

Si Donte Williams assurera ainsi l’intérim jusqu’à la fin de la saison, la recherche du prochain coach devrait s’orienter vers un nom ronflant après les trois échecs consécutifs d’embaucher d’anciens coaches assistants, en l’occurrence Lane Kiffin, Steve Sarkisian et Clay Helton.

Pour la succession de ce dernier, de nombreux candidats réputés ont déjà été avancés, comme Luke Fickell, coach de Cincinnati, l’ancien coach de Boise State et Washington Chris Petersen, P.J. Fleck de Minnesota ou Matt Campbell d’Iowa State, mais aussi Urban Meyer, aujourd’hui coach des Jacksonville Jaguars en NFL, ou l’ancienne légende d’Oklahoma Bob Stoops.

Mike Bohn devrait en tout cas prendre la décision qui s’impose pour ramener un programme de football légendaire au niveau qui doit être le sien.

« Je souhaite être très clair : notre université et sa direction sont motivés à remporter des titres nationaux et ramener sa gloire au programme de football. Cette décision représente le prochain pas vers cet objectif. » – Mike Bohn, directeur athlétique de USC.

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